chapitre 14

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Je clignais de yeux plusieurs fois.Quand je regardais de nouveau dans le rétroviseur je n'y vis que mon simple reflet.

J'entendais Nina à l'arrière se plaindre de ne pas avoir vu la fin de la projection.

- C'était pourtant un bon film, marmonnait-elle.

Elle avait l'air un peu sonnée.
Je me tournais vers John :

- On rentre à la maison ?

Il hocha la tête.

- Je voulais te demander... Es-ce que tu peux éviter de parler de ce qui c'est passé ? Je ne veux pas qu'on sache que c'est moi qui est déclenchée l'alarme.

Il me jeta un regard interrogateur :

- Pourquoi ça ?

Il démarra la voiture et s'engagea dans un créneau. Je voyais les gens sortirent précipitamment du cinéma. Pareille à des fantômes apparaissant à travers un nuage noir.
Je voulais m'éloigner d'ici au plus vite !

- Parce que si j'ai découvert cette fumée... C'est parce que je suis sortis de la salle pour me calmer, à cause de ce que j'avais vu. Je... je n'ai pas envie qu'on apprenne ce que j'ai vu.

Le créneau terminé il se tourna vers moi à son tour :

- Qu'es-ce que tu as vu ?

Il m'observait, attentif à tout ce qui pourrait sortir de ma bouche. Je sentis brusquement un souffle sur ma nuque. Je sursautais !

- Du calme Miss vision. Ce n'est que moi ! Clama Nina.

John l'interrogea du regard. Elle soupira :

- C'était ça nan ? Tu as eu une vision ?
- Oui...
- Comment c'était ?                      
- J'ai vu l'incendie à travers l'écran. Les héros... c'étaient nous qu'ils sauvaient.
- Waouh... Alors ça y est... T'as eu t'as première, vrai vision !
- On dirait bien...

Plus personne ne parlaient. Nous étions tous très pensifs. Je crois que nous étions entrain de prendre conscience que tout ça était bien plus qu'un simple jeu. J'étais prisonnière d'un cycle. De quelque chose d'où je ne pouvait m'échapper... !

- Mais je ne comprends pas le sens de cette vison. Normalement elles apparaissent clairement dans l'esprit non ? Comme un rêve en plein jour ? Pourquoi là j'ai vu... l'avenir, dans un écran de cinéma... ?

Je regardais par la fenêtre et vis la voiture s'engageait sur la route principale. Les lampadaires commençaient à s'allumer dans les rues. Leurs lueurs éclairaient faiblement le ciel rosé. C'est John qui prit la parole :

- Peut être que tu n'acceptes pas la situation . Alors ton subconscient essayes de rendre tes visions plus réelles en te les glissant à travers ce que tu vois dans la réalité. Tu me suis ?                                                 
- Oui... je crois.

La voiture bifurqua sur la droite et longea un jardin publique. J'aperçus un chien qui trottinait au milieu d'un chemin. A travers la vitre légèrement ouverte, je pouvais sentir l'odeur des mûres qui se cachaient aux milieux des arbustes.

- Tu as bien dit que tu avais chaud non ? Demanda Nina.
- Oui, j'ai même sentie, une odeur de brûler à un moment.
- Mmhmmh... Là ça dépasse largement mes compétences ...

Nous nous tournâmes toute les deux vers John. Il semblait réfléchir.

- Tu dois avoir des pouvoirs sensoriels... en plus de voir l'avenir tu dois pouvoir le sentir physiquement...

Il se braqua tout à coup :
- Je n'en ai pas beaucoup entendu parler. Je ne sais rien de plus !

La voiture passa près du centre commerciale. Une foule de monde se tenait devant une boutique pour acclamer un groupe de musiciens. J'entendais le solo d'une trompette qui soudain, se fit accompagner par un farandole d'instruments.

- Tu sais quoi ?

Je m'attendais à une blague vaseuse de Nina mais pour une fois elle était sérieuse :

- Tout ça c'est la faute du collier. Et on est tous stressés. On prend tout beaucoup trop au sérieux ! N'est-ce pas John ?

La voiture passa sous un pont et contourna un joli petit étang. l'eau d'une rivière ruisselait paisiblement sous les arbres. Des oiseaux chantonnaient du haut de leurs nids. Puis le véhicule retourna dans la zone marchande.

Elle lui tapa sur l'épaule.

- John ?

Il ne lui répondit pas.

-Eh ??
- Je crois qu'on est suivi...
- Quoi ?
- Ne vous retournaient surtout pas. Ils ne doivent pas savoir qu'on les a repérés.

Je sentis que Nina était sur les nerfs.

- Pourquoi on nous suivraient hein ? Tu peux me le dire ?! Eli dis lui toi que c'est n'importe quoi !

Je ne répondis pas à Nina. A la place je demandais :

-  C'est pour ça que tu n'arrêtes pas de faire des détours ?
- Quoi !??

John affirma. Je regardais à travers le rétroviseur.Je distinguais un pick-up noir quelques véhicules plus loin.    

- Le pick-up ?

Il affirma de nouveau.

- Ok c'est n'importe quoi ! Si vous essayez de me faire peur vous deux c'est raté. Je vais vous prouver, moi, que c'est des conneries tout ça !

Nina détacha sa ceinture et se retourna.

- Nina !!

Elle était à quatre pattes sur le siège du centre et observait les voitures derrière nous.

- Oh oh...

Je me pris la tête entre les mains et gémis. C'est John qui demanda :

- T'as vu quoi ??
- Je crois que t'as raison... y a deux mecs baraqués dans ce pick-up et ils ont pas appréciés mon jolie sourire.
- Ils t'ont vu ?
- Oui c'est le moins qu'on puisse dire !

Elle se rassit sur son siège, le visage blême.

- Alors on a plus qu'à les semer !

John poussa sur l'accélérateur avant de prendre à droite ! Il continua à vitesse constante jusqu'au bout de le rue.

- Ils sont derrière, lui indiquai-je après avoir jetée un coup d'œil au rétro.

Il emprunta alors une rue déserte oùil pu accélérer de quelques kilomètres.

- Plus vite !!
- Je fais ce que je peux.

John dévia le volant si brusquementque Nina se retrouva projetée à l'autre bout de la voiture.

- Putain John !
- T'avais qu'à mettre ta ceinture.

Je voyais le compteur qui accélérait.

- Fait attention... T'es pas obligé d'aller aussi vite, ils sont peut-être pas méchants après tout.

Nina se retourna à nouveau.

- Mais arrête ça ! criais-je.

Je commençai à perdre mon calme. J'essayai de lui attraper la jambe pour qu'elle se rassoit. Ce qui était plus difficile à dire qu'à faire étant donné qu'elle n'était pas attachée et que moi si !

- Merde... Merde John accélère!! Hurla t-elle.
- Quoi ! Qu'es-ce que t'as vu ??

J'avais maintenant perdue tout mon sang froid !

- Ils ont des flingues !!

Mon visage devint livide.

- Vous inquiétez pas ! Je gère la situation.

En effet John paraissait beaucoup trop calme et avait tout à fait l'air de gérer la situation ! Il accéléra encore la voiture. On se retrouvait maintenant hors de la ville. Il n'y avait personne. Personne a part ce pick-up noir et ces hommes armés. Personne pour nous aider !

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