XIX - Face à Face

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L'aube venait de s'annoncer lorsque je m'étais réveillé à cause d'une odeur délicieuse qui était parvenue à mes narines. Ça sentait le bacon et les pancakes. Je m'étais levé, encore tout en pyjama, et m'étais dirigé dans la cuisine pour y trouver ma sœur et ma mère en train de faire la cuisine.

« Je savais bien que ça finirait par le réveiller, personne ne peut résister au bacon et aux pancakes. » dit ma mère en souriant.

Je lui rendis son sourire. Effectivement, personne ne pouvait y résister, et moi encore moins. Ça semblait extrêmement bon. J'allais goûter à une tranche de bacon lorsqu'elle me dit d'attendre encore quelques minutes et que nous allions tous manger ensemble, en famille.

Je me suis assis sur une chaise, attendant patiemment que toutes deux viennent se joindre à moi afin que nous puissions enfin commencer à manger. Après une bonne demi-heure, tout semblait prêt. Rien n'allait pouvoir gâcher ce moment, quand soudain...

« Quelqu'un m'appelle » dit Kira. « Et je sais de qui il s'agit. Je reviens ça ne devrait pas être trop long. »

Nous avions décidé d'attendre qu'elle revienne. Pendant ce temps, nous avons discuté un peu.

« Mère... Dites, j'aimerais connaître votre nom. »

« Lilith. »

Elle m'avait répondu avec un grand sourire. J'avais tellement hâte d'en apprendre plus sur le passé. J'avais tant de questions à lui poser. Je m'en allais ouvrir la bouche pour en poser une, justement, lorsque j'entendis une voix que j'aurais pu reconnaître en mille...

« Ludovic... »

J'étais sûr qu'il n'avait jamais existé, ou disparu. Et sincèrement, j'avais des sentiments un peu trop controversés sur si j'avais envie qu'il soit en vie ou pas. Une part de moi en était raide dingue, et l'autre lui en voulait à mort pour m'avoir fait souffrir, pour m'avoir menti, manipulé, et forcé à faire des choses atroces. Je savais très bien, pourtant, que mes sentiments d'amour n'était à l'origine qu'un sort de séduction. Alors non, je ne voulais pas le voir.

« Ludovic... c'est moi, Ryan. »

J'étais resté là, devant mon assiette, sans bouger, à fixer ma mère. Celle-ci me fit signe d'y aller, mais je voyais bien dans son regard qu'elle n'aimait vraiment pas le fait qu'il soit là.

« On dirait qu'il ne veut pas te voir. »

Je m'étais finalement levé pour aller voir ce qu'il pouvait bien faire ici.

« J'ai peut-être parlé trop vite » dit-elle en nous laissant seul dans l'entrée.

Sans dire un mot je l'ai fixé du regard.

« Est-ce que ça va ? Elles ne t'ont pas fait du mal j'espère ?! »

J'ai continué de le fixer avec un regard désintéressé.

« On dirait que tu n'es pas content de me voir... »

Je lui fis un signe qui voulais dire « Non... C'est SIIIII évident que ça ? » et ai continué de le regarder en soupirant.

« Je ne sais pas ce qu'elles t'ont dit à propos de moi, mais ce n'est pas moi que tu dois craindre... Ce sont elles les méchantes dans tout ça ! »

« Elles les méchantes ?! Ce sont elles qui m'ont fourni un toit lorsque j'ai été mis dehors de chez moi. Ce sont elles qui m'ont fourni l'amour dont je manquais cruellement depuis des années ! Ce sont elles qui m'ont fait sentir important lorsque tous les autres se sont retournés contre moi ! »

« Ludovic... je suis désolé je... »

« T'as pas à t'excuser, je ne veux pas de tes excuses de menteur ! Je sais tout, elles m'ont dit ce que tu m'avais fait ! »

Il me regardait depuis le début avec des yeux de chien battu. Comme s'il pensait que j'allais craquer, sous ses airs tristes. Je n'allais pas me refaire prendre par deux fois.

« Mais de quoi tu... »

« Kira m'a tout raconté sur tes pouvoirs, sur le charme que tu m'as fait subir pour que je tombe amoureux de toi ! Elle m'a aussi montré ta vraie nature Démon ! Me faire tuer tous ces gens... Tu sais que je vais devoir avec ça sur la conscience toute ma vie ! »

Son regard changea.

« Tu m'aimes... C'est vrai ? Et ce n'est pas moi qui... »

Je ne lui avais pas laissé le temps de terminer sa phrase que déjà je lui coupais la parole.

« Assez ! Je n'ai plus rien à faire avec toi ! Je veux que tu disparaisses de ma vue et de ma vie ! »

« Attends Ludovic ! Je ne suis pas un Démon ! je te le jure ! »

« ALORS PROUVE-LE !! »

Il s'arrêta net.

« Allez ! Montre-moi tes belles ailes d'Ange ?! »

« Ludo, je... »

« Si t'es pas un Démon comme tu dis, tu dois avoir les ailes blanches non ? Et si tu dis la vérité, pourquoi as-tu si peur de me les montrer ? HEIN ? POURQUOI ?! »

Il me regardait, si je ne connaissais pas sa vraie nature, j'aurais pu croire qu'il allait pleurer.

« MONTRE-LES MOI ! »

Il ferma les yeux et doucement je vis ses ailes apparaître. Deux grandes ailes d'un plumage noir apparurent dans son dos.

« Sale menteur... »

Puis, je partis de la pièce. Ma mère me demanda ce que je voulais qu'on en fasse.

« Faites de lui ce que vous voulez je n'en ai rien à foutre. »

Les 3 Royaumes - La Grande ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant