23 - Chapitre

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          La douleur irradiant ma mâchoire, je grogne et la masse lentement. Oui, parce que non seulement je ne suis pas insensible, mais du haut de ses dix-huit ans, je dois bien admettre que ma cadette a de la force. Bien sûr, il fallait que ce soit maintenant que Sully et Robert rentrent de leur promenade avec Adji. Le chien se dirige aussitôt vers sa gamelle, le père rejoint sa femme dans la cuisine et le fils s'approche de moi, hilare.


« - Bah alors, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? rit-il.

- Anatole.

- Allez, viens là. »


          Il part en direction des escaliers et je le suis jusqu'à sa chambre, puis je m'assois sur son lit alors qu'il va chercher le nécessaire pour soigner ma joue.


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          Alors qu'Anatole réalise une nouvelle représentation graphique, elle se trouve surprise d'entendre sa porte de chambre s'ouvrir, laissant apparaître un Sully bien soucieux.


« - Yo, lance-t-il en refermant la porte derrière lui.

- Hey, répond-elle en l'invitant à s'asseoir, ce qu'il fait.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé, avec Adjilité ?

- Le chien ou l'idiot ?

- Le frère.

- Oh, rien, il est juste bête, déclare la brune en haussant les épaules.

- Pourquoi tu dis ça ?

- C'est le cas, non ? Ça crève les yeux, que vous vous aimez, et il n'est pas fichu de se rendre compte de ça.

- C'est... C'est faux, on ne s'aime pas, rétorque le brun , rougissant à vue d'oeil dans un mouvement de recul, son visage trahissant sa surprise.

- Oh, je t'en prie ! Ne fais pas l'idiot avec moi, rien que ta réaction le confirme.

- Mais... Pas du tout, tu fais fausse route !

- Tu veux que je te frappe, toi aussi ?

- Bon, soupire-t-il, d'accord. J'ai des sentiments pour lui... Mais ce n'est pas réciproque !

- Tu vas te voiler la face encore longtemps, comme ça ?

- Mais-

- Non ! Tu te tais et tu m'écoute, le coupe la brune. Je connais mon frère mieux que personne, alors si je te dis qu'il t'aime, c'est que c'est vrai ! Et puis, même tes parents l'ont vu, probablement ma mère, aussi. Ne serait-ce que dans vos yeux, quand vous vous regardez, c'est inratable. Donc, tu vas arrêter de jouer l'idiot, et maintenant, va pécho !

- Il dort, tente son vis-à-vis.

- Foutaises, balaie-t-elle d'un signe de main. Il ne dormira pas, cette nuit. En tout cas, il ne peut pas pour l'instant.

- Comment tu sais ça, toi ?

- Je le sais, c'est tout. »


          Après ces belles paroles, elle se lève et le pousse hors de la pièce, lui ordonnant d'aller voir le jeune insomniaque de la nuit.

AdjilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant