Olympe 19

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Je me précipitais dehors. J'étais en panique. Comment se faisait-il qu'en quelques minutes tout pouvait se dérouler si vite ??

Je repensais à Olympe que j'avais oublié depuis quelques semaines. Si je pouvais faire quelque chose, je le ferais...

J'ouvris la porte de mon appartement et tombais sur l'écrivain.

Il était sur ses deux jambes et riait comme un idiot.

J'étais en colère mais la peur que j'avais eu de le savoir blessé se changea en soulagement.

- Je suis désolé... Commença-t-il. Mais je voulais voir votre réaction...

- Vous êtes vraiment... !! Dis-je entre mes larmes. J'ai cru que vous étiez mort !

- Je ne pensais pas... Dit l'écrivain sous le choc. Que ma plaisanterie vous ferait tant d'effet...

J'essuyais mes larmes. Nous restâmes silencieux un moment. Je lui lançais un regard plein de reproches. Il me lança en retour un regard désolé.

•Vous avez un humour vraiment spécial, vous savez...

•Puisque je suis là... je peux entrer? Dit-il sur ses gardes.

Je lui lançais un regard noir et m'écartais de l'entrée.

Il fut d'abord hésitant puis il rentra.

Encore choquée, je m'assis sur le canapé et fermais les yeux puis les rouvrit. Je l'aperçus scruter mon appartement du regard, il semblait curieux de savoir comment je vivais.

• Asseillez-vous... Lui ordonnais-je.

Il s'assied.

Pour une fois que c'est lui qui était plus gêné que je ne l'étais. J'allais en profiter.

•Je voulais vous dire que j'ai vraiment désolé, mon but n'était pas de vous faire pleurer, je vous le jure...

• J'ai compris, merci.

Il baissa la tête. Je mettais ma main devant ma bouche pour ne pas rire. C'était marrant de le tourner en bourrique. Je repris un visage neutre pour lui parler.

• Ne refaisez plus ce genre de blague. Jamais.

Il hocha la tête.

• D'accord...

• Bon...

Je me levais et allais dans la cuisine.

• Que voulez- vous boire ? Jus? Coca? Eau? Bière? Vin?

• Vous avez tout ça dans votre réfrigérateur ?! Me dit-il en me lançant un regard moqueur.

• Non. Je vous donnerais donc de l'eau.

Cela le refroidit tout de suite. Je lui tendis son verre d'eau et m'asseillais en face de lui et croisa les bras.

• Pourquoi êtes-vous donc venu ici aujourd'hui ?

• Vous vivez seule ?

Il me prenait de court.

• Répondez d'abord à ma question.

• Vous d'abord.

Je soupirais.

• Oui.

•J'avais envie de vous voir.

Je fronçais les sourcils. Cela était donc la raison de sa visite. J'avais l'impression qu'il y avait autre chose mais je n'en demandais pas plus.

• Puisque nous sommes là et si on apprenait vraiment à se connaître ? Demandais-je.

Il hocha la tête.

• Pourquoi est-ce que vous venez me voir systématiquement comme ça ? Vous n'avez pas de famille ?

• Non. Je vis seul. Je n'ai pas de femme ni d'enfants. En fait je suis assez seul... À vous ! Je le voyais peu à peu reprendre la face et regagner sa vraie personnalité.

Je plissais la bouche.

• Allez-y...

''Posez les questions qui vont aiguiser ma colère. Allez-y" pensais-je.

•Alors... Combien de petits amis avez-vous déjà eu ?

• Je suis célibataire. Répondis-je pour ne pas m'humilier devant lui. En quoi ça vous concerne ?

• Ce n'est pas tout à fait une réponse à ma question...

• J'ai répondu !! C'est à moi maintenant !! Dis-je en m'emportant.

• Je suppose que vous n'en avez pas eu beaucoup...

• Quel âge avez-vous ? Le coupais-je volontairement.

• 30 ans. Et vous ?

• 24.

• Vous êtes plus jeune que je ne le croyais.

• Merci... Dis-je vexée. Vous aussi.

Je me tue un moment le temps de réfléchir à une question.

• Combien avez-vous écrit de livres?

• 20 exactement. Que pensez-vous de mon dernier roman ?

•Il est... intéressant. Dis-je alors que je le trouvais excellent. D'où vous est venue l'inspiration pour ce livre ?

• Ouh là ! Ça tourne en interview. Je croyais que ce livre ne vous intéressait pas plus que ça.

• Contentez-vous de répondre. Je ne vais pas mettre ça sur Internet. De toute façon tout le monde s'en moque...

L'écrivain me lança un regard noir. Je lui fis un sourire machiavélique.

• Cela me vient d'une histoire racontée par ma grand-mère Congolaise, qu'on lui a racontée quelques temps avant.

• Vous avez des origines Congolaises !?

• C'est à moi de poser les questions maintenant... Pourquoi est-ce que ma mauvaise plaisanterie vous a autant touchée, tout à l'heure ? Hésita-t-il dans un premier temps à dire.

Je me rembrunis et me tue un instant avant de dire.

•... Ça m'a fait repenser à mon amie qui est décédée il y a quelques mois. Je me disais que je pourrais vous aussi vous aussi vous voir mort.

•Oh... Je suis désolé...

• Vous ne pouviez pas savoir...A mon tour, dis-je pour changer de sujet. Qu'est-ce que vous aimez?

• Et bien... J'aime me souvenir de mes rêves, j'aime les personnes fidèles, j'aime les choses simples! Je ne suis pas une personne qui aime se prend la tête. J'aime les fruits, toutes les choses saines et "non diététiques comme on les appelle"

Je hochais la tête.

•Qu'est-ce que haïssez, Ella?

• Moi? Je n'aime pas qu'on joue avec moi. Je n'aime pas trop me retrouver seule ou qu'on m'oblige à faire quoi que ce soit. J'aimerais être aussi simple que vous mais mon esprit n'est jamais clair. J'ai toujours envie de faire, de dire, d'agir de cinquante mille façons différentes mais je n'arrive jamais à me décider. Voilà ! Ma question serait... Est-ce que votre dernier livre avance!

•Je suis surpris que votre question ne porte pas sur ma vie privée !

• Répondez juste à la question. Je suppose qu'il n'avance pas beaucoup...

•Non. C'est vrai... Je crois que j'ai attrapé le syndrome de la page blanche... À vous!

La soirée passa comme ça. On ne fit que se poser des questions et on se révéla comme ça sans mentir. Je connaissais maintenant son enfance et lui la mienne. J'avais découvert plus de choses sur lui que sur sa biographie d'Internet. Il était d'ailleurs plus intéressant de discuter avec lui que de lire ses livres.

Je crois que cet homme me plaisait de plus en plus.

OlympeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant