FIGHT FOR US 1

Chapitre 16 (Définitif)

Lucie

- Je t'aime, Lucie. Tu peux pas nous faire ça, me faire une chose pareille ? Bafouille Alban, me regardant droit dans les yeux.

Mon coeur a déménagé, il y a bien longtemps. Il ne me reste plus qu'à le suivre.

- Je t'aime aussi, Alban. Mais je n'y arrive plus. Je n'en peux plus de supporter tes coups, suivis de tes excuses. C'est au-dessus de mes forces, je souffle difficilement.

Le regard vissé sur ma valise vide, je m'approche de celle-ci afin de pouvoir la remplir, pour quitter cet endroit sombre et douloureux. Je prends aussitôt mon premier vêtement dans mes mains, et le plie soigneusement, en le mettant à plat sur le lit. Tout ça, dans un silence morbide et gênant. Je sens le regard furieux et triste d'Alban s'abattre sur moi, comme un coup de bâton.

Je sais que j'ai pris la bonne décision, en quittant cet homme, qui malheureusement me ment et me bat chaque jour et chaque heure possibles. Il ne m'aime pas, c'est faux ! Sinon, pourquoi il me fait ça ? Serait-ce une sorte d'obsession ? Je sais qu'il est jaloux, mais de là à me frapper chaque fois que j'ose adresser la parole à un homme, ça en devient maladif.

Même un professeur âgé de soixante ans, lui fait peur on dirait.

- Et tu vas aller où ? Grogne, Alban.

- Je ne sais pas, je mens.

Je suis obligée de lui mentir, afin de me préserver, et lui aussi. Je sais bien que si jamais il apprend où je suis, sa première idée sera de me récupérer, comme il a essayé de le faire pendant toutes ces années. Mais maintenant, c'est foutu, c'est mort.

Le Alban que j'ai pu aimer de toutes mes forces, est mort à mes yeux.

- Et ton école de psychologie ? Tu fais quoi de tes études ? C'est que du vent pour toi, c'est ça ? En fait, tu n'as pas de coeur. Tu fais bien de partir, Lucie. Je n'ai pas de place pour les filles comme toi ! Crie t-il.

- Exactement. Et moi, je n'ai pas de place pour un homme aussi violent que toi. Je ne veux plus jamais revivre une telle chose, je souffle difficilement.

- Pauvre idiote ! Sors de chez moi, tout de suite !

Je ferme ma valise à une vitesse éclair, avant de la prendre sous mon bras. Je passe ensuite la porte, de ce qui fut autrefois notre chambre, avant de m'arrêter à celle de l'entrée. Les larmes me rattrapent, me brouillant la vue. Soudainement Alban agrippe la poignée, pour ouvrir cette foutue porte. Il est si froid et en colère, sans que je sache vraiment pourquoi. C'est moi qui devrait me mettre dans des états pareils. C'est moi, qui devrait le gifler pour ce qu'il m'a fait. Mais jamais, je ne m'adosserais à son comportement.

Je crois que j'ai toujours - et un peu trop - le coeur sur la main.

- Je te souhaites bon...

- Tais-toi sale garce ! Je sais pourquoi tu me quittes ! C'est pour te taper ton nouveau collègue de groupe, comme tu dis ! Rodrigue, c'est ça ? Siffle t-il.