Le commencement

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Cela fait une semaine que je reste dans mon lit, j'ai dis à ma mère que j'étais malade et elle me croyait. Ma mère... une personne forte. 

Mon père est mort dans un accident. Je ne me souviens plus de lui. Ce que je viens de dire peut paraitre abominable mais il est mort quand j'avais deux ans. Ma mère, quand à elle a subit une longue dépression après sa mort. Elle n'a jamais fait son deuil. Je n'ai jamais vraiment poser de questions sur mon père. Comment était-il?  S'occupait-il beaucoup de moi?... A quoi cela servirai de demander des renseignements sur une personne alors qu'ils ne serviront pas. Avoir une présence masculine dans l'environnement ou j'ai grandis ne m'a pas bouleversé. J'ai appris à connaître les hommes avec le temps. J'ai découvert une fois une photo de lui et effectivement cet homme est un inconnu pour moi. Il ne me ressemble tellement pas. Comment peut-il être mon père, mon géniteur? 

Je n'ai pas fais grand chose pendant cette semaine, je ne mangeais pas, je ne me déplaçais pas. Je ne faisais que pleurer toute la journée. C'est le seul moyen pour moi d'évacuer toutes mes émotions. 

Ma vie s'est arrêtée hier, mais arrivera t-elle a redémarré un jour? J'ai conscience de la chance d'être en vie, mais à l'intérieur je suis morte, ils m'ont tué de l'intérieur. J'ai mal, tellement mal, mais arriverai-je à m'être des mots sur ce mal-être? Ils me dégoutent mais je me dégoute aussi, je me sens sale, horrible, ils ont gagné, ils m'ont vaincus et détruite par la même occasion. 

Je regarde mon téléphone, encore trois messages de non lu, cela en fait trente six depuis mercredi soir. Je ne réponds ni aux appels, ni aux messages car je sais que si je réponds je dois tout leurs expliquer et je ne m'en sens pas encore capable. Je n'ai encore rien raconter à ma mère, je leurs mens sur mon.... agression. 

Mais aujourd'hui c'est la rentrée. Je vais devoir affronter les personnes que j'ignorais depuis des jours. La vérité éclate bien un jour ou l'autre sans qu'on ne puisse rien y faire.

Je descends de mon étage pour arriver dans ma cuisine ou je trouve ma mère. 

«Tu es encore malade ma chérie? me demande t-elle.

- Non ça va, aujourd'hui c'est la rentrée et je vais au lycée , lui répondis-je »

Je me prépare doucement mais je me grouille quand même, je ne veux pas être en retard. Je m'habille d'une robe en pull qui tient assez chaud, de botines avec des talons assez bas, d'une pochette noir effet piton que je glisse dans mon sac à dos. Pour le maquillage j'opte pour le léger donc mascaras, glos.

Je pars de chez moi, je marche mon sac sur le dos. Je ne suis plus habituée au poids de mes affaires de cours. 

J'empreinte alors cette ruelle, mon cœur se contracte à la penser de cette scène. Mes larmes viennent mais je ne veux pas les laisser couler, non je ne dois pas y repenser. 

Heureusement je vois le bus arrivé, je cours pour ne pas le louper. Une fois le bus arrivé,  je monte dedans. Je reconnais des personnes dans le bus dont une amie. Je fais semblant de ne pas l'avoir vu, je ne suis pas encore prête à expliquer. Et puis cette amie n'est pas si proche de moi donc je ne sais même pas si un jour je lui expliquerais. Fâcheusement, elle me voit et vient me parler :

« Hey Sophie. Ca va ? Mais qu'est ce qui t'es arrivé ? Tu étais malade ? Pourquoi tu nous as pas donné de nouvelles ? »

Il y a trop de questions, je ne veux pas y répondre en tout cas pas tout de suite :

«Oui j'étais malade et mon portable s'est cassé, pretexte-je. »

Elle ne demande pas plus de réponses à ces questions. Je crois qu'elle remarque que je ne veux pas lui parler.

Le bus s'arrête à l'arrêt du lycée, beaucoup de personnes descendent dont moi. Des personnes que je connais me fixent. La sonnerie retentit et me sauve en même temps, je me veux pas donner d'explication, il faudra bien à un moment, je leur dirais que j'étais malade. 

Mon premier cours est un cours de français. Je m'assoie à une place. Je regarde autour de moi, il y a plusieurs personnes que je ne connais. Une amie nommé Alice vient s'assoir à côté de moi. Nous échangeons quelques phrases banales de la vie courantes. Comme vous pouvez le constater Alice n'est pas non plus une grande amie pour moi.

Le cours de français commence. Ah le français et moi, tout une histoire qui a la fin se finit mal... Je suis toujours dans mes pensées quand quelqu'un toque à la porte :

« Erwan, c'est bien cela? Vous devez être le nouveau? Vous arrivez en retard, eh bien quel début d'année scolaire remarquable!

- Toutes mes excuses les plus sincères madame, dit-il avec un sourire ironique.

- Arrêtez votre bavardage et aller vous assoir! proteste la professeur de français en colère 

- Pas de souci! ricane t'il »

Tiens un nouveau. Je le regarde juste par curiosité, il est brun aux yeux bleus. Encore un qui fait tout pour se faire remarquer. Nos regards se croisent par hasard et ce hazard fait qu'il me sourit faiblement et simplement, je tourne la tête de l'autre côté en espérant l'éviter à tout pris. Il s'avance et s'installe deux rangs derrière moi. Le cour continu tranquillement et avec ça ma journée.



La reconstructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant