La Gymnastique, une passion. Tome 2.

Chapitre 9

Elle se retourna, avec les yeux complètement enfoncés à cause de la fatigue, les paupières noires par des cernes, la figure blanche ainsi que la bouche blanche, et un filet de bave qui coulait. Dans les toilettes, il y avait des restes de nourriture. Elle avait l'air complètement défoncé.

-Tu t'es droguée ?

Je n'attendais pas de réponse, bien sûr.

Je répétai :

-Est-ce que tu t'es droguée ?

Elle marqua un temps, avala, et braqua ses yeux dans les miens.

-Tu ne peux pas comprendre...

-Je suis trop débile peut-être ? Je vais aller en parler à l'entraîneur !

Elle m'empoigna le bras.

-Non ! S'il te plaît ! Ne fais pas ça !

-Alors, dis-moi qui t'as donné ça !

-Non... Tu comprendras plus tard. Je te le promets... Tu deviendras accro toi-aussi, tu ne pourras plus t'en débarrasser non plus.

-Je ne me drogue pas. »

Elle ignora mon affirmation, alla devant la glace, et se remaquilla.

Je regardai mes horaires de gymnastique, et en fait j'ai gymnastique tous les jours sauf le week-end. Je pourrai aller voir papa et Fabrice.

J'allai me poser sur la balance. Parce que oui, je continue toujours mon régime.

J'ai perdu seulement un kilo en deux semaines... C'est tellement abusé.

Ce week-end, je montai pour aller voir Fabrice et papa. On aurait dit que le train prenait une éternité. C'était tellement long. Voilà maintenant une semaine que je suis arrivée à Paris, et que je neles ai pas vu. Mais, imaginons si je croise Raphaël ? Comment je ferais... ?

Cette question s'éloigna vite de mon esprit quand je descendis du train.Je ne sais pourquoi, mais mes jambes tremblaient. Ça se trouve, ils ont enlevé ma chambre, pour faire un terrain de jeux pour Théo, ou une salle de jeux, un home-cinéma... Horreur !

C'est Fabrice qui ouvra avec Titi – Théo – dans les bras.

« Nono ! Ma petite ! Ton père va être drôlement content ! Tu sais qu'il nous a fait une crise de nostalgie ?

Elle enchaîna :

-Allez, rentre ! Ne reste pas dans le froid.

J'entrai, et à peine ai-je posé le pied sur le perron, que papa vint me serrer dans ses bras.

-Ma grande fille ! Comment ça va ?

-Ça va... et...

Il ne me laissa pas finir ma phrase :

-Tu veux un chocolat chaud, des biscottes, des tartines... ?

-Non, merci, c'est bon.

-Je vais quand même t'en faire...

Il cria de la cuisine :

-Assieds-toi ! Et tu nous racontes tout ce que tu as fait cette semaine !

-Ouiii.

J'embrassai mon petit frère sur la joue, et il fit des bulles avec sa bouche.

Je montai dans ma chambre pour y déposer mes valises. Heureusement,rien a changé. Je ne puis me retenir de pousser un soupir de soulagement.

Mon père grimpa les escaliers et me demanda :

-Tu veux de l'aide pour t'installer ?

-Non, merci... Je viens juste prendre des fringues, vous faire « coucou ».Je vais laisser mes affaires dans ma valise.

-Tu sais, peut-être que ta chambre n'a pas changé, mais beaucoup de choses ont changé pendant ton absence.

Il n'allait pas pleurer !

-Papa... Ça fait seulement une semaine que je suis partie. Imagine dans deux mois...

-Ne t'inquiète pas, ça ira... C'est juste que j'ai perdu ta mère. Bien trop tôt. Elle avait encore tellement de choses à t'apprendre... Je m'excuse si je n'ai pas été un bon père pour toi. Mais tu asraison : Fabrice ne pourra jamais devenir ta mère... Et, c'est vrai que tu n'as que quinze ans, et je n'ai pas envie de te perdre aussi. Aussi vite. Pour la même chose.

-Au moins papa, dis-toi que si jamais je ne reviens pas un jour, ce sera parce que je me suis battue. Maman a fait la même chose, et elle abattu la gymnastique...

Il souffla.

-Qu'est-ce qui ne va pas... ? Demandai-je.

-Je pense qu'il est temps que tu le saches, Nono...

Une boule me bloqua la gorge, et m'empêcha de continuer.

-Ta mère n'est pas morte seulement par la gymnastique...

-Je... je ne comprends pas...

-Ta mère était malade, Nono...