Olympe 6

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Nous n'étions plus au collège et on se voyait de moins en moins. Nous n'étions pas dans le même lycée. Le mien se trouvait dans la ville d'à côté, Noisy-le-grand et elle à Paris. On s'écrivait par mails et on s'invitant le samedi ou dimanche, ça dépendait si on avait cours ou pas. Mais à chaque fois qu'on se revoyait, on était plus proche que jamais. On se faisait des soirées télés (c'est à dire qu'on regardait un film d'horreur avec du pop-corn et sans les parents)

Puis les cours prirent beaucoup plus de place à cause du BAC. On s'écrivait moins de mails et de textos, on se voyait encore moins. Notre amitié s'effritait. Je me faisais des amis de mon côté et de son côté aussi. Je l'oubliais, l'effaçais peu à peu de ma mémoire. Olympe s'était réduite à une histoire d'amitié lointaine.

Puis le jour de son anniversaire, qui m'était revenu automatiquement en tête. Ce jour-là, je me suis dit « c'est bizarre qu'elle ne m'ait appelée»

Alors pour la surprendre, j'avais acheté un cadeau et m'étais rendue chez elle, pensant que ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vue. Je sonnais et elle vint ouvrir la porte. Elle était tournée vers quelqu'un et rigolait puis elle se trouvait vers moi.

• Salut... Olympe.

• Ella... Salut...

Je me retrouvais face à elle et je n'avais rien à lui dire. J'avais l'impression qu'elle se demandait ce que je faisais là.

Avant, je n'avais pas besoin de raison pour venir la voir.

• Je t'apporte un petit cadeau pour ton anniversaire.

• Ah, merci !

Je vis ses nouvelles amies. Qu'elle me présenta toutes.

Toutes me détaillèrent de la tête aux pieds puis se firent des messes basses dans mon dos.

Je restais pendant toute la fête. Olympe ne m'adressa presque pas la parole. J'en fus extrêmement déçue.

L'heure d'ouvrir les cadeaux arriva.

• Oh, merci ma belle ! En faisant la bise chacune d'entre elles.

Puis arriva le moment de mon cadeau. J'étais plutôt fière. Elle le déballa et son sourire s'affaissa au fur et à mesure qu'elle le découvrit.

Pourtant, elle adorait Michael Jackson alors je lui avais offert un gant brodé à son nom avec des fausses paillettes. Je croyais lui faire plaisir.

• Merci, m'avait-elle dit dans un sourire contrit.

•De rien, avais-je froidement.

Je croyais lui faire plaisir. Je m'étais tuée à la tâche pour lui trouver un gant et pour lui broder ses initiales dessus et voilà qu'elle faisait la tête.

Alors je la pris à part.

•Olympe, est-ce que ça te pose un problème que je sois venue ?

•Non

Et elle m'avait laissée en plan, là. Toute seule, pour rejoindre ses nouvelles amies. Elle n'avait même pas essayé de se défendre.

C'était définitif.

J'étais devenue '' l'amie que j'ai eu il y a longtemps "

Je faisais partie de son passé, désormais.


OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant