Olympe

Olympe 32

Je le laissais me vanner tranquillement pendant que les jours passaient. Avant j'aurais été fulminante de le voir m'insulter en riant. Je le laissais faire et me répétais qu'il allait voir et savoir ce que ça faisait de se moquer des gens autant.

Il semblait peu à peu remarquer mon manque de réaction face à ce qu'il disait.

- Ce que je dis, ne vous touche plus Ella ?

Je secouais la tête.

- Mais... Vous pouvez toujours continuer de gâcher votre salive !

Et je sortais de plus en plus. J'allais me promener loin et revenais tard. Je voyais bien que ça l'ennuyait. Sûrement parce qu'il n'avait plus d'occasion pour m'humilier ! Je riais de ma fourberie tous les soirs et me roulait de rire dans mon lit.

Un jour, après des semaines que je ne passais presque plus à la maison, il me demanda alors que je préparais à sortir.

- Où allez-vous encore à cette heure-ci ?

- Chez mère. Pourquoi ?

- Bien apprêtée comme cela ??

- Je suis une adulte responsable et j'ai bien le droit d'aller voir ma maman quand ça me plaît, non ?

Il me renifla.

- Vous avez même appliqué du parfum ??

- Oui et ?? Vous allez vous moquez de moi ?!

Alors qu'il ouvrit la bouche pour parler je le coupais.

- Et bien figurez-vous que je n'en ai pas le temps ! À demain sûrement.

- Mais...Ella!

Je mis mes chaussures et déguerpis sans lui laisser le temps de réagir.

En vérité je n'allais pas chez ma mère. C'était un mensonge tellement évidemment que moi-même je n'y croyais pas alors que je venais juste de l'affirmer: qui s'apprêtait pour aller voir sa mère de nos jours !!

Je me dirigeais vers la boîte la plus proche. Je pris le bus et le train.

Le malheur de ne pas avoir de voiture mais de respecter l'environnement.

*

* *

Je ne tardais pas à arriver. On me laissa passer facilement et je me faufilais dans l'entrée. Je rejoignis le bar et me présenta à un inconnu.

Le jeu pouvait commencer.

Je n'avais bu que quelques verres que j'embrassais déjà le gars jusqu'à ce que je sente quelqu'un m'agripper l'épaule: c'était Philippe.

Je me demandais depuis quand il était là.

- Mais...! Qu'est-ce que vous faîtes là ? M'écriais-je, surprise.

Je ne m'y attendais vraiment pas et c'était la vérité.

- C'est à moi de vous poser la question...

Il me lança un regard sévère et prit ma veste, mon sac et ma main mais je ne bougeais pas.

- Hey, mec tu crois faire quoi là... ?? Intervint le gars que j'emballais il y a quelques instants.

- Doucement, Dan...

- Dan !? Cracha Philippe, amer. C'est votre nom, donc ?

Le gars se leva et fit face à Philippe.

- Écoute frère. Là, chuis en train de la gérer, ok ? Je l'ai vu avant donc elle est à moi, ok ?! Casse-toi ! Me casse pas les couilles !

- Déjà, tu vas te calmer ! Tu t'es pris pour qui là pour me tutoyer!! On est pas pote toi et moi, là!! Sale con !

C'était la première fois que je voyais Philippe aussi remonté, j'étais impressionnée: je ne savais que Philippe pouvait dire de telles choses sous un éclat de colère.

Je me levais et les arrêtais.

- Ok. Dan, Philippe calmez-vous...

- Ne me demande pas de me calmer quand tu fais ce genre de choses, Ella !

Je reculais surprise ? Venait-il de me tutoyer l'espace d'un instant??

À peine remise du choc de l'instant précédent. Philippe me prit par la taille et m'emmena vers la sortie.

- Eh, eh ! Tu vas où comme ça ?? Lâche-la, là ! Commence pas à faire le mec, là !

Dan prit Philippe par l'épaule qui se dégagea.

Il me redonna alors mes affaires et riposta par un coup de poing. J'ouvris grand la bouche quand je vis Dan se relever à la vitesse de l'éclair et lui rendre un coup. Je m'interposai entre eux mais on m'envoya valser sur le côté.

Je ne pensais pas qu'une simple envie d'aller en boîte (pas la peine de se plonger sur les détails) me mènerait à ça.

Je soupirais en me relevant et tentais à nouveau de les séparer.