Chapitre 7

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PDV June

Ce matin nous sommes réveillées, encore et toujours, par Matthew, mais ce matin-ci, il frappe doucement à la porte, puis l'ouvre en grand

-Debout tout le monde !

Puis il referme la porte.

Je grogne tandis que Molly se redresse rapidement dû à la surprise. Je crois qu'elle ne s'y habituera jamais.

Lorsque nous avons déjeuné et que nous sommes prêtes à partir, Jonathan nous annonce que lui-même et Molly vont allez traire les vaches et s'occuper de la petite ferme, comme Matthew et moi et l'avons fait hier, et que justement Matthew et moi allons couper le bois.

Je suis Matthew dans la forêt, et il reste muet.

J'aimerais bien qu'il soit aussi gentil qu'hier soir, il ne parlait pas énormément mais plus que d'habitude, mais surtout son attitude était différente, il était détendu, serein, il était même assez amusant !

Et contrairement à ce que tout le monde pense, j'adore rire, seulement, je ne ris pas avec tout le monde, uniquement avec les personnes que j'apprécie et en qui j'ai confiance, comme Molly.

-Je suppose qu'à Paris tu n'as jamais coupé de bois ? Me lance-t-il lorsque nous arrivons dans un petit espace entouré d'arbres, et où au milieu trône une souche d'arbre

-Non pas vraiment... Réponds-je doucement

Il me tend une combinaison, des gants, de chaussures et des lunettes, puis il enfile son propre matériel alors je m'imite.

-Je te préviens c'est très dangereux et très dur, je voulais que Jonathan vienne avec moi mais il a dit que ça serait bien que tu apprennes, alors c'est toi qui est là. Soupire-t-il, Alors écoute bien ce que je te dis.

Il n'est pas enchanté que je vienne... Cela me rend encore plus mal à l'aise...

-Bon tu commences par prendre la tronçonneuse comme ça, ensuite tu fais une première coupe à l'horizontale, ensuite, au-dessus, tu fais une seconde coupe qui rejoindra de 45° la première coupe. Puis tu te mets de l'autre côté et tu fais une dernière coupe oblique vers l'angle.

Je le regarde et hoche la tête, même si je n'ai pas tout compris.

-Regarde. Me dit-il

Puis il s'approche de l'arbre et fais ce qu'il m'a dit, puis l'arbre tombe au sol avec un bruit fracassant, en arrachant des branches des autres arbres au passage, tandis que je lâche un ''oh'' d'exclamation.

Matthew se retourne vers moi et me demande si ça va, puis il me demande de m'approcher près d'un arbre pour que je fasse la même chose.

La tronçonneuse est déjà très lourde, je ne sais pas comment je vais m'en sortir.

Matthew m'indique ce que je dois faire et je m'exécute du mieux que je peux, en appuyant de toutes mes forces avec mes bras. Il me montre ensuite pour la seconde découpe et je la réalise, avec encore plus de mal que la première. Nous changeons de côté et je fais la dernière découpe, puis, à bout de force, je lâche la tronçonneuse tandis que l'arbre s'écrase au sol.

-Ça va ? Tu as mal aux bras ? Me demande-t-il

-Un peu. Avoué-je

La vérité c'est que j'ai terriblement mal aux bras, mais je n'aime pas le dire clairement, je trouve cela déplacé...

Matthew prend une autre tronçonneuse, plus petite, et me demande une fois de plus de m'approcher, mais avec plus de délicatesse cette fois-ci.

-Cette tronçonneuse est plus maniable pour l'ébranchage. Il faut enlever toutes les branches, en commençant par le dessus et par le bas. Ensuite, les côtés, puis progressivement remonter vers la cime.

J'acquiesce ces paroles et il commence l'ébranchage, tandis que je repose mes bras.

Une demi-heure plus tard, il me redonne la tronçonneuse pour que je continue car, d'après ce qu'il dit, c'est plus facile en haut car les branches sont plus fines.

Effectivement, c'est beaucoup plus facile que de couper le tronc ! Ça ne se fait pas sans effort non plus, mais c'est supportable.

Nous faisons la même chose sur l'autre arbre, toujours en nous relayant, puis Matthew place le tronc sur un chevalet pour le coupe en morceau de taille régulière et ensuite pouvoir le ramener à la maison.

Ceci est encore une action assez difficile, alors Matthew m'aide en appuyant légèrement sur la tronçonneuse.

Une fois les deux arbres coupés, nous prenons chacun deux bouts de bois sous les bras et nous faisons le chemin inverse pour les ramener.

Je ne sais pas comment il fait pour ne pas être fatigué ! En même temps, il a l'habitude, c'est pour cela qui doit être aussi musclé...

Stop June ! Me cri ma conscience.

-Vous étiez censé allez où en vacances ? Me demande Matthew alors que nous retournons chercher des morceaux.

-Dans le sud. Soupiré-je, Près de Montpelier.

-C'est con. Répond-il simplement

-Surtout que c'était nos premières vacances rien que toutes les deux avec Molly...

Nous saisissons le bois, puis Matthew me répond

-Ça fait combien de temps que vois vous connaissez ?

-Depuis qu'on a 7 ans, quand j'ai emménagé à Paris, c'était ma première amie.

Il me regarde et me souris. La plupart du temps quand on dit ça, on nous répond que l'on voit l'amour que Molly et moi nous portons dans les yeux.

-Vous avez l'air d'être très différentes... Remarque-t-il

J'ai l'habitude qu'on me dise ça, ils disent tout ça.

-On l'est... On est vraiment les opposés... Elle, elle est belle, communicante, souriante, sympas et tout.

-Et toi ?

Sa question me laisse sans voix par la surprise.

-Euh... je ne sais pas... l'inverse...

-Donc tu es moche, coincée et timide ? Me rétorque-t-il

-Euh... sûrement si tout le monde le pense. Dis-je en haussant les épaules

Nous déposons le bois et Matthew me regarde un instant, m'examine, puis repartons chercher le bois.

-Ça te fait mal ? Demande-t-il

-De quoi ? Réponds-je innocemment alors que je sais très bien de quoi il parle

-Ce qu'il pense.

Je réfléchis un moment. Matthew est une des seules personnes qui se préoccupe de quoi je pense, c'est assez étrange cette sensation que je ressens.

-Pas grand-chose. Je n'ai pas besoin d'eux, ils pensent ce qu'ils veulent.

Depuis le début de notre échange, il garde un air neutre, presque froid et je crois que je suis pareille. Mais une fois qu'on arrive près des morceaux, il se retourne vers moi, et me demande, sur un ton jouer mais ferme ;

-Alors qui es-tu ?

Cette question est suffisante pour déclencher une grande réflexion chez moi...

Perdues pour perdues...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant