Chapitre 3 - Le jour où tout bascule - 22 décembre 2004 (1/2)

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22 décembre, 4 heures du matin. Chicago est recouverte d'un épais manteau de neige. Ce soir le tournage s'arrête exceptionnellement pour 4 jours, le temps pour chacun de retrouver sa famille et ses amis pour Noël. Malheureusement je n'ai pas pu me payer un aller-retour pour Paris, alors les retrouvailles avec les miens n'auront pas lieu avant la fin du tournage, en juin. Mais Katy est là et m'embarque avec elle à New-York. J'essaye de voir le côté positif de tout ça : un Noël à NYC doit être exceptionnel et je pourrai voir en vrai le fameux sapin du Rockefeller Center !

En attendant, c'est l'heure pour moi de rejoindre Wentworth pour notre séance quotidienne de maquillage. Le rythme du tournage est intense et, à cause du tatouage, mes heures de sommeil sont largement amputées. Heureusement, mon métier me permet de camoufler habillement toute trace de fatigue !

Ce matin-là, Went est littéralement muet. Il ne desserre pas les dents dans la voiture, ni en arrivant à Joliet. Peut-être est-il lui aussi crevé par ces dernières semaines ? Quoi qu'il en soit, un gros boulot nous attend : le tatouage entier doit être réalisé et Went est attendu sur le plateau à 9 heures au plus tard.

C'est la première fois que je travaille dans un tel silence. Went ne prononce pas un mot, le regard perdu dans le vide. Sur les 4 heures de travail, nous ne prenons même pas une courte pause. J'hésite à lui demander si tout va bien mais je me ravise. Jusqu'à maintenant, il a toujours partagé avec moi ces petits soucis du quotidien. Alors que peut-il se passer pour qu'il soit à ce point mutique ?

Lorsque je termine le tatouage, le soleil n'est même pas levé et tout est encore calme. Je demande à Went de se mettre debout face à moi pour que je puisse vérifier l'ensemble. D'inquiète, je suis maintenant presque en colère face à son attitude. C'est quoi son problème ?!
- Tout est Ok pour moi, annonçais-je. Tu peux y aller. Dis à Brett que je suis à sa dispo pour faire une retouche en cours de journée si besoin.
Les mots tremblent malgré moi, alors je m'éloigne rapidement pour nettoyer mes pinceaux. Et puis, enfin, sa voix : « Lucie ... » Perdue entre colère et soulagement, je lève les yeux pour l'apercevoir dans le miroir. Il est diaboliquement beau, torse nu sous mes dessins. Son regard bleu me fixe sans ciller et j'y perçois une lueur étrange, quelque chose entre l'urgence et la détresse. Avant même que j'aie le temps de répondre quoi que ce soit, il franchit l'espace qui nous sépare en trois pas. Je sens sa main sur ma joue puis Went pose délicatement ses lèvres sur les miennes. Un doux baiser qui se transforme rapidement en étreinte fiévreuse, mes mains caressant ses bras, son dos, ses cheveux. Nos langues se taquinent ardemment et j'ai l'impression que la température monte d'un coup de 10 degrés.

Soudain nous nous arrachons l'un à l'autre, prenant brusquement conscience de ce que nous sommes en train de faire. Nos regards ne se lâchent pas, quand tout à coup la porte de la loge s'ouvre et Katy apparaît. Elle reste un moment sur le seuil, sentant quelque chose d'étrange dans l'atmosphère.
« - Hello ... Est-ce tout va bien ?! Je dérange ? m'interroge-t-elle en fronçant les sourcils.
Mais avant que j'aie le temps d'ouvrir la bouche, Went attrape son tee-shirt et quitte la loge précipitamment.
- Non non, tout est Ok on avait terminé. A plus tard les filles !
Nous le regardons toute deux s'éloigner puis Katy se tourne vers moi avec un regard amusé : - Toi, tu vas avoir des trucs à me raconter je crois ! »

Dans les coulisses du tournage de Prison Break (saison 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant