« Tu es sûre ? » m'interroge ma mère en posant délicatement sa main sur mon épaule.
Je lui jette un regard voulu rassurant, c'est le premier moment que nous passons ensemble sans faire semblant que tout ira toujours bien. Pourtant, je perçois encore les tonnes de mensonges hideux auxquels nous nous sommes si longtemps raccrochés, incapables d'y voir clair, qui flottent entre nous en une tension palpable. Peut-être qu'ils seront présents à tout jamais que ce soit au sein de ma chambre colorée d'enfant ou dans un coin de mon bureau avec tous mes autres souvenirs. Malgré tout, il faut avancer, se parler, même si la vérité demeure bien plus difficile à entendre.
J'hésite un peu à répondre à sa question, observant mon pâle reflet dans le rétroviseur, je sais que j'ai pris ma décision même si je suis loin d'être entièrement prête. Sur la banquette arrière, une silhouette courbée attend patiemment que je la remarque, les mains recouvertes d'une sorte peinture sombre soutenant étrangement sa tête. Je reconnais cette ombre fantomatique inoubliable presque immédiatement. Je dévisage Tyler, m'attachant au moindre détail qui constitue son spectre, se trouvant être légèrement différent de l'ami que j'ai connu. Est-ce ma mémoire qui me joue des tours ? Je soupire pour attirer l'attention du “mort” confortablement installé.
Il lève les yeux et me fixe sans ciller, je comprends alors la raison terrifiante de sa venue: le temps des adieux serait-il déjà arrivé signant la fin du calvaire enduré par le deuil ? Je n'ose pas me retourner, préférant ne lui faire face qu'à travers un reflet, lâchement. D'un côté, j'ai aussi peur qu'il n'échappe trop rapidement à mes yeux désespérés, déprimés, cernés. Son décès l'a réduit à ne devenir que le simple fruit de mon imagination, un des pantins de mon esprit tordu et il doit s'envoler comme toute la fumée nauséabonde car polluée de nicotine, que j'ai consommé. Il me faut le laisser partir vers sa propre destiné sûrement libératrice.
Je lui adresse un signe doux auquel il répond par un dernier de ses sourires magiques qui j'en étais persuadée pouvaient guérir le moindre de mes maux. Je cligne des paupières refusant d'affronter entièrement la fin d'une période si importante de ma vie et je rabaisse mes cils en une unique larme salée qui roule sur ma joue. Lorsque je les ouvre à nouveau, il a disparu, évaporé au milieu d'un monde moins fragile. Un murmure parcourt mon esprit, une promesse de bonheur pourtant si douloureuse qu'on échange en silence.
« Certaine. » j'affirme fermement à ma mère abordant une mine sincère.
Elle avance satisfaite la voiture qui passe les grilles du centre de désintoxication pour adolescents. J'ai besoin d'aide depuis bien trop longtemps, même si je ne me pensais pas capable de l'admettre. Pourtant, aujourd'hui, je suis là, plus motivée que jamais à prendre ma vie en main, à arranger les choses.
Je pianote un dernier message pour Ashton sur le clavier de mon téléphone expliquant tant bien que mal la raison de mon départ. Les mots que j'écris intuitivement sont remplis d'espoir et peut être d'un peu d'amour, à mon plus grand étonnement. Je ne peux prédire si à mon retour, je vivrai une de ses relations qui me répugnent tant dans les comédies romantiques ou même si mon amitié avec Juliet reprendra son cours. Mais, je réalise que la prochaine fois que je franchirait la lourde porte de cette établissement: j'irai mieux. Et n'est-ce pas au final, ce qui est le plus important ?
______________________________________
Hey,
Nous y sommes,voici l'épilogue. Je suis super émue d'être arrivée jusque là, c'est un truc de.. dingue.
Vos avis sur cette histoire:
– perso préféré ?
– perso détesté ?
– fin espérée ?
– événement qui vous a déplu ?
– ou au contraire, votre passage préféré ?Merci beaucoup, je vous aime fort fort fort ❤
Ily xxPS: la chanson en média me fait beaucoup penser à l'histoire, elle s'appelle Cigarette Daydream (de Cage the Elephant)
VOUS LISEZ
STOP
Fanfiction« Luna ressemble à une enfant perdue, une gamine qui fait des conneries et qui lorsqu'elle le réalise ne trouve pas d'autre moyen que de recommencer pour oublier. Elle a un visage pâle et voit le monde à travers un voile de cils noirs et de mélancol...