Eleven - Make your choice

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NDA: Chapitre tristounet, bon il fait avouer que c'est pas l'histoire la plus joyeuse du monde. Continuez de commenter ça me rend tellement heureuse c'est dingue.

Désolée mais ce ne sera pas la personne que vous attendiez au téléphone parce que je fais en sorte de sortir le plus du cliché et du prévisible. J'y arrive ?
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L'écran continue de briller. Appel entrant.

Je regarde par la fenêtre une dernière fois, puis m'apprête à chiffonner le mot de Tyler, sans y parvenir. Je finis par placer le précieux papier dans ma poche, avec mon paquet de cigarettes indispensable et mon vieux bracelet en tissu. Puis j'attrape finalement mon téléphone et me décide à décrocher.

« Allô?

– Salut, c'est Marylin, d'ailleurs je suis plutôt étonnée que tu sois pas trop défoncée pour répondre en ce moment.»

Quel humour... Pff. Je préférerai qu'elle m'épargne ses piques et aille droit au but.

« Qu'est-ce que tu veux ? je lui demande d'une voix sèche.

– Il faut qu'on parle, toi et moi.»

Okay... Je pousse un soupir et descend les escaliers, un paquet d'Haribo pris au passage. Je n'ai aucune envie de voir cette fille mais la curiosité prend le dessus, Marylin Evans ne m'appelle pas en temps normal.

« Je te retrouve où ?

– Chez Juliet, m'annonce-t-elle.

– Attends... quoi ?! Pourquoi tu... »

Elle a raccroché, merde. Juliet amie avec elle? Impossible. Ce serait totalement stupide et surtout illogique.

Je traverse quelques rues en mâchonnant deux trois bonbons à la cerise avant d'arriver à destination. Je frappe à la porte et la brune au yeux bleus m'ouvre. Elle est vraiment là. C'est... irréel.

J'entre dans la demeure que je connais par cœur gêné par l'étrangeté de la situation. J'aperçoit derrière mon "ennemie", ma meilleure amie qui me jette un regard ne sachant plus quoi me dire je suppose. Bizarre.

« Qu'est-ce qui se passe ici ?» je finis par lâcher.

Marylin lance un regard exaspéré par mon attitude à la blonde puis prend la parole:

« Comment oses-tu demander ça ? Elle s'inquiète, tu vois pas? déclare-t-elle en désignant Juliet. Et toi t'en as rien à fouttre. Tu l'appelles puis t'envoie à peine un message, tu sais même pas ce qu'elle devient merde. Tous les jours elle te trouve des excuses auprès des profs, de ton entourage, de moi et elle pleure sans arrêt parce qu'elle a peur pour ta petite vie minable, t'as même pas remarqué? T'en vaut pas la peine, elle mérite mieux et je sais plus quoi faire pour la rassurer. Alors dis quelque chose ou casse toi maintenant, je la laisserai pas supporter tes caprices et ton comportement de gamine, ça suffit. Les choses n'ont que trop durées.»

Je reste bouche-bée tentant d'assimiler ses mots. Un silence désagréable s'installe entre nous tandis qu'un regard noir me brûle et me fige sur place me dérangeant profondément.

« En quoi ça te concerne ? je réplique finalement.

– C'est là où je veux en venir si tu étais un vraie amie tu le saurais», souffle Marylin.

J'observe Juliet qui a l'air déprimée, moi je reste totalement paumée face à cette discussion absurde. Je ne comprends pas.

« Tu m'expliques ? »

La blonde baisse la tête, fronçant ses sourcils et je pense qu'elle va se taire mais elle me toise une mine contrariée sur la figure.

« Marylin est ma petite copine, dit-elle d'un coup, son annonce me fait l'effet d'une bombe.

– Mais... tu... comment ?

– Je suis lesbienne Luna, je sors avec elle depuis quelques mois mais je n'ai jamais pu t'en parler parce que... enfin tu sais, t'avais tes problèmes et moi les miens...»

Elle n'a pas le droit, non, elle ne peut pas dire ça, c'est injuste... elle est ma meilleure amie, comment peut-elle penser que je ne m'en serais pas soucier? Elle se trompe, je fais des erreurs mais je m'intéresse à elle, j'aurais voulu être au courant.

« Tu vas la laisser nous séparer ?» je la questionne retenant les larmes qui montent.

Elle me serre dans ses bras et j'ai peur de ce qui va suivre car au fond de moi j'ai l'impression que plus rien ne pourra redevenir comme avant. Nous avons changé plus que je ne le pensais, c'est trop tard. Elle me réponds avec son regard trempé et ses yeux bouffis de sanglots :

« Je ne veux pas choisir entre vous, rétorque-t-elle en tentant un sourire triste, mais je ne peux plus supporter ça je t'aime et pourtant tu es comme ça... Ce genre de fille qu'on ne peut pas suivre et je t'avoue que je n'ai effectivement plus la force d'essayer de te rattraper. Je ne peux pas te regarder pendant que tu gâches ta vie si facilement. Pardonne-moi.»

Des milliers de gouttes salées roulent sur mes joues lorsque je claque la porte. Je tente de cacher la faiblesse qui m'envahie, je dois être forte, je suis forte. Je renifle et essuie mon visage tant bien que mal.

« Tu pleures ? »

Un garçon que je commence à connaître me fixe, inquiet.

« Ashton ? Non, je...» j'essaie de nier mais mes sanglots reprennent.

Il m'attire contre lui et je ne parviens pas à le repousser. Je m'effondre sur le bouclé, c'est agréable mais ça reste Ashton, ce mec à la fois lourd et assez gentil...

« Qu'est-ce que tu fous là ? je parviens à articuler honteuse d'être si proche de lui.

– J'habite en face, en fait. Quoique ce soit ça va aller», me rassure-t-il.

Je me détache brusquement de ses bras.

« Non putain, ça va pas, ils m'abandonnent tous au final. Il est parti, tu comprends ? Elle veut plus de moi, tu réalises ça ? Je suis seule maintenant... Qu'est-ce que je vais devenir ? » je crie d'une rage plus dirigée vers moi et mes "amis" que contre lui.

Il s'apprête à répondre mais je m'enfuis en courant, un peu désolée pour le garçon qui n'a rien fait de mal. Mais je ne regrette pas mes dures paroles, du moins pas encore. Ils ont tous décidés de me laisser de côté, de m'oublier et bien tant pis pour eux.

Je me répète comme une rengaine enfantine " Je n'ai besoin de personne, je vais bien". Je repense au bouclé et à ses yeux verts habités de l'inquiétude insupportable qu'ont mes proches. Ashton n'est pas mon ami, il ne le sera jamais. Je ne lui permettrai pas de m'approcher. Parce que il vaut mieux n'avoir personne pour ne pas souffrir.

Je me mets et marche pour me rendre chez la seule qui saura me laisser tranquille, qui comprendra, celle qui vit dans la maison à côté du parc, là où j'ai passé mon enfance.

Maman.

STOPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant