« Argghhhh ! »
Chaque coup que l'on me donnait m'arrachait un cri malgré moi. La douleur qu'ils me faisaient subir n'était que le début selon mon père.
« 1000 coups de fouets, pour commencer. »
Comme si ça ne faisait pas déjà assez mal comme ça, il avait ajouté « pour commencer ». Je me demandais bien ce qu'ils pourraient me faire de pire que 1000 coups de fouets. À chaque coup, la peau de mon dos était lacérée, de la chair arrachait parfois, et du sang coulait partout.
« Ça t'apprendra à ne pas respecter mes ordres ! On est en guerre Ryan, on peut mourir à tout instant. Si je devais y passer, c'est toi qui devra prendre ma place. Et il n'y a pas de place pour un faible qui a pitié de ce genre de créatures ! »
Il n'y avait pas de danger avec lui, il ne savait même pas ce qu'il était. Il ne pourrait pas me faire de mal. Du moins je l'espérais. Il ne semblait tellement pas dangereux. J'en ai vu quelques fois de son espèce et ils étaient tous hostile envers moi. Non pas agressifs, juste, hostiles. Tous comme nous ils devaient être initié à ne pas aimer leur opposé.
Malgré tous les coups de fouets que je recevrais, je ne serais jamais capable d'achever ma mission. Jamais je ne pourrai lui faire du mal.
« 127 ! 128 ! 129 ! »
Tout ce que je pouvais faire c'est attendre et souffrir en silence. Ce qu'il ne semblait pas comprendre, cependant, c'est qu'à ce moment, je pensais à lui, ce qui me permettait de m'évader de la douleur que m'infligeait mon père.
« 457 ! 458 ! 459 ! »
Il ne m'en restait qu'un peu plus de la moitié.
« Après ces 1000 coups de fouets tu auras compris l'importance des ordres que je t'ai donnés. »
« Tes ordres n'ont jamais été importants à mes yeux. »
« 1000 coups de fouets supplémentaires alors ! »
Les coups devenaient de plus en plus fort, les pics métalliques de son fouet entraient de plus en plus profondément dans ma chair et en arrachait de plus en plus. Bientôt, il toucherait mes os à chaque coup. Les pics arracheraient des bouts de mes os, et à force, je finirais par ne plus être capable de me sauver de la douleur.
« 1995 ! 1996 ! 1997 ! »
« Tu ne comprendras jamais vieux schnoque ! »
« Hum... Je me fais vieux... je ne me rappelle plus j'étais rendu à combien de coups de fouets... Mieux vaut recommencer le compte, pour être sûr. 1 ! 2 ! 3 ! »
Cette fois, je n'eus plus la force de parler. Cela durait maintenant des heures qu'il me donnait des coups de fouets, à son propre fils... Quelle cruauté. Tout ça parce que j'avais eu envie de protéger une vie. Ce n'était pas censé être si grave que cela, mais pour lui, oui...
Lorsque finalement les coups furent tous donnés, pour un grand total de 4000 coups de fouets dans mon dos, mon père m'enferma dans une pièce sombre.
Il revint plus tard me chercher, Je m'étais presque vidé de tout mon sang.
« Maintenant que tu as été puni pour m'avoir désobéi, tu vas être puni pour être tombé amoureux d'un des leurs. Je t'ai pourtant dit souvent que les aimer était la plus haute trahison. »
« Tu ne connaîtras jamais le vrai amour toi, personne n'a envie de t'aimer, même pas moi. J'ai honte d'être ton fils. »
« Tu n'y connais rien au vrai amour. Et tu ne le connaîtras jamais. »
« Ludovic m'aime père ! J'en suis sûr ! Et dès que je sortirai d'ici je... »
« Quand tu sortiras d'ici, tu n'existeras plus ! »
Ses paroles me firent frissonner. Que voulait-il dire par ne plus exister. Allais-je mourir ? Allait-il vraiment exécuter son propres fils...
Sincèrement, j'aurais préféré la mort à ce qui allait m'arrivé. Je suis retourné sur terre, avec toutes mes blessures dans le dos. Du sang coulait encore de partout. Mes vêtements étaient tachés de rouge et de sueur. Je marchais péniblement à cause de la douleur que je ressentais.
Arrivé chez moi, j'avais sonné à la porte. Ma sœur ouvrit la porte, chercha quelqu'un du regard, avant de fermer la porte. « Encore un de ses coups d'ado, ça commence à bien faire oui ! » Elle ne me voyait pas. Je commençais à comprendre ce qu'il sous-entendait par ne plus exister. Il m'avait enlevé le droit d'apparaître aux humains. Sauf que lui, il n'était pas humain !
Je me suis précipité du plus rapidement dont j'étais capable malgré la douleur. Lorsque je l'ai vu demander aux gens où j'étais, et que les gens répondaient ne pas me connaître, une douleur semblable à m'arracher le cœur de la poitrine fit rage. Le voir confus et triste de ne pas me voir était insoutenable. Je ne pouvais m'empêcher de me mettre à pleurer.
Toute la journée, il me chercha. Me rendant encore plus triste et seul. Je voyais la douleur et la solitude faire rage dans son regard. Ses yeux étaient voilés d'angoisse, de tristesse, et de colère. Moi, j'avais peur, peur qu'il m'oublie. Tout le long des cours je criais son nom dans l'espoir qu'il m'entende, mais rien. Je n'existais plus à ses yeux. Le plus douloureux dans tout ça, c'est que je voyais dans son regard l'amour que je cherchais tant à avoir de sa part.
Je ne pensais pas que mon père pouvait se montrer aussi cruel envers moi. Malgré tout, je ne regrette rien...
Après les cours, je l'ai regardé marcher vers chez moi. Il eut la même réponse que tout le reste de la journée. Je ne devenais qu'un lointain souvenir, et bientôt, il allait m'oublier.
Je le vis marcher dans une direction qui lui semblait inconnue, jusqu'à ce qu'il arrive à un grand parc avec pour seuls passants les ombres des arbres. Il s'est ensuite assis sous un arbre. Il se mit à pleurer. Je ne pus m'empêcher de faire de même.
« Je suis là... » ai-je soufflé entre deux sanglots, mais il ne pouvait pas m'entendre. Nous avons pleuré l'un à côté de l'autre sans qu'il le sache. Il finit par s'endormir, couché sur le sol, sur un lit de feuilles. Il sanglotait encore.
Je me suis couché à côté de lui et je l'ai pris dans mes bras. Il ne sentait probablement pas mon toucher, mais moi je le sentais. Les larmes coulaient toujours autant sur nos joues. Ses sanglots arrêtèrent et je finis par m'endormir à ses côtés dans l'espoir que le lendemain, nous nous réveillions et que tout cela n'était qu'un mauvais cauchemar...
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Les 3 Royaumes - La Grande Prophétie
FantasyJe suis différent des autres gens. Je suis unique. Je sais tout. C'est difficile de vivre avec toute cette vérité. Pas d'illusions. Pas de mensonges. Rien que la vérité toute cruelle. Malgré tout, je vais finir par apprendre que je suis bien plus di...