Tout déballer

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Cela fait deux semaines que les cours ont commencés et que mes cours de boxe s'enchainent. Je progresse assez vite me dit mon entraineur, mes atouts sont l'agilité, la vitesse, la souplesse et un bon mental qui m'avantage grandement. Mais cela ne suffit pas pour gagner un match. Je suis une fille performante qui en veut toujours plus. 

Sinon avec Erwan, rien n'a changé depuis la derrière fois. Nous nous disons un bref "Salut ça va? ouais et toi? ouais". Cela dit, il m'intrigue beaucoup, je l'ai vu plusieurs fois combattre sur le ring et cela ne m'étonne pas qu'il soit le meilleure de ce club. Il a tout, l'endurance, la puissance, la vitesse, l'agilité et un mental d'acier qui est un élément essentiel. Son seul point faible c'est son contrôle de sois même. Quand il est sur le ring, il se déchaine comme moi sur son adversaire. Lui n'a pas une force de mouche par contre donc il fait des dégâts considérables. Des fois ça dégénère tellement que des coaches ou des boxeurs doivent intervenir pour le séparer de son combattant. Des personnes ont peur de lui mais moi non, c'est même l'inverse j'ai envie d'apprendre à le connaitre. Pourquoi es tu comme ça Erwan? Tu dois bien cacher quelque chose comme moi. 

Ce soir, j'ai encore un cour de boxe. J'arrive à la salle et me change dans les vestiaires. Je mets une brassière blanche, un débardeur vert bleu par dessus, un jogging gris et des baskets nike de la même couleur que mon débardeur. Je prends ma paire de gant et je rentre dans la salle. Je remarque mon coach et Erwan qui discutent ensemble et des boxeurs de mon groupe en train de faire des séries de pompes, de gainages et d'abdominaux. Je commence par une série de gainages. 

Soudain, un moment de stress résonne en moi, je revoie la scène avec cris, leurs rires et.... blan ! Je me lève d'un coup et sors de la salle de sport pour aller dans le vestiaire des femmes. Mon coach et les boxeurs me regardent stupéfaits mais je m'en contre fous, je ne veux pas qu'ils voient mes larmes. Je cours me réfugiés dans les toilettes des filles et je ferme le verrou. Environ deux minutes plus tard j'entends la porte des vestiaires qui s'ouvre et une voix m'appeler, cette voix je la connais, c'est celle d'Erwan. Pourquoi c'est lui qui vient me chercher ? :

« Sophie, tu es là ?, me demande t-il.

- Tu n'as rien à faire ici c'est les toilettes des filles et puis c'est sûrement pas à toi je parlerais ! Lui cris je en m'emportant dans ma colère froide.

- Tu n' étais pas malade hein ? j'ai vu des hématomes sur ton cou et ton bras..... Est ce qu'on ta ... agressé ? me questionne t-il 

Ma gorge se serre, il a deviné. Non, ce n'est pas possible, il l'invente ! :

- Ta gueule !!!!!! implore-je grossièrement.

 Je pleurs maintenant, voilà je suis faible... comme toujours.

- Ouvre la porte, on pourra discuter tranquillement, me dit-il avec toujours cet air calme et rassuré »

Après quelques minutes d'hésitation je me résous à lui ouvrir. De toute façon, à quoi bon ne pas encore obéir si c'est pour me faire tabasser après. Je sors des toilettes la tête baisser. Je n'aime pas quand des personnes me voient pleurer car pour moi c'est un signe de faiblesse. Quand j'ose lever les yeux vers lui, je me sens gêné. Pourquoi ce garçon que je connais à peine vient –il m'aider ? Il me tant un mouchoir, je le prends sans rouspéter :

« Explique moi Sophie, si tu veux je ne le dirais à personne mais raconte moi.

- Pourquoi à toi ? Tu me connais presque pas ! crie je désemparé par la situation que je ne contrôle plus.

- J'ai eu ces deux semaines pour apprendre à te connaitre. Calme toi, me conseille t-il

- Me calmer ?! Mais comment je peux, J'ai été agressée, mise à nu sur le sol! »

Je me plie en deux, s'en est trop. Mes larmes coulent, je baisse la tête. Je ne sais pas si je suis triste ou en colère mais toute émotion s'évapore dés cette instant. Il me tapote avec sa main sur ma main, je le laisse faire. C'est un geste de tendresse qui me fait du bien. Je relève alors la tête et je vois son sourire. Je souris à mon tour. Après quelques minutes je lui demande de sortir dehors pour prendre l'air. Il accepte, m'aide à me relever et nous sortons dehors avec un silence qui n'est pourtant pas pesant. Je lui demande également de ne pas m'interrompre dans mon histoire. Je ferme les yeux pour mieux visualiser la scène, ma gorge se noue à la pensée de ces images. Je respire un grand coup et je lui raconte.

A la fin de mon histoire, il ne me dit rien, il me regarde et je le regarde comme pour lui donner une réponse. Ou va nous emmener cette histoire, je viens de me faire agresser et cette personne que je connais à peine me fait redonner confiance en moi. 

Nous retournons à l'intérieur. Notre escapade ne sait pas passer sans que plusieurs personnes ne ne soient posé des questions mais je doute qu'ils aient entendu mes cris.
Je recommence à m'entraîner et retourne ensuite chez moi. Une journée encore pleine d'émotions mais que va me réserver la suite.

La reconstructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant