FIGHT FOR US 1

21. Smith

Le liquide brûlant, qu'est le Wiski, passe immédiatement dans ma gorge pour ensuite venir bombarder mon foie, le bousillant encore un peu plus qu'il ne l'est déjà. Ma mère m'a souvent dit, lorsque j'étais jeune et que j'ai commencé à boire pour la première fois, que si j'enchainais alcool sur alcool, je finirais par avoir des problèmes de santé assez grave. Mais à quoi bon l'écouter. J'ai besoin de ce verre, enfin de ces verres maintenant. Je veux faire taire les supplications et les paroles de mon père, qui trottent dans ma tête. Tout ce que j'aimerais, c'est que ce pourri ne pointe plus jamais son nez à l'hôpital. Qu'il dégage carrément du continent, ça lui fera les pieds.

Alors que je pose mon verre sur la surface lisse du bar, la jolie barman qui m'a servit tout à l'heure revient à la charge, m'offrant un verre de vodka gratuit. Je ne refuse pas, bien sûr. Après tout, ce n'est pas dans mes habitudes, et je suis là pour m'amuser. Tout en essayant d'être raisonnable, si je peux.

- Alors pourquoi es-tu si triste, mon beau brun ?

Elle se penche sur le bar, pour être un peu plus proche de moi. En soit, ça ne me dérange pas. J'ai une très belle vue sur sa poitrine généreuse, qui donnerait envie de les marquer à pleine dent. Mais très peu pour moi ! Les aventures sans lendemains sont dans mes cordes, mais je ne suis pas vraiment d'humeur. Je préfère broyer du noir, que de sauter une petite chaudasse. En fait, c'est que j'aurais fait un mois plus tôt, mais depuis quelques temps, je ne suis plus vraiment le même. Tout ça à cause d'une seule personne : Lucie.

- C'est une fille qui t'a brisé le coeur, ou l'inverse ? se moque t-elle.

- Tu es complètement à côté de la plaque, je ris amèrement.

Elle me sourit malicieusement, en se penchant légèrement plus, compressant un peu plus sa poitrine contre le bar. Je dérive le regard sur la bouteille de vodka, à côté d'elle, à moitié pleine. L'adrénaline et la colère me consume encore, explosant toutes mes cellules. Je saisis alors la bouteille à pleine main, et viens apporter le goulot près de mes lèvres. La barman, de son petit nom Nina, se met à rigoler à pleine gorge. Elle me donne la migraine !

- Explique moi, mon beau. Je suis sûre que je vais pouvoir t'aider à oublier, me souffle t-elle d'une voix suave.

- Au contraire, je ne suis pas sûr que tu puisses suivre avec ta fausse couleur ! je lance, sèchement.

Je n'ai jamais aimé que les autres se mêlent de mes problèmes. L'alcool m'aide déjà bien assez, même s'il me bousille les organes vitaux, et qu'il diminue mon nombre d'année, j'en m'en balance ! Je mourrais seul, sans emmerdeurs à côté de moi, pour me faire la moral.

- Pour qui tu te prends, connard ! elle grogne.

Elle part ensuite s'occuper d'un autre client, en roulant bien ses hanches, qui sont quasiment inexistantes, comparées à celles de Lucie. Tiens donc, pourquoi je pense à elle, maintenant ? Au moins, je suis sûre qu'elle ne se bourre pas la gueule, pour des petits problèmes familiaux ! Oh non, elle préfère de loin les cafés bien serré !

Subitement, je suis pris de frénésie. Je me mets à rire, à gorge déployée, en pensant à Lucie et moi. Tout compte fait, j'ai bien fait de la laisser se barrer ! Qu'est-ce qu'elle aurait fait avec moi ? On est différents, sans trop l'être, mais c'est déjà assez compliqué ! Je suis sûre que Lucie rêve d'une belle vie avec un mari parfait et des enfants gambadant dans leurs jardin. Moi, c'est tout à fait le contraire. Les mômes sont pas fait pour moi, et me sentir aux pieds d'une femme, n'est pas mon genre. En tout cas, si c'est pour finir comme mes parents, je pense que c'est cuit !

- Tais toi, et dégages d'ici ! me hurle précipitamment, Nina.

- Calme toi, chérie. Je me casse de votre bar minable ! je tique, en passant les portes.