Note des auteures : Un chapitre un peu long à venir mais pour une fois que vous en avez un pendant l'été on ne peut que s'en réjouir, non ? :D Bonne lecture !
Chapitre XIII : Le juge et l'abeille
Alors que je reste figée comme une imbécile sans pouvoir détacher mes yeux des vignettes en mouvement, un raclement survient dans mon dos. Plus réactif que moi, Néron se retourne vers le dernier pacificateur qui se rapproche furtivement de nous.
- N'y songe même pas.
Son ton impérieux claque dans le silence qui s'est installé depuis l'arrêt de l'alarme générale et je me retourne pour constater que notre troisième acolyte vient de ramasser une barre de métal sur le trottoir et qu'il m'évalue à présent avec une lueur de folie dans le regard. Si Crane ne s'était pas retourné, il lui aurait fallu moins de 5 secondes pour l'abattre sur ma tempe et un autre coup bien porté m'aurait tuée net. Bizarrement, songer à cette possibilité ne me fait ni chaud ni froid. Après tout cela aurait pu être une fin bien meilleure que celle qui m'est réellement destinée.
- Pourquoi ne pas en avoir profité pour me tuer pendant que je dormais tout à l'heure ? Je demande sur un ton neutre en levant un sourcil.
Je sens Néron tendu comme un arc à coté de moi et quelque part au fond de mon esprit, une petite voix ricane. Aussi intelligent soit-il, un beau parleur ne fait pas un bon tueur et il est probable que de nous deux, j'ai plus de chance de m'en sortir en combat rapproché.
- A mon avis, Titus a juste envie de faire disparaître ta photo d'au-dessus de nos têtes, fit remarquer Néron.
Il est vrai que tous les survivants voulant ma perte, je dois à présent attirer la mort sur nous aussi efficacement que la lumière d'un phare guide les bateaux en pleine nuit. Quel concept novateur quand on y pense ! Les concepteurs des Hunger Games n'ont que trop utilisé les lieux symboliques comme la corne ou l'arbre à foudre des 75ème jeux comme théâtre des tueries finales. J'incarne la toute nouvelle innovation des jeux de la Paix en devenant moi même le point de convergence. Dans moins d'une heure, ils viendront tous à nous.
Titus hésite à faire un pas de plus, les lèvres serrées et son arme improvisée fermement collée contre lui. J'ai envie de faire quelque chose de fou que je n'aurais jamais osé faire avant ces jeux et il ne me faut pas plus de deux secondes pour me décider.
- Viens, qu'est-ce que t'attends ? Je le provoque en faisant un pas vers lui.
Puis je le fixe droit dans les yeux en soulevant légèrement le tison que je serre dans ma main et, à le voir pâlir de la sorte, je suppose que la lueur dans mon propre regard doit être encore plus dangereuse que la sienne. Avoir vu périr un compagnon d'arme peu ébranler n'importe qui et je suis consciente d'exploiter sa faiblesse passagère.
- Sache que jusqu'ici, tous ceux qui ont essayé sont morts.
Titus esquisse un mouvement avec son arme avant de nous considérer tour à tour Néron et moi. Puis, abaissant la barre de métal, il tourne les talons pour s'enfuir en courant.
- Tu as perdu la tête Crane ! Je m'en vais !
La Blanche qui n'est plus vraiment moi désormais éclate d'un rire mauvais qu'elle ne parvient à contenir que lorsque Titus disparaît à l'angle de la rue suivante, suivi par son portrait dans le ciel. Il finira par mourir lui aussi, comme nous tous après tout. Les juges nous ont déja montré qu'ils se lassent et je pense qu'ils vont essayer de précipiter la fin des jeux. Sous les regards interrogateurs de Néron, je ne tarde pas à repérer une caméra braquée sur nous depuis le bâtiment d'en face.
VOUS LISEZ
Les Enfants du Capitole
FanfictionLa rébellion des districts a enfin payé, le capitole est tombé aux mains des rebelles. Cette victoire durement gagnée aurait dû mettre un terme à l'invention abjecte de Snow pour asseoir sa domination sur Panem mais c'était sans compter le désir de...