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Point de vue d'Amy

Le temps écoulé depuis que je me trouve dans ce local me semble ressembler à une éternité.
Se trouvent à présent dans la pièce froide et sombre, en plus de l'armoire là depuis le départ, un matelas, un miroir, une table et deux chaises entourant celle-ci.
Mon logeur a pris pour habitude de s'asseoir sur un des siège et de me laisser me glisser sur l'autre, soit de mon plein-gré, soit par la force. Au début, il était forcé de me rouer de violents coups afin que je m'écroule au sol pour qu'il ait ensuite la possibilité de me menotter et de m'y porter. Puis, au bout de quelques fois, j'ai lâché prise, depuis, je m'y rends à l'aide de mes propres jambes. J'ai compris que quel que soit le degré de résistance que je peux montrer, tout se déroule toujours comme lui le souhaite, il en trouve toujours le moyen, alors à force, j'estime les coups, les drogues, et les menaces bien inutiles. Je m'y suis faite, je dois me plier à ses volontés, quelles qu'elles soient.

Maintenant, je n'espère plus vraiment sortir d'ici, certes, le temps est long, l'attente de sa prochaine attaque est en soi déjà bien une torture, mais je crois qu'inconsciemment, j'ai réalisé que jamais je ne sortirais d'ici, et je crois bien que je n'en ai pas envie, parce que si je venais à retourner dans le monde réel, je ne sais pas si je pourrais y survivre, je crois bien que dès que j'aurai quelque chose sous la main pour me tuer, je le ferais, je ne pourrais pas porter le poids de cette mésaventure si je retourne là- bas.

Je suis face à mon reflet, face à ce que je suis devenu, à ce que ma vie est maintenant, je suis face à la réalité, le regard vide de sens.  Mes cheveux sont ébouriffés, gras, mes yeux sont pochés, mes joues creusées sont la conséquence de ma grève de la faim d'il y a quelques jours, aux extrémités de mes lèvres apparaissent des coupures, qu'il a effectué à l'aide d'une lame de rasoir, mon coup est décoré de suçons qu'il m'a imposés, des bleus apparents ornent mes hanches, mes bras et mon dos : je ressemble à un déchet humain.

J'entends la porte s'ouvrir, avec le temps, j'ai appris à ne plus réagir, mon cœur ne fait plus de bonds dans ma poitrine, mes membres ne se mettent plus à trembler, la panique ne s'empare plus de moi. Seul le dégoût et la dépression font partie de moi à présent. 

- Assieds-toi Amy.

Je m'exécute.

Je n'ai toujours pas connaissance de son visage, il le camoufle encore, soit d'une cagoule, soit d'un masque.

- Tu sais, tes amis et ta famille t'ont déjà oublié j'ai l'impression, je ne crois pas qu'ils fassent beaucoup d'efforts, je ne crois pas qu'ils tiennent à toi tant que ça.

Je devrais savoir qu'il dit ça pour me faire réagir, mais je garde mes larmes pour moi, je ne veux pas y croire, je ne peux pas.

- La police mène l'enquête, mais tu sais très bien que j'ai tout en main pour brouiller les pistes comme un professionnel, personne ne te trouvera, jamais, fais-toi à cette idée, je suis ton partenaire, pour la vie.

- Qui êtes-vous ?
- Amy, tu sais que je t'aime beaucoup, mais je ne peux pas divulguer cette information, mais je peux te dire que tu ne me connais pas.

Je ne comprends pas. Ses actes n'ont pas l'air aléatoires, je ne me sens pas comme une victime prise au hasard. Cette personne sait des choses que seuls mes meilleurs amis savaient.

- Mais moi, je te connais très bien, mieux que tu ne le crois. Je sais tes points faibles, je sais ce qui te fait plaisir, je sais tout, et cela fait longtemps que je t'observe. Je ne te dirai pas qui est celui ou celle qui m'a fait te connaître, mais je lui en suis très reconnaissant.
Il reprend.
- Tu sais...

Un son provenant de l'extérieur l'interrompt.

- Police ! Rendez-vous !

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Retour du point de vue d'Amy, comme d'habitude laissez moi votre avis ❤️

La mystérieuse agression.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant