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Magnus.








J'ouvrais doucement les yeux, cillant pour m'habituer à la lumière du jour. Je sentais un bras entourer ma taille, et en voyant ma fiancée, je soupirais avant de me lever du lit tout en me dirigeant vers la cuisine. Je me grattais l'arrière du crâne tout en allumant la machine à café, observant la ville vivre par la fenêtre. Tout semblait plus paisible d'ici, mais l'envers du décor n'était pas tel qu'il semblait l'être. Aujourd'hui, je recevais une visite de mon géniteur, ce qui ne m'enchantait vraiment pas. Avec lui, rien n'était courtois. Chacune de ses actions étaient menées dans un but bien précis, toujours. Même les rencontres avec sa propre progéniture. Il avait un contrôle total sur l'ensemble de ma misérable vie, et quand bien même j'aurais voulu me rebeller, cela ne servait à rien. Je n'étais pas maître de mon existence, ça avait toujours été le cas. Mais il se trouve que ça n'a pas toujours été si grave. Lorsque j'avais eu le courage de lui annoncer mon homosexualité, je m'étais mangé la plus grosse raclée de ma vie. Mais encore une fois, il a su tirer profit de la situation, non seulement pour améliorer sa condition de vie, mais aussi pour me faire payer cet « affront », comme il aimait à le qualifier. J'étais donc aujourd'hui fiancé, contre mon gré. Tout prétexte était bon pour arranger mon père, et m'impliquer dans ses magouilles semblait lui plaire. Alors à quoi bon tenter de l'en empêcher ? C'était peine perdue.



Il devait arriver dans moins de deux heures, et j'étais toujours assit face à ma tasse de café, fixant ce nectar noir comme s'il était divin, comme si, en cherchant bien, j'y trouverai la solution à ma galère. Mais ce serait bien trop beau. Je me décidais finalement à bouger, me dirigeant vers la salle de bain afin de me doucher avant qu'il ne débarque. Le fait que je ne sois pas impeccable à son arrivée serait une énième raison pour me rabaisser, et j'en avais assez qu'il me prenne pour un vulgaire clébard. Alors je décidais d'aller dans son sens, peut-être sera-t-il agréable avec moi pour une fois ? Et je dis ça comme si j'y croyais, la blague. J'entrai dans la cabine, laissant l'eau chaude ne faire qu'un avec mon corps sculpté. Je fermais les yeux, me délectant de la sensation de chaleur qui prenait possession de mon être dans son entièreté. Soupirant, je revins à la réalité lorsque l'eau, désormais glacée, me frappait de plein fouet. Un signe qu'il était temps pour moi de sortir d'ici. Enroulant une serviette autour de ma taille, je me motivais et allais chercher des vêtements dans mon dressing. Je soupirai de nouveau en voyant la jolie blonde qui était toujours dans mon lit, mais cette fois éveillée. Elle était vraiment attirante, certes, mais elle n'était pas lui. Elle n'était pas Alexander, et elle ne le serait jamais. En me voyant, elle se levait en me regardant comme un prédateur observerait sa proie. Son regard me faisait froid dans le dos, car je savais ce qu'elle voulait, et il était hors de question que je fasse cela. Arrivée à ma hauteur, elle tirait sur ma serviette, me laissant pantelant et nu comme un ver. Je reculais, levant la main pour l'arrêter mais elle semblait n'en avoir rien à faire. Je fronçais les sourcils, serrant la mâchoire.




« Irène, non, dis-je d'une voix bien plus grave que d'habitude. »




Elle rit doucement avant de se coller à moi, posant sa main sur mon intimité en me détaillant de son regard aguicheur. J'avais horreur de ça. Je la poussais, les yeux virant au noir. J'avais cette « particularité » lorsque je me mettais en colère. Elle serrait les poings avant de me pousser à son tour, hurlant.


« Pourquoi tu ne veux rien faire avec moi, hein ? Cinq mois que nous sommes fiancés, et en cinq mois tu ne m'as jamais touché. M'embrasser, c'est bien, mais putain Magnus j'ai des besoins ! Fais-moi l'amour ! »



Je me raclais la gorge, avant de prendre mes affaires et de sortir de la chambre, lâchant un « non » des plus abrupts. Je pouvais l'entendre pousser un cri de frustration, mais je n'en avais que faire. Elle n'était pas au courant se mon penchant pour les hommes, elle pensait que notre mariage était fondé sur l'amour. Elle ne savait pas un quart de la vérité. Au final, elle était elle aussi victime de l'ouragan Jonas Bane. Elle était certes naïve, superficielle et aguicheuse, tout ce qui me faisait horreur, elle était malgré cela quelqu'un de gentil et de pas trop pénible. Je savais qu'elle voyait d'autres hommes, ça crevait les yeux, mais je faisais l'aveugle. Et puis, que pourrais-je dire ? Après ce que j'avais fait avec Alexander. Alexander... Penser à lui me brisait le cœur. Il était toujours présent dans l'intérieur de ma petite caboche, il m'obsédait littéralement. Mais il avait tout découvert pour Irène, et j'avais donc involontairement mit fin à toute possibilité de relation entre nous. Et puis, qui sait ce que mon père aurait pu lui faire s'il savait. Je préférais ne pas prendre le risque, un mafieux n'est pas commode et retrouver Alexander baignant dans son sang n'est absolument pas ce que je veux, cela va de soi. J'enfilais rapidement mon jean et ma chemise, coiffant rapidement ma tignasse ébène avant d'enfiler ma paire de bottines et ma veste en toile. Une fois prêt, je rejoignais le salon et vit mon père, en compagnie d'Irène. Ils semblaient discuter de choses importantes, et vue la mine de mon père, pas quelque chose de bien. Je feignais un rictus joyeux, avançant dans la pièce à vivre et lorsque je croisais le regard de mon géniteur, je me stoppais. Il se levait, s'avançant doucement vers moi, et je fronçais les sourcils, l'incompréhension pouvait se lire sur mon visage. Sans que je ne m'y attende, il m'asséna un énorme coup à la mâchoire, ouvrant ma lèvre grâce à sa chevalière familiale. Je relevais la tête vers lui, tandis qu'Irène souriait. Et c'est à ce moment précis que je saisi. Et que je pris peur.

tw viol,,

Mon géniteur m'attrapait par le col, me tirant dans la chambre tandis que ma « merveilleuse » fiancée suivait. Il me jetait sur le lit, tandis qu'un de ses hommes de main verrouillait la porte. Il se dirigeait ensuite vers moi, attachant mes poignets aux deux extrémités du mobilier en fer forgé. Je me débattais, ce qui me valut un nouveau coup de la part de monsieur Bane en personne. Mes larmes roulaient seules, tandis qu'un rire mauvais s'échappait d'entre ses lèvres sèches.



« Cesse de faire l'enfant, Magnus. Tu vas baiser cette jeune fille, et tu as intérêt à ce qu'elle prenne son pied. »



Mes yeux s'agrandirent, j'étais outré d'un tel ordre. Irène semblait bien heureuse de cette décision. Elle me montait dessus, ayant une totale emprise sur mon corps. Elle arrachait ma chemise, tandis que je gesticulais pour qu'elle s'en aille, ce qu'elle ne semblait pas décidée à faire. Mon père me mit un nouveau coup pour que je me calme, alors je me résignais. J'étais dans un tel état d'impuissance, je finirais raide mort sous les poings de mon père si j'osais encore broncher. Alors je me contentais de fermer les yeux, pleurant toutes les larmes de mon corps tandis que cette fille que je défendais encore il y a quelques minutes abusait de moi sans remords. L'entendre gémir me donnait subitement l'envie de mourir. Je me sentais salit, bafoué. J'étais peut-être un homme, mais ma prétendue fiancée était en train de me violer, et mon propre père admirait la scène en souriant victorieusement, assit sur ma chaise de bureau.




Une fois le calvaire fini, le gros balourd vînt me détacher en se moquant demoi, tandis que la blonde, haletante, sortait de la pièce pour aller sedoucher. Ah ça, agresser sexuellement c'est fatiguant. Mon géniteur se levait,m'observant avec dédain tout en déclarant d'un ton condescendant.



« Une vraie fillette, je ne t'ai pas élevé comme ça. Tu me fais honte, mon fils. Tu n'es pas gay, tu es juste un idiot qui adore me faire perdre mon temps. Change-moi ça, et la prochaine fois, que je n'ai pas à assister à tes ébats. Sois un homme. Honore ta famille et rend donc ta future épouse comblée, si tu ne veux pas mourir jeune. »



Et sur ces mots, il sortit de la pièce, puis de l'appartement, retournant vaquer à ses occupations sans doutes peu conventionnelles. Il me laissait là, complètement vide. Je me levais, un mal de crâne intense me faisant grimacer, puis je courais jusqu'aux toilettes afin de dégueuler le peu de choses encore présente dans mon organisme. Que dis-je, dans mon corps tout entier. Cet événement resterait ancré dans mon esprit comme un tatouage le serait sur ma peau. Un mariage arrangé avec la fille du chef du clan rival au sien n'était pas suffisant,il fallait en plus qu'il me force à coucher avec cette étrangère. J'avais l'impression de perdre non seulement mon amour propre, mais aussi mon âme.



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Bonjour mes lecteurs ! J'espère que vous allez bien.
Premier chapitre décrivant le point de vue de Magnus. Assez riche en émotions je dois dire. Ce n'était pas facile d'écrire une scène de ce genre, mais il le fallait. C'était une façon de montrer que malgré ce qu'on pourrait penser, la vie de notre petit indonésien n'est pas toute rose. Vous découvrez donc le pourquoi du comment ! Alors, vous attendiez-vous à ça ? J'aimerai beaucoup lire votre avis et les théories que vous aviez sur cette relation qui vous a tous embêtés.
Je poste l'interview après ce chapitre, et je m'attaque ensuite au suivant. Je vais essayer de poster plus régulièrement, histoire que mon écrit prenne vite le tournant que je veux qu'il prenne. J'espère que ce chapitre vous aura plus. je vous embrasse !

- Mini Lightwood.

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