24. Lucie

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J'ai laissé dormir mon père, en silence dans sa chambre, pendant près de six heures. Même s'il est sept heure du soir, je pense qu'il est tant que nous prenions des forces. Il est toujours bon de manger, lorsque le moral n'est pas là. Quand j'étais petite, et que le cafard me prenait de court, je mangeais du chocolat en cachette. Des fois, il arrivait que j'invite Charlie à se joindre à moi, sachant parfaitement qu'il ne lui en fallait pas. Sauf que lorsque nous sommes petits, les choses sont merveilleuses, et la vie est toujours plus belles que ce que l'on croit.

Je prépare des spaghettis pour mon père, tandis que je me fais chauffer une tisane. Je préfère largement prendre du thé lorsque je suis d'une humeur maussade, au contraire des matins où j'adore prendre du café, pour me réveiller.

- Qu'est-ce que tu nous prépares de bon, ma puce ? me surprend mon père, en entrant dans la cuisine.

Je me retourne vers lui, un sourire ravageur sur le visage. Il a besoin de sourire, et de rire, pour espérer avoir du courage pour maman. Elle a besoin de bonne humeur, lors de ses prochaines visites. C'est bizarre, mais je ne suis pas pressée de remettre les pieds dans cet hôpital. Un hôpital que je déteste depuis que je suis en âge de comprendre les choses comme une grande.

- Je t'ai fait des spaghettis, je lui souffle.

Mon père s'assoit à table, se servant un verre d'eau. Je me joins à lui, allumant la lumière au passage. La conversation a du mal à se faire, mais il suffit de quelques minutes pour que mon père se lance.

- Tu sais, pendant que tu n'étais pas là, j'ai eu ton école de psychologie au téléphone.

- Alors ? je fronce les sourcils.

- Ils m'ont demandé de justifier tes absences, et je leur ai tout simplement expliquer que tu étais en déplacement pour raisons personnelles.

- Ils y ont cru ? je rigole.

- Ils ont plutôt intérêt, oui ! Tu es la meilleure des élèves de ta promotion, Lucie ! s'exclame mon père.

Je rigole, en voyant la tête de mon père. Il est vraiment adorable quand il vente sa chère petite fille adorée, mais je suis plutôt gênée. Je n'ai jamais été habitué à ce que les gens me vante aussi facilement. J'aime voir les gens, être fières de moi, mais qu'ils expriment des choses aussi puissantes à mon égard, non. J'ai l'impression d'être la meilleure, alors que les autres étudiants de ma promotion sont aussi bon que moi. Bref...

- Voilà tes pâtes ! je m'esclaffe. Je commence à fatiguer, papa. Je pense aller me coucher, pour être en forme demain. Il faut surtout pas que je rate mon train !

- Je comprends, chérie.

Je m'avance vers mon père, lui faisant un bisous sur la joue au passage. Il me donne une petite pichenette sur le nez, comme au bon vieux temps. Puis je monte tranquillement à l'étage, pour retrouver mon lit moelleux d'enfance. Je me glisse alors entre mes draps roses, et avant de m'endormir, je me surprends encore en train de penser à Smith.

**

Je me réveille, de bonne humeur pour une fois. Lorsque je lève les yeux sur mon vieux réveil de princesse, je me rends compte qu'il est déjà deux heure et demie de l'après midi. C'est bizarre que mon père ne m'ait pas réveillé. Étant en forme, je décide d'enfiler une brassière de sport et un jogging, pour espérer faire une petite course. Je m'attache ensuite les cheveux, et lorsque je descends les escaliers, je vois mon père endormis sur le canapé. Pas étonnant que je me réveille aussi tard ! N'ayant pas envie de le réveiller, je m'avance vers la porte d'entrée en silence, n'oubliant pas de prendre une veste au cas où il ferait froid. Une fois dehors, je règle mon portable sur ma playlist, pour ensuite mettre mes écouteurs. Les premières foulées sont encore froides, mais à force de longer mon quartier, je m'habitue.

FIGHT FOR US 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant