• CHAPITRE 3 •

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~ Au réfectoire ;

PDV ANTOINE

- Bonsoir les garçons, j'espère que vous avez passé une bonne journée. J'ai dû m'absenter une bonne partie de la journée mais j'imagine que je peux vous faire confiance et garantir votre sérieux aux entraînement en mon absence.
Bon ce n'est pas pour la leçon de morale que je vous ai réuni. Quelqu'un qui m'est cher va rester un certain temps à Claire Fontaine. Il s'agit de ma nièce, Anna. Je compte sur vous pour bien l'intégrer. Mon frère et son épouse ont eu un certain... contretemps. Comme vous le savez...
Je vous remercie de votre attention, bon appétit.

- Didier, où est-elle?

- Elle est à l'étage, elle ne prendra pas ses repas avec nous pour l'instant. Je vais me joindre à elle pour ce soir.

- Pourquoi?

- Elle rencontre quelques difficultés en ce moment, je ne veux pas la brusquer. Ne sois pas trop insistant Paul, elle a dix-sept ans. A plus tard, amusez-vous bien.

J'avais la nette impression que Didier ne voulait pas s'étaler sur le sujet. Il nous a jamais rien caché, c'est la première fois que j'entends parler de sa nièce. J'imagine qu'il y a une explication à tout ça, mais ça ne me regarde pas. Après tout il s'agit de sa vie personnelle, il reste mon entraîneur même si ces dernières années j'avais l'impression qu'un vrai lien fraternel nous unissait à lui. Alors c'était elle la fille perdue dans les couloirs, je me souviens à peine de son visage j'étais tellement pressé. J'aurai pu faire connaissance, lui parler, la mettre en confiance plutôt qu'elle soit seule dans sa chambre. Ce qui m'a frappé chez elle c'est son infime douceur, elle avait la voix si douce, ses paroles étaient presque inaudibles.

- Antoine, on t'a perdu ?

- Non, désolé mec! Tu disais?

- T'as déjà entendu parler de la nièce de Didier?

- Non jamais. Enfin on va pas débattre là-dessus, après tout ça ne nous regarde pas.

- Tu me parais bien indifférent, monsieur scoop !

- Sauvé par le gong !
Un appel d'Erika.



- Bonjour mon Amour.

- Bonjour, comment vas-tu?

- Je suis entrain de manger avec l'équipe.

- Oh, je ne veux pas te déranger.

- Tu me déranges jamais. Comment tu vas toi ?

- Pas très bien.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Tu sais bien...

- Je t'aime tu le sais ça, toi aussi tu me manques, chaque jour est un supplice de me retrouver loin de vous.

- Ne te couche pas trop tard, sois en forme pour demain.

- J'imagine ma tête au creux de tes bras, sentir ton doux parfum au monoï, ça me manque tellement.

- A moi aussi Antoine. Tu m'appelles demain?

- Sans faute. Je t'embrasse toi et la petite.

- On t'embrasse.



Je raccroche avec un poids au cœur, c'était toujours dur d'être avec une personne à plus de 1000km de soi. Erika et moi c'était un vrai coup de foudre, une vraie histoire d'amour. Aujourd'hui je suis papa d'une petite fille aussi belle qu'un ange, il faut dire qu'elle tient beaucoup de la maman. Elles sont tellement importante à mes yeux. Erika a fait le choix de rester auprès des siens en Espagne, je suis contraints de rester en France pour les entraînements. Il ne faut pas croire que les footballers sont payés à ne rien faire, bien évidemment il y a des temps morts, des breaks et des petites vacances mais tout au long de l'année on ne nous ménage pas. C'est ma force, cette distance, ça forge un homme. Même si j'en parle comme une force ce n'est pas toujours facile, à chaque au revoir, à chaque moment de la journée quand je tourne la tête j'imagine son visage dans les tribunes mais elle n'est pas là. Je ne suis pas le seul dans ce cas là, mais il a fallu que je choisisse une espagnole attachée à ses valeurs avec un caractère bien trempé. Mais c'est ce qu'il l'a rend si belle, si cher à mes yeux.

Take my hand through the flames - #AG.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant