Chapitre 15

531 33 0
                                    

Je restai assise sur le pan de la porte, abasourdie.

-Ton... ton frère ?

-Ouais, je ne te le fais pas dire.

-Salauds ! Criai-je hors d'haleine.

Il cilla, et me regarda les yeux ronds.

-Vous vous êtes bien foutu de moi ! En fait, Raphaël t'a demandé devenir me parler pour me souscrire des infos, c'est ça ? C'est pour ça que tu t'intéresses à moi, Tristan ! Je me relevai,et vociférai toujours, comment vous avez pu me faire ça ? Toi qui disais qu'il fallait avoir la foie, et tout ce qui suit, tu t'es bien foutu de moi...

Je courus par la porte pour aller dehors, je devais m'enfuir !

Malheureusement, Tristan court beaucoup plus vite que moi, parce qu'il faisait de l'athlétisme avec la gymnastique, et moi, je suis beaucoup trop fatiguée pour courir. Je dus même m'arrêter pour reprendre mon souffle. C'est là qu'il me prit par les bras, et qu'il me tourna la tête, son doigt sous le menton.

Il me demanda de l'écouter, mais je ne faisais que de tourner la tête comme une gamine. Il me prit alors les poignets, et les emprisonna dans les siens. Je n'essayai pas de me débattre, mais il était fort.

-Maintenant,Noémie, tu vas m'écouter.

Il mit ses yeux dans les miens, il avait la mine grave.

-Je ne t'ai pas mené en bateau, tu dois le savoir.

-Alors pourquoi tu t'intéresses tant à moi ? Dis-je d'une voix aigu,mangée par les sanglots.

-Parce que... parce que, je ne sais pas moi ! Parce que je t'ai vu la première fois dans des toilettes, - pour garçons – et tu avais l'air toute chamboulé. Je voulais juste t'aider.

-Je n'étais pas chamboulée, j'étais juste...

-Arrête, s'il te plaît. Il n'y a rien de mal à pleurer. Pleurer est l'une des choses de la vie, et certains pleurent parce qu'ils veulent qu'on s'apitoie sur leur minable sort, ou parce qu'ils sont vraiment blessés. Je pense que tu es dans le deuxième cas. Mais tu sais, ce n'est pas en te cachant dans les toilettes, ou dans ta chambre, que cela résoudra les problèmes. Parfois, il faut en parler, et ça ne sert à rien d'attendre d'être seule.

-Je préfère fonctionner comme ça. Je n'aime pas qu'on me voit pleurer. Et en plus, tu te trompes. J'ai déjà pleuré devant tout le monde,parce qu'en plus je suis hypersensible.

Il souffla. Pas parce que ça ne l'intéressait pas, ou qu'il était exaspéré, mais plutôt parce qu'il ne comprenait pas – je pense.

-Je te comprends, tu sais. Je suis aussi sensible, et comme toi, je pensais que c'était un défaut, mais c'est une qualité. La plupart des personnes sensibles, arrivent mieux à s'ouvrir aux autres, et le plus souvent ont vécu des choses difficiles.


Il reprit :

-Je suis aussi passé par là, à me sentir mal dans ma peau, dans ma tête. Mais, je ne pense pas que j'ai vécu tout ce que tu vis. Je pense même que tu es malade. Voire, j'en suis sûr.

Je le regardai tel un chien battu.

-Eh oui, sauterelle... Je sais que tu es anorexique, et que cette maladie te ronge au plus profond de toi.

Je baissai la tête, mais il me la remonta de ses mains chaudes sur mes joues. Je réfléchissais à ce qu'il venait de dire, puis je dis :

-Comment tu sais tout ça ?

-Il ne faut pas être débile pour comprendre. Seul ton maître est un ignorant.

-Non, mes parents non plus et tous les autres ne le savent pas, je crois.

La Gymnastique, une passion. Tome 2.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant