Olympe 11

36 4 0
                                    

Je courus vers la maison d'Olympe et composais le numéro du SAMU et expliquait l'urgence. Olympe se rongeait les ongles: une vieille habitude que je ne l'avais plus vue faire depuis longtemps. Nous étions de nouveau côte à côte même si la situation dans laquelle nous étions ne prêtait pas à sourire.

Une fois à l'hôpital, nous vîmes défiler les parents des amis d'Olympe qui fut accablée de reproches. Je ne pouvais pas la défendre sur ce coup là. En attendant que sa mère vienne la chercher. Je restais avec elle.

On avait rien à se dire. Ç' aurait été inenvisageable, il y a quelques années.

• Merci... Ella.

• Tu y as été fort sur ce coup là, Olympe.

Celle-ci baissa la tête.

• J'ai été conne d'avoir touché à cette merde.

Je hochais la tête. N'ayant plus rien à dire, je décidais de partir.

• Bon... Dis-je en me levant.

• Ella...

A ce moment-là. J'avais espéré qu'elle me retiendrait et qu'elle supplierait pour qu'on redevienne les meilleures amies comme avant mais elle me dit simplement.

• Merci et désolée...

• T'inquiète, fis-je.

Et je quittais la chambre.

On avait toutes les deux atteint un point de non-retour. On ne pourrait jamais revenir à ce qu'on était avant. Il fallait que je la laisse partir...

Comme elle m'avait laissé m'en aller.

*

* *

Aujourd'hui encore, les pensées que j'avais eue ce jour-là étaient valables aussi pour maintenant. Je devais lâcher prise sur mes souvenirs d'Olympe et vivre quelque chose qui s'éloignait de mon passé.

Je soupirais.

Parce que mon problème était que je n'arrivais jamais à lâcher prise complètement.

• Excusez-moi ! M'interpela-t-on.

Je me retournais.

• Oui ? En quoi puis-je vous aider ?

Un homme d'une trentaine d'année environ me fit face et me demanda.

• Je.. J'aimerais avoir le code Wifi du café, s'il vous plaît.

• Oui, un instant.

L'homme hocha la tête. Je le lui donnais. Il me remercia et alla s'installer un peu plus loin.

C'était la première fois que je le voyais. Il était assez séduisant.

•Qui est-ce que tu regardes si intensément comme ça ?? Me demanda un collègue.

• Rien, rien... Dis-je en baissant les yeux.

Vers 20 heures les clients commencèrent à refluer vers la sortie. Seul l'homme qui m'avait demandé le code pour la Wifi resta. Il pianotait toujours frénétiquement sur les touches de son clavier d'ordinateur, l'air concentré.

Tous les clients avaient presque quitté les lieux mais lui restait toujours là. Cet homme était un vrai mystère pour moi.

L'heure avançait. Quelques-unes des caissières venaient de finir leurs services. Il n'y avait que moi et quelques-unes qui restaient. Les femmes de ménage allaient bientôt venir faire leur travail.

Je le trouvais impressionnant. Il arrivait à garder son sérieux et sa concentration malgré tout le temps où il était resté assis sur sa chaise à écrire.

Un moment, il s'étira le cou et prit conscience d'où il était. Il lança un regard vers moi. Soudainement gênée je détournais le regard.

• C'est bientôt la fermeture ?

• Oui, j'allais vous le dire...

L'homme rit et commença à ranger ses affaires.

• On ne voit vraiment pas le temps passer quand on fait quelque chose qui nous plaît... Se dit-il pour lui-même. Je suis désolé de vous avoir dérangé... Au revoir... Dit-il en me regardant dans les yeux, souriant.

Il ferma la porte derrière lui.

• Au revoir... Dis-je étonnée une fois qu'il fut parti.

Il y avait vraiment des personnes étranges, dans ce monde !


OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant