40 - Chapitre

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          Sully hoche la tête et, alors qu'elle se redresse un peu, il ose enfin lever les yeux vers elle -ou plutôt lui ; en effet, Anatole n'est pas là, Romane non plus. En réalité, cette voix était, de toute évidence, bien trop grave pour être celle d'une femme.


          Il observe son interlocuteur, mentalement détruit. « Je suis tellement bête », murmure-t-il, alors que l'autre le prend encore dans ses bras.

« - Ne dis pas ça, voyons.

- Si, je suis tellement désolé... Je suis mauvais.

- Bien au contraire, tu es bon. Je ne connaîtrais personne qui soit meilleur que toi, même si je vivais mille ans.

- Tu es trop doux pour ce monde, Adjil.

- Et toi, alors ? »


Sully sourit contre le cou de son amant, heureux qu'il soit là ; il lui a tant manqué, et il croit mourir de bonheur alors que l'aîné lui demande « est-ce que tu me repousserais, si je t'embrassais dans une situation aussi clichée que celle-ci ? » Pour toute réponse, le plus jeune s'empare des lèvres du brun, les mordant, les caressant, les embrassant, puis leurs langues valsent ensemble et leurs corps se rencontrent, se touchant, se pressant, se réunissant, s'aimant comme ils semblent ne pas l'avoir fait durant une éternité ou deux. Avides du corps, des lèvres, de l'amour de l'autre mais surtout de lui-même, ils se sentent au Paradis, en étant enfin réunis. Ils se croient même morts, pour vivre un tel bonheur, mais leur cœur bat bien, et même plutôt vite, plutôt fort, à croire qu'il va bondir de leur poitrine et s'offrir à l'amant tant attendu. « C'est la meilleure chose qui pourrait arriver », répond finalement Sully entre deux baisers, faisant sourire Adjil, qui se croit dans un rêve.


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AdjilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant