Chapitre 17

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Mia

Mon téléphone n'arrête pas de sonner, je suppose que c'est Jack mais il est hors de question que je me mettes en retard, c'est pourquoi j'ignore depuis bientôt dix minutes cette sonnerie infernale. Je referme mon rouge à lèvres et le dépose dans ma trousse à maquillage, avant de jeter un dernier coup d'œil sur ma tenue dans le miroir. Je n'ai pas voulu paraître trop apprêtée, c'est pourquoi je ne porte que sur moi une simple robe noire et ma paire de baskets. Il est à présent l'heure de rejoindre Ethan, sur le toit d'après ses indications données. Je ferme la porte de la chambre derrière moi et m'aventure dans les escaliers qui mènent sur le lieu de rendez-vous.

Lorsque je pénètre sur la terrasse, le crépuscule est en train de tomber et tout ce que j'arrive à distinguer ce sont les quelques autres immeubles hauts des alentours ainsi que la silhouette élancée d'Ethan accoudée contre le bord. J'observe les environs. Des chaises longues, une table en bois, ainsi que des pots de plantes recouvrent la terrasse. Une guirlande diffuse une multitude de couleurs dans un coin aménagé de couvertures et de coussins. C'est très joli. Soudain, Ethan apparaît à mes côtés, un grand sourire plaqué sur ses lèvres rosées.
Son regard brûle mon corps et me déstabilise atrocement. Je quitte des yeux la vue qui s'offrait à moi pour les poser sur Ethan.

« C'est beau . » chuchotais-je, en ne quittant pas ses yeux du regard tandis que ses lèvres s'étirent pour former un léger sourire.

« Je préfères ce qui se trouve face à moi. » lance t-il en balayant mon corps du regard, ce qui eu le don de me faire rougir énormément. Je lui donne un coup sur le torse en riant nerveusement, lui priant d'arrêter ses phrases de dragueur inexpérimenté.

« Pourquoi m'as tu amené ici?, je lui demande.
- J'en avais envie. Et puis c'est ton dernier jour, alors j'avais envie de profiter de toi  un maximum avant ton départ.
- C'est gentil Ethan. Très sincèrement, je ne saurais comment te remercier pour tout ce que tu as fait pour moi depuis mon arrivée ici. »
  Il me certifie que cela lui  fait très plaisir, puis me propose qu'on aille s'assoir dans un coin de la terrasse où les guirlandes sont allumées ; ce que je ne  refuse évidement pas. La soirée se déroule sans encombre, jusqu'à la fin du repas. Nous avons mentionnés certains souvenirs ce qui nous a fait, bien évidement verser quelques larmes, puis nous avons passé le temps à  s'amuser comme deux adolescents ivres de joie et de souvenirs.

*

Mon regard se perd une fois de plus sur la vue qui s'étend devant moi quand Ethan se glisse derrière moi, déposant ses mains sur ma taille. Je n'y prête pas attention, bien que son souffle sur ma nuque me déstabilise, mon regard reste fixé sur le plus haut gratte-ciel.

- Suis moi, Mia, murmure - t-il contre mon oreille, provoquant en moi, des milliers de frissons. Il m'emmène de l'autre côté de la terrasse, où ici même, le ciel est d'un noir profond. Et lorsque les premières étincelles rejoignent le ciel pour s'exploser en une multitude de couleurs vives, j'oublie tout. J'oublie mon départ. J'oublie les mains d'Ethan sur mon corps. J'oublie la sensation de son souffle chaud sur nuque, j'oublie les frissons qui me parcourent le corps en raison de la fraîcheur de la nuit. Parce qu'à cet instant, le plus important, c'est ce ciel bleu nuit tapis de couleurs, et tout ce qui brille autour de nous.
Je me surprends à tourner la tête vers Ethan, ses yeux reflétant la splendide vue qui nous fait face ce soir là. Il baisse la tête vers moi, en ayant sûrement senti que je l'observait, et alors que je ne m'y attendais pas, ses lèvres s'écrasent sur les miennes. Mes yeux se ferment, seul le bruit du feu d'artifice nous consume. Et puis soudain, il s'écarte, et recule de quelques pas en ouvrant grands les yeux.

« Je... je ne sais pas ..., il balbutie, excuse moi... Je...
Mes lèvres s'écrasent à nouveau contre les siennes, comme aimantées, je ne peux me détacher de lui. Il me plaque contre la barrière du toit, mon visage dans ses mains, ses doigts sur ma peau brûlante, ses lèvres se mouvant avec les miennes, je ne suis plus apte à contrôler mon corps. Je n'ai aucune idée du pourquoi je ne m'écarte pas. Il le faudrait, mais je suis comme envoûtée. Il y  a pourtant des dizaines, des centaines de raisons valables. Le bouquet final résonne dans nos oreilles, lorsque je l'attire à moi. Soudain, tout s'arrête. Ses lèvres se détachent des miennes. Son corps s'éloigne du mien.  Il semble perdu, désolé.

- Merde, souffle t-il.

Ses yeux ne cessent de m'éviter. Je suis beaucoup trop choquée par ce qu'il vient de ce passer pour penser correctement. Il s'excuse une seconde fois d'une voix grave et déboussolée, et quitte d'un pas rapide la terrasse, sans un regard en arrière. Je reste abasourdie, contre la rambarde en métal, me repassant en boucle la scène du baiser. 
Je commence à prendre conscience de la situation, j'ai embrassé Ethan. Mais qu'est ce qu'il a bien pu me passer par la tête? Je quitte la ville demain matin, et voila que j'embrasse Ethan la veille ! N'ayant aucune raison de rester dehors, je quitte la terrasse et retrouve ma chambre, me maudissant d'avoir répondu à son baiser -plutôt agréable- qui n'avait pas lieu d'être.

PerdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant