Alexander.
En cette nuit de Janvier, l'air était des plus glacials. Il me caressait la peau, me procurant d'innombrables frissons au passage, et quand bien même j'étais habillé chaudement, cela n'y changeait rien. Je n'avais d'autres choix que de marcher, mon véhicule se trouvant présentement au garage à cause d'une fuite assez importante d'huile. Et malheureusement pour moi, la boîte de nuit où je me rendais et qui d'ailleurs se trouvait être mon lieu de travail, était à plus de vingt longues minutes de marche. On pourrait croire que ce n'est rien, et c'est aussi mon avis habituellement, mais par ce froid de canard le temps passe beaucoup plus lentement et cela paraît plus insurmontable que d'ordinaire. Trêve de bavardage, j'arrive enfin à la fin de mon itinéraire, et j'en suis plus que ravi. Sans doute demanderai-je à ma collègue et amie de me ramener à la fin de mon service, c'est-à-dire à six heures du matin.J'entre dans cet endroit des plus bondés, ce qui était très habituel je dois dire, et me dirige rapidement vers les vestiaires. J'ôte mon manteau et mon écharpe avant d'enfiler le haut à l'effigie du Pandemonium, et je m'empresse de me diriger derrière le bar, saluant les habitués qui se trouvaient là tous les soirs sans exception. Je me mets alors à préparer les boissons commandées tout en riant avec l'un des clients avec qui j'avais sympathisé il y a plusieurs mois déjà. La fête battait son plein, étant donné qu'il était passé minuit et qu'il s'agissait de l'heure approximative où tout le monde débarquait ici. Au loin, je remarquais ma petite sœur qui fricotait avec un homme riche, ce qui me fit rire. Ah, Isabelle, toujours au rendez-vous. Elle me vit, alors je lui fis un signe de la main, qu'elle me rendit sans hésiter, tandis que d'autres commandes venaient d'être passées. Je me mettais donc au boulot, ne bronchant pas. J'aimais assez mon travail, j'avais toujours voulu être barman, surtout que ça me permettait de payer mes études de lettres à côté, ce qui ne pouvait qu'être un avantage. Et sachant que je n'avais cours que l'après-midi, me trouvant en dernière année avant d'obtenir tous mes diplômes pour devenir interprète, mes horaires de travail n'étaient pas un souci. Un homme se dirigea vers ma sœur, je ne l'avais jamais vu. Je fronçais les sourcils comme pour essayer de mieux le détailler, mais il s'agissait bien de la première fois que je le voyais. Il avait des cheveux de jais, qui avaient l'air soyeux, et ils étaient dressés en l'air, lui donnant un petit air sauvage qui le rendait pas mal. À première vue, je dirais qu'il est asiatique, à en juger par ses yeux en amande du moins. Je peux distinguer leurs rires, alors je dirais qu'ils doivent être amis. Il était bien le seul ami de ma cadette que je n'avais jamais rencontré. Elle me lança un regard, suivit d'un clin d'œil et je ne parvenais pas à comprendre la signification de celui-ci. Le jeune homme devait être curieux car il suivit du regard la source de son attention, et lorsqu'il me vit, un rictus amical étira ses lèvres. Rictus que je lui rendis bien évidemment, avant que ma sœur ne s'approche de moi, toujours suivie du beau gosse asiatique. Elle s'assoit sur l'un des tabourets, et lui fit de même, puis elle me prit dans ses bras par-dessus le comptoir.
« Salut grand frère ! Super soirée, n'est-ce pas ? Cria-t-elle à travers la musique pour que je l'entende, ce qui était le cas. »
« Ouais, c'est cool ! T'as fini de draguer tes vieux bourges à la con ? Riais-je doucement. »
Elle tira vivement la langue, me montrant son plus beau majeur tandis que son regard se posa sur son ami, qui lui me fixait de ses yeux de chat. Assez captivant, le regard. Très déstabilisant je dois dire. Je baisse alors les yeux, mordillant ma lèvre. J'étais plutôt gêné, je n'aimais pas être le centre d'attention de quelqu'un, peu importe la personne. Ma sœur se tourne de nouveau vers moi avant de s'exclamer :
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What A Challenge.
RomanceUne rencontre si banale, qui pourtant peut se retourner contre vous et tout changer. Comment est-il possible que les choses, alors qu'elles avaient si bien commencées, tournent aussi mal ? Et puis, qu'adviendra-t-il de tout ceci ? Pour le savoir, vo...