Olympe

Olympe 20

On s'appelait maintenant régulièrement.

Je pouvais même me vanter d'avoir le numéro d'un auteur de roman célèbre. On était de plus en plus proche. Il était déjà venu plusieurs fois chez moi mais il ne m'invitait jamais chez lui. Je n'avais pas l'audace de demander. Je passerais pour quoi sinon ? Déjà que mes collègues pensaient qu'on sortait tous les deux, ensemble... Alors s'ils voyaient qu'il venait souvent dans mon appartement...

J'avais quelqu'un à qui parler, qui me faisait rire et avec qui je pouvais avoir des conversations sérieuses et bêtes. C'était juste génial. Quand j'avais besoin d'un conseil, je l'appelais. Quand j'avais besoin d'autre chose je lui écrivais...

Je me sentais enfin moi-même et la "moi" d'il y a quelques mois, était juste du passé. J'étais heureuse et cela le serait pour longtemps.

Enfin, je l'espérais.

*

* *

J'avais enfin mes vacances d'été bien méritées. Je rentrais chez moi après une journée de travail. Je pensais déjà à retrouver mes couvertures fraîches après un bon bain. Je secouais mon T-shirt mouillé de transpiration. J'arrivais près de ma résidence et m'éventais comme je le pouvais. Je baissais la tête pour chercher mes clés en chantonnant.

•Chut !! Il est tard !!

Je sursautais et aperçus l'écrivain (que j'appelais désormais par son nom Philippe)

• Oh! Vous m'avez fait peur !! Qu'est-ce que vous faîtes là !

• Je viens vous voir !

Je ne rougissais plus face à ce genre de répliques.

• À presque minuit !? M'étonnais-je.

Il hocha la tête.

•Rentrez chez vous ! Dis-je en secouant la tête.

Je voulus fermer derrière moi mais il mit son pied pour bloquer la porte et la rouvrit puis entra.

• Vous êtes vraiment sans gêne ! M'exclamais-je surprise.

• C'est ce qui fait mon charme.

• Sortez, allez ! C'était mon dernier jour de travail avant les vacances en plus ! On peut toujours se téléphoner, non ?

• En plus ! Voilà pourquoi je pourrais rester !! Pour vous divertir !!

• Je-suis-fatiguée! Rentrez chez vous. Dis-je intraitable.

Il fit mine de ne pas m'avoir entendu et s'assit sur le canapé.

• Philippe !!! M'écriais-je.

Au lieu de partir, il alluma la télévision.

Excédée j'allais dans la salle de bain me doucher.

*

* *

Une fois habillée de mon pyjama, je sortis de la salle de bain et entra dans ma chambre.

• Bonne nuit, Philippe.

• Vous ne me donnez pas un coussin et une couverture ?

Je fermais ma porte sur ces mots et allais me coucher dans mon lit.

Puis je me relevais, prenais une couverture et un coussin lui jetais et repartie me coucher.

• Merci ! Me dit-il à travers la porte.

• Pff...

Puis je m'endormis comme une souche.