Chapitre 4.

774 40 8
                                    

A dix-huit heures tapante, j'arrivai chez Mallory - la nounou -, je sonnai.


« Oui ? Ah ! Noémie ! Tu viens pour ton frère ? Entre, ne reste pas dans le froid.

J'entrai.

-Je vais te le chercher.

Elle partie dans le salon, et revint avec Théo dans les bras.

Mallory n'a que dix-huit ans, elle gagne un peu sa petite vie avec le baby-sitting. Elle a les cheveux courts, roux, et les yeux marrons banals, elle a un long nez retroussé, la peau un peu bronzée. Mais bon, dans l'ensemble, elle est assez jolie.

-Voilà. Ça ira ?

-Oui, oui, merci.

-Au revoir, ma belle.

-Au revoir Mallory. »


Ma belle ? Ma grosse plutôt ? Quoi que, on me l'a déjà trop répété aujourd'hui, et je crois que j'aurai pété un câble...


Je rentrai chez moi, avec Théo. Je le posai dans son parc pour qu'il puisse jouer tranquillement.


Je montai dans ma chambre, mis mon casque sur les oreilles, je branchai mon micro, et je sortis ma guitare.


Allez hop ! C'est parti pour « You're beautiful » à la guitare, et en paroles.

On me dit qu'il faut que je continue. Que ce serait dommage de laisser passer un talent comme ça. Mais moi, ce n'est pas dans la musique que je veux faire. C'est dans la gymnastique.

Mais c'est vrai que je me suis beaucoup posée les questions-là :


~Que ferais-je après la gymnastique ?

~Serais-je plus épanouie ?

~Serais-je dans les comédies musicales, dans la chanson, dans le théâtre -actrice ?


Parce que c'est vrai, que quitte à choisir, j'adorerais déjà gagner les J.O, et ensuite pourquoi pas devenir actrice, jouer dans les comédies musicales (donc danser, chanter, faire de la gymnastique, etc..).


Et si jamais je ne gagne pas ? Si jamais je ne peux pas faire les Championnats, ou les J.O ? Je ne pourrai plus vivre... Ce serait trop démoralisant. Il faudra que je fasse caissière dans un supermarché ? Merci bien... Ce n'est pas ma volonté. Ce n'est pas là, que je veux atterrir. Je veux rebondir. Qu'on se souvienne de moi, comme quelqu'un d'important dans l'histoire. Pas comme un politique ou quoi, mais comme une fille forte, une fille douée.


Enfin, bon, pour l'instant : Régime, régime, perdre des kilos, perdre des kilos. C'est là mon seul objectif.



A vingt heures, mes parents arrivèrent.


« Alors ? Bonne Journée ?

-Oui, et toi, ma Nono ? Mon père m'embrassa sur le front.

-Ça va, ça va...

-Quoi de neuf ?

-Rien de spécial...

Je décidai d'ignorer mon accrochage avec Raphaël et Patrick, ainsi que mon « régime ».

-Tu as fait à manger ?

-Non, je ne mange pas ce soir. Je n'ai pas faim... Vous pouvez manger, vous. Ça ne me dérange pas.

-My Little Owl... Je préférerais que tu manges un peu...

-Je n'ai pas faim.

-Un yaourt, un fruit, et puis un peu de pain.

Je dodelinais.

-Un fruit, et un yaourt.

-Non...Pas envie...

-Noémie ! Ça suffit maintenant. Tu mangeras un fruit et puis c'est tout !

-C'est bon, ne t'énerves pas... Une banane, ça va ? Murmurai-je.

-Hm... »


Je mangeai ma banane vite fais, et j'allai dans ma chambre pour faire des abdos.


« Noémie ?

-Moui ?

-C'est Fabrice....

Non, sans blague ?

-Entre.

-Je voulais te dire que c'est bizarre que tu n'aies pas mangé, ni parlé... Quelque chose te tracasse ?

Je secouai la tête.

-Tu t'es embrouillée avec Margot ?

Je re-secouai la tête.

-Alors, qu'est-ce qui se passe ? Tu as eu une mauvaise note ?

-Mais non... Tout va bien.

-Tu t'es embrouillée avec Raphaël ? Patrick ?

Je ne répondis rien.

Elle souffla.

-Je le savais qu'il y avait un problème... Je comprends que tu ne veuilles pas en parler. Je te laisse tranquille. N'oublie pas que nous sommes là, ton père et moi. »

Elle posa une main compatissante sur mon épaule, et partie.



Illico, je me remis à mes exercices.

La Gymnastique, une passion. Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant