Olympe

Olympe 29

Une semaine et quelque s'était écoulée depuis que Philippe s'était installé dans l'appartement.

Il faisait de plus en plus chaud dehors.

Et Je ne voyais presque plus Philippe sortir depuis qu'il avait repris son projet d'écriture. Au début, je me disais que j'aurais la paix mais en ce moment, je n'arrêtais pas de me demander s'il n'était pas mort devant son écran tellement il était invisible.

Je lui laissais souvent un repas dans le frigo et il venait le manger quand il avait faim.

Les rares fois où il sortait de sa chambre, c'était pour aller faire ses besoins ou manger. En ce moment j'avais l'impression de vivre de nouveau toute seule.

Aujourd'hui m'ennuyant profondément, je décidais de sortir. Histoire de faire un tour.

Je laissais un mot sur un post-it pour le signaler à Philippe, pris mes affaires et sortit.

Une fois dehors, j'appelais Annah.

*

* *

Le soir vers 21heures, je revins à la maison fatiguée, après la journée que j'avais passée à faire du shopping, à me goinfrer et blablater avec Annah.

Je déposais mes affaires dans ma chambre et allais dans la cuisine, me laver les mains.

Je me jetais ensuite sur le canapé et allumais la télé. Comme d'habitude, il n'y avait pas grand chose d'intéressant.

- Vous êtes revenue ? Me demanda Philippe qui était sortie de la chambre en entendant le bruit de la télévision.

- Vous êtes en vie ? Répliquais-je.

- Bonne pique. Dit-il en riant.

- Merci !

J'observais la barbe de Philippe qui avait poussée. Elle lui donnait un petit côté sexy qui lui allait très bien.

Il fit un tour dans la cuisine et finit par venir s'asseoir à côté de moi.

- Vous n'allez pas dans votre chambre. Demandais-je. Ne devez-vous pas écrire votre roman ? Parce que vous avez passé une semaine entière là-dedans. C'est à se poser des questions...

Philippe ne releva pas. Il me tendit une canette de bière bien fraîche.

Je la pris et regardais la télévision.

Il faisait tellement chaud que je pressais ma canette contre mon front et mes joues. Puis décidant que ce n'était pas suffisant. Je me levais pour régler le ventilateur puis me rassis sur le canapé.

Nous regardions un film depuis une longue heure déjà.

Pendant la pub, je me levais pour attacher mes cheveux en un chignon et vins me rasseoir.

Philippe me regarda m'asseoir, sans faire de commentaire. Je pris ma canette et l'ouvrit. Je bus goulument et rotais. Je me rendis compte que j'avais oublié pendant un moment que je ne n'étais pas seule et que je devais me comporter en conséquence, je cessai donc de m'agiter et surtout de me comporter comme une fille ''vulgaire"

Le film était intéressant et captivait l'attention par ses récits d'action.

Vint dans le film, le moment de la scène de baiser.

« Ouah. Ça c'est un baiser !» fut ma seule réaction mentale.

J'étais concentrée sur le film quand Philippe m'interpella.

- Ella ?

- Philippe ?

- J'ai besoin de votre aide.

- Oui, pour ?

- Pour mon roman. Mon personnage est très complexe... Son apparence et le reflet qu'elle renvoit aux autres sont...

- Mais enfin: chut Philippe ! Laissez-moi regarder le film tranquillement... Dis-je les yeux rivés sur la télévision.

- Pourquoi ne voulez-vous pas m'écouter? Vous êtes partie toute l'après-midi et je ne pouvais pas vous contactez. Imaginez qu'il vous soit arrivé quelque chose de grave...

- Oh là, là ! Silence ! Le stoppais-je. On croirait entendre mon père! Arrêtez de vous préoccupez de ça et contentons-nous de finir le film...

À peine eus-je le temps de finir ma phrase que Philippe me prit par les deux épaules.

Apparemment, regarder le film ne l'intéressait pas. Je soupirais et lui fis sourire crispé.

- Qu'est-ce qu'il y a Philippe ?

- Pourquoi est-ce vous m'ignorez comme ça ?

- Philippe. Tout ce que je demande c'est de pouvoir regarder le film en paix et vous me dérangez tout le temps avec vos paroles inutiles! Arrêtez de faire votre gamin !

Excédée, je dégageais ses mains de mes épaules et me tournais vers la télévision.

Il me prit cette fois par les bras.

Je le trouvais bizarre. Je prenais sa température en touchant son front puis le mien.

- Vous n'avez pas de fièvre pourtant...

- Tout ce que je demande c'est un peu d'aide pour mon roman...

- Et moi tout ce que je demande c'est de pouvoir finir ce film en paix !!

- Ecoutez Ella. Votre film là, vous pouvez le trouver sur internet quand vous le voulez. Moi ce que je cherche sont des idées pour mon roman...

- Que vous pourriez continuer d'écrire plus tard et me laissez, moi aussi par la même occasion, profiter de la télé !

- Je ne savais pas que vous étiez si égoïste, Ella ! Tout ce que je demande c'est que vous m'aidiez un tant soit peu pour l'écriture de mon livre !!

- Et pourquoi vous venez me demander des idées maintenant ?! Et JUSTEMENT, quand j'ai envie de voir CE film ? Dis-je en désignant la télé. Vous aviez toute la semaine pour venir me le demander. Mais non, vous étiez coincé là, dans votre chambre à faire je ne sais quoi et vous vous énervez sur moi parce que je ne réponds pas à vos attentes !!! Si vous n'êtes pas content, vous n'avez qu'à retourner dans votre chambre écrire, hein ! Puisque ça marchait SI BIEN la première semaine !!

- Quoi !??? S'écria-t-il vexé. Je...

- Je *quoi* ? Philippe ?? Le provoquais-je.

Il me regardait droit dans les yeux. Estimant que j'avais gagné, je retournais à mon film.

- De toute façon: si on devait noter votre cuisine, vous obtiendrez la pire moyenne qu'un hôte Un Dîner Presque Parfait pourrait avoir ! C'est certain.

Piquée à vif, je pris un coussin et lui lançais en même temps qu'il s'enfuyait vers sa chambre.

Malheureusement, il l'esquiva.

- Vous ne goûterez plus un seul des plats que je ferais fait dans cette maison, dans ce cas !! Je risquerais d'empoisonner la grande star que vous êtes !! Lui criais-je sarcastiquement.

Les jours qui allaient suivre allaient être épicés !