Une manifestation bruyante perdure, envahissant les rues de flots de paroles et de foules denses qui crient pancartes en main. Je ne sais pas la raison qui pousse les autres à se révolter de cette façon, juste que le lycée a fermé pour la journée. Le vendredi demeure calme d'habitude mais pas aujourd'hui, en plus de l'agitation qui remue les quartiers populaires, une fête un peu spéciale se prépare.
Cette soirée est organisée dans le gymnase, ce sera la toute dernière avant l'affreuse semaine de boulot pré-examen qui s'annonce. J'ai décidé de m'y rendre, ne trouvant pas plus intéressant de passer du temps aux côtes de Steeve qui adorerait discuter avec moi pendant des heures et des heures... Dommage.
Je pousse la lourde porte de la salle de tortures sportives de notre établissement. Je ne déteste pas l'EPS mais on va dire que courir sans aucun but autour du terrain de Rugby n'est pas mon occupation favorite. La seule activité physique de ce type que je n'ai jamais pratiqué est faire partie des cheerleader, à vrai dire ces filles ne sont pas stupides comme on peut le penser et en dernière année de collège Juliet et moi avions rejoins le petit groupe de pom-pom girls qui s'était formé. Je crois qu'on ne prenait pas ça au sérieux, c'était plus pour rire qu'autre chose. Un sourire parcoure mes lèvres à ce souvenir désormais lointain et j'avance parmis la foule qui m'ignore.
Les préparatifs semblent avancés et je tente de comprendre pourquoi les filles accordent tant d'attention à ce faux événement stupide. Chez nous, les niveaux premières et terminales se mélangent pour le dernier moment de l'année, donc beaucoup des élèves dispensés de cours sont présents ce soir. Je suis venue en avance pour ne pas ruminer les paroles de mes très chers Mia et Michael durant leur petite visite nocturne. Pendant cette soirée d'avant goût, les candidats au titre de rois et reines seront sectionnés en prévision de la fête la plus importante de l'année et certainement la tristement plus célèbre: le bal de promo.
Dans un coin, mon ancienne meilleure amie accroche une banderole appuyée sur un escabeau et dispensée de la compagnie de son chaperon habituel. C'est sûr que Marilyn tout comme moi ne sommes pas vraiment engagées envers le système scolaire, disons qu'à l'ordinaire j'évite au maximum les rassemblements puériles de ce genre.
Je m'installe sur une marche grise à l'extérieur pour fumer en attendant le début des festivités, j'ai juste un besoin intense de prendre l'air comme si avant de placer cette clope entre mes lèvres je ne respirais plus. C'est plus difficile qu'on le croit d'oublier et de vivre en sachant que tous ceux que l'on apprécient nous abandonnent au final. Mais bon je m'en sors à peu près, ça pourrait être pire j'imagine. Plusieurs adolescents passent devant moi et ma faible allure, se lançant des regards en biais à ma vue. Je n'aurais jamais dû venir à vrai dire, mais c'était ça ou le parc plein de souvenirs, mes maisons et chambres oppressantes ou encore une boîte de nuit remplie de pervers et harceleurs. Comme Ashton. Un souffle de fumée s'échappe de mes lèvres, tandis que la sono démarre, il faut croire que ça ne va pas tarder à commencer.
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Des couples, des bandes d'amis, des gens incroyablement superficiels, il n'y a plus que ça dans la pièce teintée de couleurs éblouissantes. Les filles parées de chignons et tresses merveilleuses portent des robes magnifique voulant sûrement avoir l'air des personnes clichés qui gagne les élections comme celles que l'on fera après le bac. Je ne compte pas m'y rendre, n'ayant aucune envie de participer à ces concours de beauté et de cavaliers stupides. D'un côté je les admire, à une époque je pense que j'aurais aimé cela. En quatrième, j'étais allée à un de ces trucs accompagnée de mon ex-petit ami Thomas qui faisait parti des troisièmes pouvant s'y rendre. Je me souvient de celle qui portait la couronne en plastique argenté, elle s'appelait Isabella Blackwell et était une des filles les plus intelligentes et jolies que j'ai pu voir. Elle avait un sourire splendide, le résultat faisait évidement l'unanimité des voix. Avant j'aurais accepté d'être son sosie sans aucun doute, ces trucs de princesses nous font toujours rêver quand on a 13/14 ans.
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Fanfiction« Luna ressemble à une enfant perdue, une gamine qui fait des conneries et qui lorsqu'elle le réalise ne trouve pas d'autre moyen que de recommencer pour oublier. Elle a un visage pâle et voit le monde à travers un voile de cils noirs et de mélancol...