Chapitre 33

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Le policier aux cheveux noirs laissait entrouverte la porte tandis qu'il revenait sur ses pas.
De l'autre côté, on n'entendait plus que les bruits de pas précipités des policiers - qui étaient au nombre de quatre.
Théo et moi on s'avançait au milieu de la minuscule pièce. Je remarquais aussitôt que Tim et Amy étaient assit dans un coin de la pièce, qui était faiblement éclairée par l'ouverture de la porte.
Je distinguais rapidement Samuel, appuyé contre un mur. Au même instant, Théo me lâchait et son cousin relevait la tête. Lorsqu'il me voyait, il se redressait immédiatement - et en grimaçant, car il avait mal au ventre - puis il se dirigeait vers moi. Je ne bougeais pas. C'est comme si tous mes muscles refusaient de m'obéir.
Une fois arrivé à ma hauteur, je sentais ses bras se placer dans mon dos, et naturellement, les miens se nouaient atour de sa nuque.
Je collais alors ma tête contre son épaule, en inspirant son odeur. Je fermais doucement les yeux en le serrant fort. Je ne voulais pas qu'il me lâche. Je ne voulais plus le quitter. J'étais trop bien dans ses bras, et surtout je me sentais en sécurité.
Je sentais ses mains caresser doucement mon dos tandis qu'il enfouissait son visage dans le creux de mon cou. Je frissonnais mais je ne cherchais en aucun cas à m'en cacher. De toute façon, je me devais de lui avouer ce que je ressentais pour lui. Mais pas maintenant, ce n'était pas le moment idéal malgré tous ce que nous avions traversé.
Je réprimais un léger sourire lorsque son souffle venait me chatouiller la clavicule, c'était une nouvelle et drôle de sensation, que j'appréciais déjà.

- C'est finit tout ça, chuchotait-il en se redressant.

Il parlait de ce défi périlleux.
J'acquiescais lentement.
C'était finit, oui, mais on mettra tous du temps à nous en remettre, c'était certain !

Je ne distinguais qu'une partie de son visage - qui était légèrement éclairée par l'ouverture de la porte. Je voyais déjà le bleu se former au niveau de sa mâchoire. Il me fixait sans rien dire.
C'est alors que sans réfléchir, je m'avançais doucement vers son visage, avant de poser délicatement ma main sur sa mâchoire. Il fallait lui mettre de la glace pour ne pas qu'il enfle, mais c'était trop tard à présent.
Il ne me quittait pas du regard, ce qui m'intimidait beaucoup. Je ne l'avais jamais vu me regarder avec ce regard à paillettes.

- Tu as mal ? demandais-je timidement.

- Un peu, grimaçait-il.

Je me mettais doucement à caresser sa joue tandis que je détournais le regard. Il m'intimidait lui aussi. Je sentais mon coeur s'accélérer, et apparemment, il venait lui aussi de le sentir car il rigolait.

- Margot ?

Je relevais timidement les yeux vers lui. Ses lèvres s'étiraient en un léger sourire, et en cet instant, je n'avais qu'une envie : c'était de l'embrasser.
Mais au même instant, une détonation retentissait, ce qui nous ramenait aussitôt à la réalité. Je m'agrippais sauvagement à la nuque de Sam, qui me ramenait un peu plus contre son torse. Je pouvais nettement sentir son coeur s'affoler aux ceux de sa poitrine.
Ce n'était pas la fin.

- Ça va aller, marmonnait Timothé.

À côté de nous, je l'entendais tenter de rassurer Amy, avec laquelle il avait entrelacé ses doigts. J'ignorais encore s'ils s'étaient avoué leur amour, mais ils étaient proches. Amy était quasiment assise sur ses genoux.
Théo se tenait à côté d'eux, et il restait silencieux.

D'autres détonations résonnaient dans la pièce d'à côté, puis bientôt plus rien. On entendait alors les bruits de pas se précipiter jusqu'à nous.
La porte s'ouvrait en grand, laissant ainsi apparaître trois silhouettes en uniformes bleus ciel. C'étaient les policiers, trois hommes âgés d'une vingtaine à une cinquante d'années.
Le plus vieux, celui aux cheveux gris s'avançaient délicatement vers nous.

- C'est finit, lançait-il d'une voix douce. Votre calvaire prend fin. Venez avec nous.

Je me décollais doucement de Samuel, tandis que Théo, Amy et mon meilleur ami se dirigeaient déjà hors de la pièce.
Pour tenter de me rassurer, Sam glissait sa main sur ma taille tandis que l'on s'avançait.

La pièce dans laquelle nous avions faillit être tué, était dans un désordre épouvantable. La porte avait été défoncée, il n'en restait plus rien. Sur le sol, quelques traces de sang étaient présente. Je tentais de ne pas les regarder, j'en avais déjà des haut le cœur.

- Ça va, me chuchotait Samuel, ils sont plus là.

Le plus jeune des policiers étaient à côté de moi, il refermait la marche. Il nous guidait dehors.
Je remarquais alors que deux voitures de polices plus un camion se tenaient devant l'entrée du bunker. J'ignorais encore comment ils avaient su que nous étions là, mais ils nous avaient sauvé la vie. Je regardais alors Tim et Amy marcher devant nous, main dans la main, et Théo à côté de ma meilleure amie.
Puis je jetais un léger coup d'œil vers Sam, nous étions tous les cinq en vie. Ce qui était inespéré.

Un Défi Périlleux [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant