Adjil

17 - Chapitre

😉

« - Allô Adjil ? Oh, mon dieu ! Chéri, tu vas bien ? »

          Ledit jeune homme fait sa première -mais pas la sa dernière, grimace en entendant les mots usés par la voix grinçante de sa mère.

« - Ouais : ça va, et toi ?

- Oh, ça va ! Tu sais, ton père est un amour ! Nouvelle grimace. D'ailleurs, il voudrait s'excuser : vous nous manquez beaucoup, toi et ta sœur !

- Laisse-moi rire : il n'en a rien à faire. C'est bien gentil de vouloir arranger les choses, mais ne te fatigue pas inutilement ; nous ne reviendrons pas.

- Mon coeur se serre quand tu dis ça.

- On peut toujours se voir, si tu veux, mais lui ne doit pas venir. Le cas échéant, nous partirons et couperons tout contact, bien que ce soit tant dommage que blessant.

- Demain midi, ça vous va ?

- Où ?

- Au mcdo le plus proche de la maison ?

- Ok.

- Bonne journée, mon chéri. encore une grimace

- Ouais, salut. »

          Adjil raccroche, pensif, ne remarquant même pas que quelqu'un l'a rejoint à l'extérieur, devant la porte d'entrée.

« - Est-ce que tu n'es pas un peu dur, avec elle ? Demande cette-même personne, le faisant sursauter.

- Bof, elle veut juste m'amadouer pour se sentir moins seule, parce qu'elle a peur de lui. Si elle avait le courage de le quitter, ce ne serait pas nécessaire.

- Il n'empêche qu'elle fait des efforts.

- Dans son propre intérêt.

- Oui, mais...

- Non, Sully. S'il te plaît, tu es la dernière personne contre qui je veux m'énerver, le coupe Adjil dans un murmure. »

          Pour toute réponse, son ami sourit. Ils se sont assis sur les petits escaliers de l'entrée durant cette discussion, et le plus jeune passe un bras sur les épaules de son aîné, qui laisse tomber sa tête sur l'épaule d'un Sully entreprenant de l'apaiser en lui caressant les cheveux.

          « C'est fou comme je t'aime », voudrait dire l'un d'eux, mais il ne le fera pas : il a bien trop peur que cela n'effraie l'autre, ou ne brise cet instant empli de magie.