FIGHT FOR US 1

17. Smith

Lorsqu'elle me murmure de ne pas la lâcher, d'une voix tremblante, mon regard se radouci. Il faut que je garde à tout prix mon rôle de protecteur envers elle, pour qui ne lui arrive rien pendant les prochains jours. En tout cas, je n'avais pas prévu que ce connard de Carter se pointe dans le même parc que nous ! Je n'avais prévu non plus, qu'elle vienne avec moi. Mais malheureusement, elle n'en fait qu'à sa tête, et il faut dire que je n'ai pas eu vraiment mon mot à dire.

Sa main posée sur mon bras, nous continuons à courir dans un rythme régulier, et efficace. Si je savais pas qu'elle avait fait de l'endurance et de l'athlétisme avant, j'aurais juré qu'elle faisait partie de ses femmes fortes et accomplies. Une Wonder Woman, comme on dit souvent. Ma mère en est une, depuis qu'elle est née. Mon grand père me racontait souvent ses aventures et ses catastrophes. Un jour, elle s'est cassée le bras en tombant d'un arbre. Je ne sais pas si c'est par mal chance ou quoi, mais quelques mois plus tard, elle est retombée dessus. Il était à nouveau cassé, ce qui entraînait la perte du bras d'après les médecins. Mais elle s'est battue et de part ça, son bras est resté soudé à son épaule.

- Smith ? murmure Lucie.

Je tourne la tête vers elle, pour voir de l'inquiétude dans ses yeux. Je n'ai jamais aimé voir une femme vulnérable, ou inquiète. Pire, en pleure. Ça m'est insupportable, à dire vrai. Je l'interroge alors du regard, sans aucune réponse verbale de sa part. Seulement son doigt pointé sur quelque chose au loin. Je tourne la tête dans un mouvement vif, paniqué. Mes yeux se posent soudainement sur une jeune femme qui crie des choses incompréhensibles, au loin. Lucie s'arrête, m'entraînant avec elle.

- Calme toi, tu veux ? je lui chuchote, doucement. Je dois aller l'aider.

Elle hoche doucement la tête, regardant sa main qui agrippe fortement mon bras nu. Par chance, j'ai remarqué que Lucie se rongeait les ongles. Donc par conséquent, j'ai beaucoup moins mal que lorsque c'est Leah qui me griffe.

- Je reste, ici.

Je la dévisage pendant un moment, voyant de légères larmes s'abattre sur ses joues douces. Je détourne alors le regard, pour prendre une grande bouffée d'oxygène. Lucie enlève précipitamment sa main, me poussant presque jusqu'à là bas.

- Tu es en état choc, Lucie. Tu ne dois pas rester ici, toute seule, je lui intime.

- Ne me touche pas ! Je ne viendrais pas avec toi, c'est clair ! hurle t-elle, à bout de souffle.

Lucie recule d'un pas, comme si je lui avais fait mal. Je l'observe, en plissant les yeux, espérant lire en elle. Je vois alors de la peur, et de la tristesse dans son regard, la consumer un plus chaque secondes qui passent. Elle a besoin de moi, je le sens. Mais cette femme aussi. Heureusement, Lucie me souffle doucement ce que je vais devoir faire avant tout, m'aidant à prendre une décision.

- Va aider cette femme, Smith.

Lucie et ses mille et un traumatismes...

Je plante alors mes yeux dans les siens, avant de courir vers la femme qui tente en vain de trouver quelqu'un qui pourrait l'aider. Et lorsque j'arrive près d'elle, je pose lentement et tendrement mes mains sur ses épaules, en lui intimant de se calmer. Puis je lui demande ce qu'il s'est passé.

- C'est...mon-mon copain. Il est piégé là dessous, me murmure t-elle difficilement.

- Et l'autre voiture ? je lui demande, gentiment.

Elle prend une grande respiration, avant de bouger la tête, murmurant tout un tas de truc à peine audible. Puisqu'elle est décidée à ne pas me répondre et qu'elle est sous le choc, je m'approche de la voiture qui est en travers de celle où est son copain. Et lorsque je penche la tête pour voir ce qu'il se passe là dessous, je suis pris d'un haut le coeur. D'habitude, le sang n'est pas une chose à laquelle je réagis mal. Mais cette fois ci, le dégoût m'explose le crâne. L'homme est recouvert de sang et ses yeux ouverts, sont vides. Synonyme qu'il n'est plus de ce monde. Tout compte fait heureusement que Lucie ne s'est pas avancé par ici.