• CHAPITRE 13 •

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Le lendemain ~ 


Antoine était reparti dans sa chambre, il avait pris le sac de voyage de Théo, j'imagine qu'il a dormi avec lui. Je n'ose pas sortir de ma chambre et me retrouver seule face à lui après ce que je lui ai fait. Quelle genre de fille fait espérer un garçon pendant des semaines et lui propose de la rejoindre alors qu'elle est éperdument amoureuse de son frère, personne sauf moi peut-être. Je crois que j'ai essayé de tout mon être de ne plus ressentir quoi que ce soit pour Antoine, mais hier soir c'était magique, de me retrouver dans ses bras, d'embrasser ces lèvres mouillées. Il m'a juré de ne rien regretter, est-il sincère ? Est-ce que je suis une passade, un divertissement pour lui ? Il a dû en avoir des occasions dans sa vie de footballeur, la preuve encore hier soir il était bien accompagné. La jalousie vous fait faire n'importe quoi, je n'avais pas ressenti ça pour sa compagne Erika, j'éprouvais du respect. Oh oui, quel respect d'embrasser son petit-ami, voyons Anna, tu débloques. Je n'ose pas sortir de ma chambre et pourtant il va bien falloir, ou pas, quelqu'un frappe à ma porte : Didier.

- "C'est quoi ça ? "Je vois un magasine avec un cliché d'Antoine surpris, une main en direction des flashs, on aperçoit l'arrière de ma robe, mes cheveux et mes chaussures sous la portière. En réalité on ne sait pas vraiment qui est cette fille, mais moi je le sais et Didier aussi.

- "Je, je..."

- "Je t'écoute Anna, je veux une vraie explication, tu peux me dire ce que tu fais avec Antoine dans cette voiture ?"

- "Il m'a juste raccompagné, je t'assure, on n'a rien fait de mal." Mentis-je.

- "Tu imagines s'ils avaient réussi à prendre ton visage, tu n'existes pas aux yeux du monde, tout ça c'es irréel et toi tu t'affiches au bras de Griezmann qui est en couple qui plus est..."

- "S'il te plait, ne lui dis rien, j'ai pas envie que tu joues le père autoritaire."

- "Il savait très bien ce qu'il faisait, on ne sort pas par l'entrée d'une boîte, il est inconscient ou il fait exprès. Comment va t-il justifier à la presse qu'il raccompagnait la nièce de Deschamps..."

- "Je ne sais pas, il n'a qu'à rester évasif. Il raccompagnait la copine de son petit-frère."

- "Et si Théo parle, on fait quoi ? Mais merde Anna !!!" Il était en colère, il criait, il hurlait, j'avais peur, peur cette autorité paternelle.

- "Ne commence pas à me mettre sur le dos vos conneries à maman et toi ! Fallait pas me concevoir dans ce cas!"

Je quitte ma chambre, furax à mon tour. Etre abandonnée par son père c'est une chose, mais qu'il ressente de la honte c'est encore pire... Il avait tout simplement honte de moi, honte de ce que je représentais. Je me dirige vers la chambre d'Antoine. Bien évidemment c'est Théo qui m'ouvre à mon plus grand désespoir...


- "Je peux te regarder ou tu vas t'enfuir dans les bras de mon frère comme hier ?"

- "Théo..." souffla Antoine. "Laisse-nous."

- "Je comptais pas rester !" me dit-il méchamment.

- "Ça va finir par lui passer" Il se rapproche de moi, il essaye de m'embrasser. Je le repousse.

- "Je ne suis pas venue pour ça."

- "T'as raison, ça à l'air grave."

- "C'est au sujet de la photo..."

- "Oui je sais c'est la merde, Erika m'a laissé plusieurs messages, je ne pense qu'elle doute de quelque chose."

- "Personne ne doit savoir qui je suis."

- "Quoi, attends je ne comprends rien là ?"

- "Personne ne doit savoir que tu étais avec la nièce de Deschamps, tu comprends? Personne ne doit savoir et Théo doit se taire, tu n'auras qu'à faire croire que tu raccompagnais sa copine."

- "Qu'est-ce que tu me racontes? Tu as le droit de passer une soirée avec une bande de footeux ou est le problème? Je vais parler à Didier..."

- "Antoine je t'en prie !"

- "C'est en rapport avec la femme de la dernière fois ?" Il cherche des réponses dans mes yeux. "C'est toujours la même chose Anna, tu me caches des choses, je respecte ça. Mais après ce qui s'est passé hier soir je mérite d'en savoir un peu tu ne crois pas?"

- "Soit tu m'acceptes comme je suis soit..."

- "Soit rien du tout, je ne veux pas te voir disparaître de ma vie." Il prend mon visage entre ses deux mains. Et maintenant je peux t'embrasser. Je souris et il pose délicatement ses lèvres sur les miennes, cette fois c'est à sec. Il humidifie ses lèvres, mmh cette douceur, je crois que j'arriverai plus à m'en passer. Son portable vibre, il arrête le baiser. Il regarde le nom affiché sur son écran : ERIKA. "Je suis désolé, je dois vraiment répondre."


Je m'assois sur son lit, il part s'isoler dans la salle de bain, il ne ferme pas la porte, j'entends des fragments : "Mais non voyons, tu sais bien  que Théo venait voir sa copine..." - "Elle était juste fatiguée" - "Ne pleure pas" - "Fais-moi confiance" - "Toi et Mia êtes ce que j'ai de plus précieux." - " Je t'aime..." A quoi devais-je m'attendre, non Erika c'est terminé entre nous, tu peux mettre Mia dans la poubelle... Sérieusement! C'est quand j'ai ce genre de pensée que je me sens complétement immature par rapport à Antoine. Il vient de m'embrasser et la minute suivante de dire à sa petite-amie qu'il l'aimait. J'ai confiance en lui, j'ai confiance et j'ai surtout envie de nous donner une chance, une chance d'être heureux et de vivre des moments de légèreté. Je sais que je ne sortirai pas indemne de cette relation.


PDV ANTOINE*


Je raccroche avec Erika, je lève les yeux vers Anna. Elle regarde sur le côté, je crois qu'elle essaye de montrer qu'elle peut gérer tout ça, comment la rassurer. Je suis entrain de tout foutre en l'air, mon couple, ma vie de famille, peut-être le football si Didier ou si les médias l'apprenaient... Mais quand je la regarde je ne vois plus que ces yeux bleus, sa peau laiteuse, ses cheveux doux, légèrement négligés, je ne peux pas m'empêcher de passer ma main... Elle n'est pas seulement belle, elle a du charme, c'est un ange qui m'a été envoyé. Un coup de foudre, mais sans la violence de la foudre. Avec Erika c'était passionnel, destructeur, fougueux... Anna c'est de la tendresse, c'est doux, c'est léger... Et pourtant je le sens dans ma poitrine comme ça secoue, je le sens, depuis la première minute où je l'ai vu, elle m'a frappé en plein fouet. Elle tourne le regard, elle constate que je raccrochais. On se regarde un moment, elle finit par baisser le regard. Je l'a rejoint, je m'agenouille :


-  "Je sais ce que tu ressens..." lui dis-je

- "Ça m'étonnerait..."

- "Cette peur là au fond de toi, je la sens, elle m'obsède depuis le premier jour où je t'ai vu. J'ai voulu résister le plus longtemps possible, mais quand je t'ai vu avec mon frère, je ne pouvais pas supporter de te voir aux bras d'un autre que moi..."

- "Et Erika?"

- "J'en sais rien pour l'instant, je ne peux rien te promettre Anna, rien te jurer, j'ai pas les mots pour te rassurer car moi-même je suis perdu, je sais juste que t'avoir là près de moi, c'est tout ce que je désirais..." 


NOTE DE L'AUTEUR :

Laissez-moi votre avis. 

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Take my hand through the flames - #AG.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant