Book of Death and Destiny

-La Mort et le Destin-

Je crois que le destin est une chose que nous, humains ne pouvons pas contrôler.

Car si cela était possible, nous prendrions de mauvaises décisions.

Si le destin doit exister, c'est pour permettre au monde de tourner en rond.

Certains sont promis à de grandes choses, d'autres non. Mais je crois qu'au final, toutes ces vies, si différentes forment un tout. Qui nous dépassent.

Je pense que, quoi qu'il puisse arriver, qui que nous soyons et quoi que nous voulions, nous ne somme pas le fruit du hasard.

Le destin est un fait immuable et il faudrait d'immenses sacrifices pour pouvoir songer à le changer.

Si tout est déjà écrit quelque part, tout est voué à s'accomplir.

-Et même s'il le faut, j'accomplirai cela par moi-même.

Kyle parlait pour lui-même en observant le monde.

Depuis quelques jours, il suivait une lumière.

Il ne savait pas ce que c'était, ni même d'où ça venait, mais

Elle l'appelait doucement la nuit.

Il savait que c'était le destin.

Et il voulait embrasser ce destin.

Avant que ses jours ne se comptent sur les doigts d'une main.

Chaque nuit, peu importe ce que ça pourrait lui coûter,

Il la cherchait parmi la noirceur des Hommes.

Pour ressentir sa chaleur.

Ce fût cette nuit qu'il la rencontra enfin,

Guidé par le bruit sourd d'un homme qu'on abat.

Guidé par l'odeur âcre du sang qui se répand.

Guidé par le souffle d'une vie qui quitte un corps.

Il l'avait rencontrée sous le clair de la lune,

Enveloppée de son ombre.

Elle avait les mêmes cheveux que lui.

Un caprice du destin.

Et ses mains sur sa carabine,

Ne tremblaient pas le moins du monde.

Tout le soir durant, par sa main,

Ses victimes rencontraient leur sort.

Kyle regardait,

Emu par ce spectacle d'une beauté retentissante.

Et il suivit toute la nuit durant,

La lumière répandant l'ombre dans le cœur des Hommes.

Elle était si resplendissante,

Qu'il se laissait mener par son éclat

Dès que sonnait l'orée du soir.

Se mêlant aux grouillements de malfrats,

Se laissant empreindre de perfidie,

Il laissait le destin l'emmener

Jusqu'à la mort, s'il le fallait.

Car elle était la seule au monde

Qu'il aurait autorisée à ôter la lumière

De ses yeux verts-de-coucher de soleil.

Elle seule aurait été capable de le purifier

De ses mains blanches.

De plonger ses yeux dans son âme

Et de savoir en un instant

Tout ce qu'il était.

Il ne lui fallut qu'une semaine

Pour terminer la céleste besogne qui lui incombait.

L'Ange de la Mort trônant sur la ville

S'était posé dans une ruelle.

Face à un de ses congénères.

Et Kyle, témoin de cette scène,

Se sentait pousser des ailes.

Dans l'air, résonnait une mélodie de mensonges et de péché.

Sous la lueur des étoiles, la scène s'était figée

Sur trois jeunes gens

Faisant face au destin.