Chapitre 4

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Et maintenant, des tensions s'étaient créées entre nous. Entre Tim et Amy, et Samuel et moi ; c'est comme s'il y avait un froid.

J'ouvrais la porte et je me retrouvais dehors, à l'air libre. Je pouvais enfin respirer. Mes poumons se remplissait d'air frais, ce qui me brûlait. Cette sensation était désagréable et pourtant sur le moment précis, j'étais entrain de l'apprécier. C'est étrange la vie.
Mon regard se posait sur le ciel, où je pouvais apercevoir la lune. C'était la pleine lune. Super ! On avait vraiment bien choisit notre nuit.
Les paroles de Marlène résonnait encore dans ma tête : "Acceptez-vous de passer vingt-quatre heures dans la forêt, sans téléphone ?"
Et bêtement, et sans vraiment mesurer les conséquences de nos actes, nous avions tous dit oui. En ce moment même, je le regrettais fortement.
Pas très loin de moi, j'observais un rocher. Je me dirigeais vers avant de m'assoir dessus. Grâce à la forte luminosité qui émanait de la pleine lune, je distinguais une étendue d'arbre juste en face de moi. Je me souvenais qu'on avait longtemps marcher avant de trouver la cabane où mes amis dormaient. La route du retour ne serait sûrement pas évidente.

Flashback :

Je le regardais. Je comprenais que Tim était sérieux. Un air grave était affiché sur son visage aux traits fins.

- C'est à quel propos ? demandais-je, perplexe.

- De mes parents.

Je ne le quittait pas des yeux tandis qu'il baissait la tête. Il savait que j'étais là pour l'écouter, et qu'en aucun cas je ne le jugerait. Il m'avait tant aidé lorsque mes parents avaient envisagé le divorce. À présent, c'était à mon tour de lui apporter toute mon aide et tout mon soutien.

- Ils ne sont pas au courant que je suis chez Marlène, expliquait-il, sans relever la tête. Il pense que j'étudie chez Sam.

J'attendais patiemment qu'il poursuivre. Je ne voyais pas très bien où il voulait en venir, du moins pour l'instant.

- Mon père m'a surprit ce matin, entrain de m'en rouler une.

Il parlait de cigarette. Je plissais les yeux, m'attendant au pire. Je savais que son père était contre le fait que son fils fume, et je savais aussi qu'il était très violent.

- Tu me connais, j'ai déconné. Je n'ai pas su me contenir quand il s'est mit à me faire sa moral à deux balles !

- Tim, soufflais-je, tu-

Mais il ne me laissait pas le temps de poursuivre. Il relevait brusquement la tête, plantant ses yeux noisettes fatigué dans les miens. Mon coeur se serrait aussitôt. J'apercevais toute sa douleur ainsi que sa rancoeur danser dans le noir de ses pupilles. J'aurais tant aimé pouvoir le rassurer, en lui disant que son père n'était qu'un pauvre idiot - même s'il avait raison, sur le fait que Tim était entrain de se pourrir la santé - j'aurais tant aimé le soutenir, et lui dire que son père ne lui en voudrait pas éternellement. Mais tout comme lui, je savais que c'était faux. Ils n'avaient pas les meilleurs parents du monde, et il n'était pas non plus le fils rêvé.

- Je me suis mit à crier, je lui ai hurlé toutes sortes de choses que je pensais depuis longtemps. Et lui, en guise de réponse, il s'est mit à me frapper. Maman dit que j'ai eu de la chance qu'il ne me touche pas au visage.

Je restais bouche bée face à ses aveux. J'étais loin d'imaginer ce que son père pouvait lui faire subir.

- J'ai tenté de me défendre, mais tu sais aussi bien que moi, que je ne fais pas le poids face à lui. En même temps c'est un ancien sportif ! Et toi, tu as vu mon corps ? Je suis tout maigre. Je n'avais aucune chance.

- Tim, enlève ton pull.

Il ne bougeait pas. Il semblait mal à l'aise face à ce que je lui demandais, pourtant pas méchamment. Il ne répondait pas. C'était sa manière à lui de fuir les choses.

- Tim, répétais-je d'une voix calme et douce, enlève ton pull.

Il secouait négativement la tête. Et je m'en voulais de l'obliger à faire quelque chose qu'il ne voulait pas. Il ne voulait pas se mettre à nu devant moi, il refusait de me laisser voir les traces ; car il ne voulait pas que je le vois tel qu'il était ; c'est-à-dire faible. Sauf qu'il ne comprenait pas, je ne le voyais pas en tant que faible. Bien au contraire, Timothé était fort pour moi. Mentalement. Il l'était bien plus que toute la bande réunit. Il avait vécue des choses qu'aucun de nous avions envie de vivre.

- Tim, je ne te jugerais jamais et-

- Je peux pas Margot, pas cette fois.

- Tim s'il te plait, je veux m'assurer que tu n'as rien de grave.

- Je peux pas.

Un Défi Périlleux [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant