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Alexander.




Toujours dans mon lit, je fixais le plafond sans raison particulière. Je n'avais juste rien d'autre à faire. La nuit avait été longue, je n'avais pas réussi à fermer l'œil. Il était encore venu pour se justifier et je l'avais encore envoyé bouler. Pauvre Magnus, si naïf. Croyait-il vraiment que j'allais sauter de joie en apprenant qu'il avait en fait une petite-amie qu'il avait, soit dit en passant, trompé avec moi sur un coup de tête ? Ce n'était même plus de la naïveté, juste de la connerie pure et dure. Ce que Jace et moi avions fait la veille me hantait. Je ne ressentais absolument rien pour lui, pourquoi est-ce que j'avais fait ça ? Je ne comprenais pas. Et le pire dans tout ça, c'était que j'en avais rêvé toute la nuit, du moins les quelques heures où j'avais enfin réussi à m'assoupir. Mais le plus étrange était que ce n'était pas Jace dans ma tête, il s'agissait de l'asiatique. Pourquoi ne sortait-il pas de ma tête, pourquoi m'obstinais-je à penser constamment à lui ? Je crois qu'au final, j'avais vraiment besoin de le confronter. J'avais besoin de mettre un terme à ce cercle vicieux. Et surtout, j'avais besoin de le voir. C'était assez contradictoire sachant que je l'envoyais toujours balader, mais cette fois-ci, il en était autrement. Cette fois-ci, j'étais décidé à lui parler, à lui exposer mon ressenti, toute ma rage et ma rancœur.



Je sautais hors de mon lit, courant presque jusque la salle de bain afin de prendre une douche rapide. Une fois chose faite, je me brossais les dents, j'enfilais un jean noir ainsi qu'un haut gris le tout accompagné d'une paire de baskets et de ma veste en cuir. Il était neuf heures, je commençais les cours à quinze heures, mais je ne pouvais me résoudre à attendre. Une fois fin prêt, je quittais mon appartement, clope au bec avant de marcher jusque la faculté afin de mettre les points sur les « i » avec ce cher monsieur Bane. J'observais vaguement les alentours. Une petite famille se ruant vers la voiture afin que tout le monde trouve sa place, visiblement en retard d'ailleurs. La petite blonde agitait ses bras dans tous les sens en hurlant qu'elle devrait déjà être à l'école, tandis que son géniteur, du moins il semblait l'être, hurlait car il avait tâché sa jolie chemise blanche avec du café, ce qui fit protester toute la petite famille, tout en me rendant hilare. Plus loin, sous un arrêt de bus, un sans domicile fixe demandait un peu d'argent aux passants, qui ne prenaient même pas la peine de lui accorder un regard. Cette scène m'attristait, alors je décidais de faire un léger détour au Target du coin, avant d'ensuite entrer dans une boulangerie. Je m'approchais ensuite du vieillard, le sourire aux lèvres.



« Bonjour monsieur, tenez, c'est pour vous. »



Doucement, je posais à ses côtés un sachet contenant une couverture bien chaude, de quoi le protéger du froid la nuit. Je lui donnais également un chocolat chaud avec un paquet contenant des croissants et des pains au chocolat, le tout que j'accompagnais d'un billet de vingt dollars, de quoi le nourrir plus tard dans la journée. L'homme semblait touché. Les larmes aux yeux, il se levait doucement avant de me serrer dans ses bras. Je pouvais sentir ses larmes imprégner mon haut, alors je me reculais avant de lui sourire.



« Ne pleurez pas monsieur, vous le méritez. J'espère vraiment que les gens vous aiderons plus et que votre situation évoluera. »

What A Challenge.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant