Open The Box

chapitre 1

- Elie !
Je rentrais ma tête sous la couette en bougonnant.
- Elizabeth,  il est midi, je t'avais dit de préparer le repas ! Je te rappelle que j'ai encore un travail moi.

Ça, c'était ma mère. Isabelle. Secrétaire le matin et pâtissière l'après midi.
Depuis que mon père était mort, elle avait beaucoup de mal à joindre les deux bouts. Elle travaillait d'arrache pieds pour arriver à garder la maison, payer les impôts, les assurances et tout ce qui s'en suit. C'est pour ça qu'elle s'était attribuée deux boulots.

Pour les grandes vacances je m'étais promis de trouver un petit job d'été. Seulement, je n'avais trouvé qu'un rôle de bibliothécaire le week-end ce qui n'aidait pas vraiment.

Je sortis la tête de mon lit et plissais les yeux à la lumière du jour.
- J'arrive maman !
Je jetais un coup d'œil au réveil. 12h14. J'avais vraiment au sommeil de plomb!

Tandis que je me levais, mon chat, Smoothie entra d'un pas décidé dans la pièce et commença à miauler.
- Pas maintenant Smoothie, je n'ai pas le temps pour les caresses. Va voir maman tu sais bien qu'elle ne peux pas te résister, lui dis-je en lui grattant tout de même le menton.

Je fis un léger détour par la salle de bain, attrapant un sweat au passage.
Je tirais une grimace en me regardant dans le miroir.
Malgré mes longs cheveux dorés qui étaient toujours bien coiffés j'avais toujours d'immense cernes sous les yeux. Je dormais pourtant énormément !
- Élie !
- J'arrive maman, une seconde.

On doit toujours tout faire à la minutes dans cette maison, ça avait le dont de m'exéder.
Je mis une légère trace d'anti-cernes et courus jusqu'au rez-de-chaussée.

Ma mère m'attendait, assise à la table de la cuisine. Je remarquais Smoothie qui se tenait bien droit sur la chaise à côté.
Qu'est-ce qu'il me voulait celui-là ?

- Élie... soupira maman, tu voudrais bien faire un effort ? Je travaille comme une dingue. J'ai à peine le temps de manger quand je rentre le midi. Je sais que ce sont les vacances mais j'aimerai que tu y mettes un peu du tien.
- Je sais bien, excuse moi. Je pensais avoir mis mon réveil hier soir.
- Vraiment ?

Elle me regarda d' un air rempli de sous-entendus.

- T'as raison ! Je devrais me bouger le cul plus souvent.
Elle ne releva pas et se contenta de hocher la tête.
- J'ai commandé des pizzas. Elles devraient être livrées dans un quart d'heure. Tu voudras bien payer le livreur ? J'ai laissé de l'argent sur le buffet. Il faut que je finisse de remplir quelques papiers.
- Bien sûr

Elle me fit un sourire pour me remercier .

- Qu'est-ce que je ferais sans toi hein !
- Sans doute pas grand chose. Il m'arrive parfois d'oublier le déjeuner mais je ne compte même plus les fois où tu aurais oublierais tes papiers si je ne t'accrochais des post-it sur la porte d'entrée.
- Ne joue pas à la plus maline avec moi c'est compris, dit-elle en riant.
Elle m'ébouriffa les cheveux avant de partir dans son bureau.

Vous notez bien qu'elle ne m'a pas contredis. Si mon truc à moi c'était d'être une grosse dormeuse, le truc à maman, c'était sa maladresse. Et je crois que ses deux boulots ne jouaient pas en sa faveur. Depuis quelques mois j'étais obligée de placarder des mémos dans chaque coin de la maison sous quoi elle risquait d'oublier des dizaines des choses : ouvrir les fenêtres, vider le seau sous l'évier ( nous avions quelques problèmes de plomberie ces temps-ci ), remplir la gamelle du chat... encore que sur se point Smoothie ne manquait pas de le lui rappeler.
Nous avions un chat assez expressif !

Je me préparais un thé lorsque j'entendis un grincement à l'étage. Ça ressemblait à des petits pas. Maman était restée au rez-de-chaussée et au dessus de la cuisine se tenait le grenier. Ça devait être des souris... Je n'avais pas envie d'aller vérifier.

- C'est bizarre, murmurai-je.

Je passais mon temps au grenier et je n'en avais jamais vue.

La maison où je vivais était dans la famille depuis cinq générations et le grenier, contrairement au reste de l'habitation, n'avait jamais était vidé.
C'est pour ça que je passais mon temps dans cette pièce. Je recherchais des trésors cachés, de veilles correspondances amoureuses, des vieilles histoires.
A 17 ans, j'avais gardé mon âme d'exploratrice et d'aventurière !

Ding dong.
Je me retournai subitement, surprise par le bruit de la sonnette.
Ça devait sûrement être le livreur.
Je partis chercher l'argent sur le buffet et allai ouvrir la porte.

Un homme avec un tee shirt rouge et deux cartons sur les bras se tenait devant moi. C'est ce que je disais. Le livreur de pizzas.

- Bonjour
Je lui souris tandis que je lui donnais l'argent.
Il me rendit mon sourire et me remercia.
Il s'apprêtait à partir quand je l'interpellais.

- Excusez-moi !
Il se retourna.
- Oui ?
- Je suis à la recherche d'un travail et je me demandais si ça rapportait bien et si se n'était pas trop ennuyant de livrer des pizzas toute la journée ?
Pour la délicatesse on repassera !

Monsieur pizza me sourit.
- Et bien, je dirais que ce n'est pas comme ça qu'on peut gagner sa vie mais ça permet de se faire un peu d'argent. Et je suppose que quand on résiste à l'envie de manger les pizzas des clients, on est sur la bonne voie.
Je souri
- Merci monsieur.

Je m'apprêtais à refermer la porte quand je vis son expression se figer.
Son air sympathique s'envola d'un seul coup !

- Tout va bien ?...
Il me fixa tellement intensément que ça en devint troublant !
- Le grenier
- Pardon ? Je fronçais les sourcils
- Il y a quelque choses au grenier. Tu dois aller la chercher. Tu dois changer les chose. Tu dois nous aider. C'est toi.
- Vous vous sentez bien ?
Monsieur pizza ne répondit pas. A la place je le vis cligner des yeux et retrouver son visage souriant.

Savait-il seulement ce qu'il venait de dire..