19 - Chapitre

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« Oh, mes amours, quelle joie de vous revoir ! » s'écrie ma mère en nous prenant dans ses bras « et toi, quel beau jeune homme tu es ! » ajoute-t-elle en voyant Sully. Nous la saluons et lui faisons la bise avant d'entrer dans le fast-food.



« - Bon, alors, comment vous allez ?

- Ca va, et toi ? demandé-je en avalant une frite.

- Oh, ça va ! Vous me manquez beaucoup, vous savez ?

- Ouais, mais c'est quoi cet oeil au beurre noir ? remarque Anatole.

- Oh, c'est rien ! Ne t'en fais pas, ma chérie. J'ai hâte que vous rentriez !

- On ne rentrera pas tant qu'il sera là, répété-je pour la centième fois tandis que son visage se décompose, encore.

- Bon, sinon, vous êtes où, maintenant ? se reprend-elle.

- Tu ne le sauras pas.

- Chez Sully ? Tente-t-elle en le dévisageant avec amertume.

- Continue, et on s'en va, la prévins-je, me tendant.

- Calme-toi, c'est rien, me chuchote Sully en posant une main sur ma cuisse pour m'apaiser.

- Mh.

- Désolée, je... je suis juste inquiète, s'excuse Michelle.

- Alors arrête ton interrogatoire, tu sais que ça ne servira qu'à empêcher la situation, conclut ma cadette. »



« - Bon, la prochaine fois, je ne viens pas ! souffle ma soeur en s'affalant sur le canapé. "Et gnagnagna Jade vous réclame, et gneugneu votre père s'en veut, et blablabla et blablabla !" sérieusement ? Elle peut pas juste nous foutre la paix ?

- Y aura même pas de prochaine fois, grogné-je.

- Eh, tout doux vous deux, qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Robert, nous rejoignant avec du thé et des tasses. »

          C'est cette question, qui nous fait alors agir comme deux enfants pour le moins agaçants : nous hurlons notre colère et notre rancune, expliquant tous deux la situation en même temps, sans qu'il ne puisse rien comprendre. Sully élève la voix, nous ordonnant brutalement de nous calmer, et nous sommes si étonnés, que nous nous exécutons afin qu'il prenne la parole :

« - Michelle les a invités à la rejoindre dans un fast-food, ce midi. Ce devait être un simple rendez-vous pour prendre des nouvelles, mais ils ont subi un interrogatoire et elle n'a cessé d'insister de diverses façons pour qu'ils rentrant chez elle, malgré Patrice.

- Tu oublies son oeil au beurre noir ! rappelle Anatole.

- Et la façon dont elle a osé te regarder ! grincé-je.

- D'accord, d'accord. Que diriez-vous de tous se calmer devant un bon film, accompagné de thé et de chocolats ? Propose Robert. »

          Sceptiques quant à l'effet que cela produira sur nous, nous acceptons quand même et il va chercher le nécessaire.

AdjilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant