La Gymnastique, une passion. Tome 2.

Chapitre 16

Je me couchai après avoir mangé, vomi et lavé mes dents. En fait, je ne peux même plus m'empêcher de me faire vomir. Je crois même que vu à la phase où j'en suis, je ne peux même plus manger sans vomir. Dès que je mange, ou que je vois de la nourriture, j'ai des haut-le-cœur. Du coup, je prends sur moi, je me dépêche de manger en compagnie de papa et Fabrice, et je vais directement dans la salle de bain.

Quel mode de vie atroce, quand on y pense. Surtout que je me dis que moi j'ai toute la nourriture que je veux. Alors que dans des pays, même en France, il y en a qui vont voir dans les poubelles pour manger. Et moi, qu'est-ce que fais ? Je mange, et je recrache tout en vomissant. Franchement, moi, ça ne me dérangerait pas de donner mon plat aux autres.

Ça me fait plus mal de « jeter » la nourriture, que d'être en mauvaise santé.

Je regardai mon écran de téléphone portable avant de dormir, aller dans mes contacts, et téléphonai à Tristan. J'ai besoin de lui parler, et une question me taraude.

La sonnerie ne sonna pas plus que deux fois, avant qu'une voix au bout de la ligne demande :

« Qu'est-ce qui se passe, sauterelle ?

-Oh, rien... J'avais envie de te parler.

Il se tut, puis demanda :

-Tu es sûre ? Tu voulais juste parler, comme ça ?

-Bah... Oui.

Temps de pose. Je devinai sa tête de gentleman qui ne croit rien.

-Bon ,okey ! Je voulais te poser des questions sur toi, ta jeunesse,ton passé. Tu te souviens quand tu m'as dit que tu avais vécu des moments difficiles en étant plus jeune ? Je n'ai pas pu te demander quoi, et tu ne m'en as rien dis. C'est pourquoi je te le demande maintenant.

-Il se fait un peu tard pour ça, et je n'ai pas particulièrement envie d'en discuter au téléphone. Je préfère être face à face avec toi. C'est le dur labeur de la vie, mais tu vas devoir attendre ton retour à Paris.

-Même pas par Skype ?

-Tt...Tt ! En face à face et en chair et en os.

-Okey... Mais, juste un petit éclaircissement : Raphaël, c'est ton frère ?

-Oui...

-Patrick, c'est ton père ?

-Oui, ça me paraît logique. Où tu veux en venir ?

-T'habite où ?

-J'ai bien une réponse, mais elle ne te plaira sûrement pas...

-Rhô ! Saleté, va ! Non, mais réellement ?

-Bah j'habite chez ma mère. Mes parents sont divorcés – comme tu l'es peut-être au courant – et je ne supporte plus mon frère, au point de ne pas vouloir habiter avec lui. Ce n'est vraiment pas de chance que tu sois sortie avec lui. Et encore, ça a duré longtemps. Deux ans, non ?

-Moui... Ne remue pas le couteau dans la plaie, s'il te plaît.

-Excuse-moi...Fin bon, ce n'est pas tout ça, mais il se fait tard.

-Ouais, je sens que je vais m'écrouler sur mon smartphone... Sinon, j'attends ton histoire, hein !

-Ça marche, sauterelle.

-A plus, Winnie. »

Je raccrochai. Il savait enfin son surnom, maintenant.