La mystérieuse agression.

1 - Tome 2

Une semaine s'est écoulée depuis que je suis sortie. J'ai essayé de m'habituer à une vie normale, à nouveau, mais en vain, à chaque effort, une centaine d'image de ma captivité me reviennent violemment à l'esprit.

Les rendez-vous n'ont pas arrêté, entre l'hôpital, concernant ma santé, physique et mentale, et la police, pour l'enquête, au point mort.

Je n'ai encore revu personne excepté ma sœur, même mes parents se font absents, nous ne savons toujours pas où ils s'en sont allés, quant à mes amis, certains ont tenté de me joindre, d'autres non, de toute manière, je ne suis prête à voir personne pour le moment.
Je veux juste dormir, dans un vrai lit, profiter des rayons du soleil transperçant le verre de mes fenêtres, je veux juste pouvoir choisir mes vêtements, je voudrais simplement me retrouver, la vraie moi je veux dire, pas le jouet que je suis devenu ces derniers mois.

- Amy, j'ai pris le courrier et il y a une annonce pour un psychologue, je pense que cela pourrait te faire du bien de voir d'autres gens que le personnel de l'hôpital, tu sais, pour avoir plusieurs points de vue.

Je détaille ma sœur du regard, plongée dans mes pensées. Pourquoi ne pas se contenter que d'un seul avis ? Parce que je suis brisée ? Parce qu'on ne parle pas de ce genre d'incident dans la vie de tous les jours ? Pourquoi tout le monde tient-il à me soutenir, à me faire raconter cet enfer ? Pourquoi ne pas tout simplement me laisser me reconstruire, comme je l'entends ?

Intimidée par mon silence, Teresa quitte ma chambre, veillant à déposer l'annonce sur mon bureau avant de sortir.

Je saisis mon téléphone et compose le numéro de l'unique personne que j'ai envie de voir depuis mon retour.
Bip bip bip...
Le temps passe, aucune réponse, je réalise que je suis peut-être en train de faire une erreur, je suis sur le point de raccrocher lorsqu'une voix masculine retentit.
- Amy... ?
- Hey...
- Tu vas bien ?
- Je pensais pourtant pouvoir t'appeler sans avoir à faire à cette question. Te serais-tu affaibli en mon absence ?
- Non, je suis content que tu ailles bien.

Aucun de nous deux n'articule un moindre mot pendant une longue minute lorsqu'il reprend :
- Tessa attend ton appel, ou même un message, elle ne veut pas te brusquer, elle a compris que tu lui répondrais quand tu seras prête, mais Amy, c'est ta meilleure amie.
- Elle poserait trop de questions.
- Il faudra bien que tu le racontes parfois.
- J'ai déjà eu à le faire et crois-moi, plus jamais je ne veux devoir y faire face. C'est pour ça que je t'appelais toi, tu es du genre indifférent, alors je ne pensais pas que cela t'affecterait. Mais bon, j'ai dû me tromper. Au revoir Collin.
- Non attend ! Je peux prétendre m'en foutre si tu préfères.
- J'aimerais beaucoup.
- Tout ce que tu voudras. Tu souhaites qu'on se voit ?
- Si tu promets de me changer les idées, rien ne me ferait plus plaisir.
- Je peux faire ça. Retrouvons-nous au centre commercial.
- En public ? Je pensais plutôt à venir chez toi lorsqu'il n'y aurait personne, tu sais, je peux te donner ce que tu as toujours voulu.
- Amy, non, je ne désire pas ça de toi.
- Tu t'es trouvé quelqu'un d'autre ? Et bien, je pensais que ma disparition t'avais au moins fait penser à moi.
- Mais Amy, qu'est-ce qu'il t'arrive ?! J'essaie d'être un ami pour toi.
- Je ne veux pas que tu sois mon ami.
- Je ne peux pas te donner ce que tu veux dans ce cas, tu le regretteras  lorsque tu te seras remise de ton enlèvement.
- Je t'avais prévenu, il fallait que tu sois indifférent, allez, bonne journée.

Je raccroche.
N'y a-t-il donc vraiment personne qui n'en fera pas toute une histoire ?
Je suis celle qui devrait avoir mal, pourtant je suis parvenue à enfouir ce sentiment au plus profond de moi-même pour reprendre ma vie, j'ai changé d'un seul coup, une autre personnalité pour une nouvelle vie, alors pourquoi tout le monde tient-il à me faire aller mieux ? À me faire parler quand il n'y a plus rien à raconter ? Pourquoi ne pas tout simplement accepter le fait que je suis passée à autre chose ?

- Amy !
Je sors de ma chambre.
- Oui ?
- Collin m'a appelé.
- Génial.

Je retourne dans ma grotte, ne désirant pas de sermon. 
J'attrape mes clés et mon blouson.
Teresa est toujours dans le couloir, je la regarde en haussant un sourcil, comme pour la défier de m'empêcher de sortir.

- Qu'est-ce que je vais faire de toi Amy ? qu'est-ce que je vais faire...

Je descends et veille à claquer la porte derrière moi
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