XXIV - Sacrifice

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Ils étaient tous prêts à combattre. J'ai ensuite regardé celle qui se disait ma mère. Elle était outrée de voir que des Anges étaient là.

« Pourquoi sembles-tu avoir si peur mère, ce sont des Anges, tout comme nous, non ? »

Je la fixais d'un air réprobateur. Elles m'avaient menti, me faisant détester Ryan pour aucune raison. Je leur en voulais à un tel point. Mais je ne voulais pas voir de gens souffrir, et comme elles étaient les seules à avoir pris soin de moi, j'allais empêcher le massacre.

Elle les regardait tout en pleurant. Je ne savais pas si elle pleurait en sachant qu'une morte était imminente, ou si elle pleurait parce que j'avais compris qu'elle me mentait.

« Lilith, je te croyais morte » dit une voix grave parmi eux.

« Apparemment non » avait-elle répondu tout en reprenant son air habituel : un visage de marbre dans lequel s'esquissait le même sourire chaleureux que j'avais remarqué la première fois.

« Nous sommes venus pour Ryan. »

Je remerciais le ciel qu'ils soient venus le sauver, malgré que j'aie une énorme part, voire même la totalité, des responsabilités de ce qui lui était arrivé. J'avais voulu qu'il souffre et maintenant, à cause de ces deux ignobles femmes que je n'arrivais pas à détester, il en avait perdu ses ailes...

« Et pour Ludovic » avait-il dit ensuite en me pointant du regard.

Lilith me regarda, paniquée.

« Pourquoi lui ? Il... »

Pourquoi paraissait-elle si paniquée, après tout, moi j'étais un Ange, j'allais être avec les miens.

« Nous devons nous en débarrasser. Il est une menace pour nous tous. »

Je n'étais pas une menace, du moins, si je l'étais je ne le savais pas. Pourquoi voulait-il se débarrasser de moi...

« Non ! »

C'était la voix de Ryan. Après tout ce que je lui avais fait subir, il ne m'en voulait donc pas ? Des larmes se mirent à couler de mes joues.

« C'est lui, ou c'est vous tous » répondit la voix dominante.

Je n'allais pas les laisser massacrer tout le monde, ils avaient beau ne pas être comme les autres, mais ils avaient tous un bon fond... La bonté et la compassion existait réellement dans leur cœur, je le savais.

« Je t'en prie, non... » dit Ryan.

Je me suis levé de mon siège. Lilith me prit par le bras doucement. Elle m'adressait un regard empli de regrets et de tristesse. Ces gens n'étaient peut-être pas parfaits, mais ils étaient capables de grande choses, comme l'amour et la gentillesse.

« Si je me livre à vous, vous aller les laisser tranquille ? »

« Non ! Ludovic ! Ne fais pas ça, je t'en supplie... »

Je n'avais pas d'autre choix, je voulais payer les fautes que j'avais commises envers Ryan, et en même temps faire une bonne action en protégeant ceux qui m'avaient aimé.

L'homme me regardait, ayant l'air pensif. J'attendais sa réponse, qui venait beaucoup trop lentement.

« Oui ou non ? »

Je voyais Ryan qui semblait souffrir encore plus que lorsqu'il se faisait couper les ailes... Je n'aimais pas cela, je ne voulais plus voir cette scène.

Je me suis tourné vers Lilith. Elle tentait de cacher vainement sa tristesse sous un visage de pierre.

« Je te pardonne » lui avais-je dit dans un souffle.

Je me suis dirigé vers l'étage inférieur. Je descendais les marches avec une lenteur dramatique. L'air était chargé d'électricité.

Encore une fois, un sentiment de pouvoir fit surface. Je sentais que je devais les protéger, je ne savais pas pourquoi, mais je savais que j'allais empêcher un massacre. Je ne savais pas si j'allais y survivre, mais ça m'était égal.

« Promettez-moi de ne pas leur faire de mal. »

Il me regarda.

« Je promets de ne pas leur faire de mal. »

Je fis un signe de tête pour acquiescer et j'ai fermé les yeux, attendant la fin de tout.

Mon souffle devenait lent, expirant comme si je n'allais jamais inspirer une autre fois, je gardais mes yeux fermés, sachant que je n'allais jamais les rouvrir. Les sons devinrent lointains, je n'étais concentré que sur la voix de Ryan. Je voulais m'imprégner du son de sa voix afin que je puisse m'en souvenir pour l'éternité. Il me criait de ne pas faire cela, qu'ils ne méritaient pas que je me sacrifie pour eux. Il criait aussi à l'homme de m'épargner.

Je sentais une lame froide sur mon cou. Pendant des secondes qui me paressèrent d'une durée infinie, l'épée restait sur ma peau. Soudain, le contact froid disparut. Tout ce qui se passa ensuite fut trop rapide pour que je comprenne ce qui arrivait.

Une seconde. C'est tout ce qu'il fallut pour que la lame transperce. Le sang coulait abondamment.

« Je t'aime... » m'avait-il dit...

Une seconde. C'était le temps qu'il me restait pour lui faire mes adieux... Je n'eus le temps de lui réponde un « moi aussi » avant que fusse emporté son dernier souffle.

Les 3 Royaumes - La Grande ProphétieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant