Olympe

Olympe 15

L'écrivain célèbre ne revint pas les jours suivants. J'étais à la fois soulagée et contrariée. Soulagée parce que je n'aurais pas à m'expliquer et à m'excuser mais une partie de moi était contrariée parce qu'il avait quand même écrit sur mon livre qu'il voulait me revoir et il ne donnait plus de nouvelles de lui. Est-ce que tous les hommes étaient joueurs comme ça ??

S'amusaient-ils tous à jouer des sentiments ?!!

Je soupirais et m'accoudais au comptoir. J'aperçus ensuite dans mon champ de vision un visage familier. Je clignais des yeux et le reconnu. Oui, c'était bien lui...

• Philippe Qaed... Laissais-je échapper de mes lèvres.

Il semblait chercher quelqu'un. Bien vite je lissais mes cheveux; remettait mes vêtements en place, sortait son livre sans vraiment trop savoir ce que je faisais ni pourquoi. Et j'attendis qu'il se dirige vers moi et m'éclaircissait la gorge: il allait voir, ce qu'il allait voir !

• Je vous aie enfin trouvée !!

Cette seule phrase me fit perdre mes moyens.

• Vous...voulez... commander quelque chose? Demandais-je maladroitement.

Je sentais le rouge me monter aux joues.

Oh mince ! Maintenant que je l'avais devant moi, tout ce que je voulais lui dire resta coincé au fin fond de ma gorge... Mais qu'est-ce qu'il m'arrivait ?

L'écrivain me sourit. J'essayais de sourire mais cela devait plus ressembler à une grimace qu'à un vrai sourire.

Je pris sa commande et m'en sortis avec les phrases d'usage. Je soufflai un bon coup (Je n'avais même pas remarqué que je retenais mon souffle.)

*

* *

Comme pour me punir. L'écrivain resta jusque la fin de mon service. Toute la journée je reçus des réflexions de la part des caissières qui voyait ce "bel homme m'attendre" et qui m'avait "parlé ce matin'' et qui était "toujours là à me guetter" et d'autres choses du genre.

J'étais assez gênée et je ne savais si c'était normal ou si ça allait trop vite. Je n'avais aucune expérience dans ce genre de choses parce que je n'étais encore jamais sorti avec quelqu'un.

Ma question était donc: que me voulait cet homme ?