6lancieuse

Chapitre 5: Le calvaire continue

Je n'arrive pas à le croire...

Je me suis faite menée en bateau par tout le monde.

Je les croyais mes amies, et finalement, elles n'étaient que des actrices. Elles ont bien joué leur rôle en tout cas. Et même ma propre mère m'a trahie. Je ne pourrais jamais lui pardonner. Elle a bien dû se douter du mal que tout cela allait me faire.

J'aurais préféré être seule dès le départ. Mais le pire dans tout ça, c'est que j'ai perdu Lisa.

Je n'osais pas l'avouer, mais depuis une semaine après notre dispute environ, le temps que je relativise les choses, elle me manque de plus en plus. On a vécu tellement de choses au collège ensemble, mais tout est de ma faute, et à présent, je l'ai perdue pour toujours.

J'aurais dû l'écouter ; elle ne m'a jamais donné de mauvais conseils c'est vrai, et encore une fois, elle avait raison.

Je me demande seulement comment elle a su que Inès et Alicia n'était pas fréquentables...

Mais de toute façon, après ce que je lui ai dit, elle ne me pardonnera jamais. En plus, je l'ai vu se faire de nouvelles amies. Elle m'a probablement déjà oubliée.

Je me dégoûte. Comment j'ai pu abandonner ma meilleure amie que je connais depuis plus de quatre ans pour des filles que je connaissais depuis quelques mois à peine...

Je ne mange pas ce soir, tant mieux, ça me fera maigrir, ce qui me fera le plus grand bien, et je passe la nuit à pleurer.

Le lendemain, je refuse catégoriquement d'aller au lycée. J'ai verrouillé ma chambre à clef. Ma mère insiste pour que j'ouvre, en vain. Je compte rester assise sur le rebord de ma fenêtre dans ma chambre (avec mon cher chien, Brownie, le seul encore à mes côtés) à pleurer toute la journée en repensant a tout ça.

Ma mère arrive tant bien que mal à me faire passer de la nourriture par la fenêtre en me faisant promettre de la manger, et bien pour tout vous dire, Brownie c'est bien régalé. Je ne ressens pas le moindre besoin de manger quelque chose, au contraire.

De toute façon, j'ai bien réfléchi :

Si personne ne m'accepte, c'est à cause de mon physique.

Donc si je maigris, on m'aimera.

Alors à partir de maintenant, je mange le moins possible.

Voir plus du tout.

Juste de quoi ne pas faire un malaise.

Et encore.

Le lendemain, je suis bien forcée d'aller en cours, vu que je n'ai personne pour rattraper mes cours, et que je doute fortement que Théo ai pris mes devoirs au vu de son sérieux en cours.

J'espère ne pas subir trop de critiques aujourd'hui, en plus cela fait deux jours que je n'ai rien mangé et je commence à me sentir fébrile.

J'arrive au lycée, et bien sûr je tombe sur Inès et sa bande (car oui depuis que je ne suis plus avec elle, son cercle "d'amies" à énormément augmenter, j'imagine qu'elle leur parlait déjà avant sans que je sois au courant...) et bien sûr j'ai droit à la totale.

Inès - "Alors pourquoi tu n'es pas venue hier ? T'as pensé qu'on allait t'oublier, qu'on allait te laisser tranquille ? Mais ma pauvre. Ton calvaire n'a même pas encore commencé.

Moi – Tiens avant-hier tu voulais que je te foute la paix et maintenant tu viens m'accabler de questions ? Je ne t'ai rien demandé ! Tu ne peux pas me laisser tranquille non ?

Inès - Nan. Ça me fait marrer de te voir faire la victime."

Je préfère partir retrouver Théo et ne rien répondre. Je sais très bien que quoi que je dise, elle tournera la situation à son avantage.

Théo - "Qu'est-ce qu'elles t'ont dit ?

Moi - Rien t'en fais pas, j'ai vécu pire...

Théo - T'es sur bébé ?"

Je laisse un silence.

Moi - "Pourquoi tu m'appelles comme ça ? On n'est pas ensemble que je sache ?

Théo - Bah moi je pensais que si. De toute façon t'as plus que moi alors j'espère que tu ne vas pas faire la difficile.

Moi - Quoi ! Mais je ne veux pas sortir avec toi ! On est juste des amis et je veux vraiment que ça reste ainsi.

Théo - Ok je comprends. Je te laisse jusqu'à demain pour réfléchir."

Sur ces mots, la cloche sonne et nous rentrons en cours.

Je vous laisse imaginer comment s'est déroulé la suite de la journée, je me suis fait insulter à la cantine ou j'ai à peine manger ; "Tiens mais elle se met au régime la grosse, remarque ça lui ne fera pas de mal" ou encore "Même si elle mange rien, elle arrivera jamais à être mince vu le poids qu'elle doit faire !" Et j'en passe des meilleures.

En plus, je n'ai pas trouvé Théo pour qu'il me donne plus d'explications.

J'arrive enfin à le trouver à la sortie des cours.

Moi - "Rassure moi, c'était une blague tout à l'heure ?

Théo - Non bébé, j'en ai marre d'être célibataire, alors soit demain on se met ensemble, soit je te laisse tomber comme les autres. A toi de choisir chérie.

Moi - Donc la seule raison pour laquelle tu es resté avec moi, c'est pour qu'on sorte ensemble, tu ne veux pas qu'on reste amis si je refuse ?

Théo - T'as tout compris.

Moi - Tu ressens quelque chose pour moi ou je suis juste la seule fille qui pourrait potentiellement sortir avec toi mais tu t'en fou complètement !?

Théo - Deuxième solution. Allez à demain !"

Je rentre chez moi, encore bouleversée de ma journée, et je me cloître dans ma chambre jusqu'au lendemain.