32 - chapitre

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          《 Mais merde ! 》cela doit bien être là cinquième fois qu'un adolescent aux cheveux décolorés jure, au milieu de son salon. Sur le sol, un peu plus loin, Sully l'observe, semblant fasciné, et c'est probablement parce qu'il est encore un peu stone. Cela fait trois mois que les cours ont commencé, et tout était génial, jusqu'à ce qu'il apprenne qu'Anatole et Romane se sont remises ensemble, ce qui a entraîné la rage d'Adjil, que Sully à voulu comprendre -et calmer. Le problème étant que son amants avait bu, ce soir-là, il était irraisonnable et s'en était même pris à Sully. Cela avait atteint le cadet en plein coeur, il en avait parlé à Ambré, qui l'avait emmené boire un verre chez le jeune homme, et ils sont toujours chez lui actuellement. Le teinté se lave, l'autre tente vainement de dessiner en usant des bases, et le brun observe.

          Nous sommes dimanche, habituellement, l'étudiant en art adore ce jour, mais pas cette fois. Il est aujourd'hui bien trop triste, touché -et même blessé, pour aimer cette journée. Au contraire, il la trouve même fade, et seul le passionné devant lui la rend intéressante : il ne cesse de gommer, de s'énerver, et pourtant, réessayer. Il trouve sa patience impressionnante, et le coréen ne tarde pas à le remarquer, puisqu'il prend la parole, sans cesser son activité.

《 - Est-ce que je suis vraiment si beau que ça ?

- Non, ce n'est pas ça ; tu m'épates.

- Ah oui ? Demande le vis-à-vis de Sully, levant finalement les yeux vers lui,  un sourcil arqué.

- Oui.

- Et on peut savoir pourquoi ? Poursuit-il, un sourire en coin naissant, dévoilant ainsi une fossette.

- Parce que tu n'aimes pas le résultat de tes coups de crayon, mais tu ne perds pas patience.

- Je suis trop têtu pour ça, il n'y a ni de quoi en être fier, ni de quoi être impressionné.

- Est-ce vraiment si mal ?

- Pas dans ce cas précis, mais autrement, ça l'est. D'ailleurs, quel est ton nom ?

- Je ne vois pas le rapport, mais c'est Sully.

- Alzyr, sourit le décoloré. Il n'y en a pas, je veux juste qu'on soit amis, et je m'y obstinerai jusqu'à ce que tu acceptes.

- Pourquoi refuserai-je ?

- Je ne sais pas, beaucoup le font.

- Eh bien, pas moi, conclut Sully. 》

AdjilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant