Chapitre 27

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Narration interne :

Je commençais à paniquer de plus en plus. Des choses étranges se passaient à côté de nous, et on ne pouvait rien voir.
À plusieurs reprises, Amy et moi avions entendu des cris ; mais on ne savait pas de qui ils s'agissaient exactement. Amy n'arrêtait pas de me rassurer en disant que c'était probablement Frank et Richard qui hurlaient. Car selon elle, ils n'avaient aucune chance face aux garçons. J'aurais tant aimé la croire.
Mais je préférais me fier à mon instinct, et je savais que quelque chose de grave était entrain de se passer ; sous nos yeux. De l'autre côté du mur. J'aurais tant aimé me battre à leurs côtés.
Je ne pouvais plus rester enfermée, à rien faire. Je devais attendre. Attendre que les garçons se fassent massacrer ?
Non c'était impossible pour moi.
Il fallait que je sorte de là. Il fallait que je trouve une échappatoire.
Je sentais la main de ma meilleure amie se glisser dans la mienne. Elle m'entraînait gentiment derrière, avec elle. À contre coeur, je lâchais la porte en poussant un soupir.

- Viens là, lançait-elle de sa voix douce, mais tremblante.

À ce moment là, je ressentais comme un pincement au cœur. Je m'en voulais de ne pas tenter de la rassurer, et de ne penser qu'à moi. Elle avait aussi peur que moi. Sauf que ma peur me rendait aveugle, et égoïste.

- Amy, soupirais-je, tu sais je ne-

- C'est rien Margot. Mais je voudrais te dire quelque chose.

- Tout ce que tu veux.

Je l'entendais respirer. Elle hésitait à me le dire. Je décidais de la rassurer en serrant un peu plus fort sa main.

- Et, je suis là.

- Je sais, tentait-elle de dire d'une voix neutre.

Je n'ajoutais rien. Je la laissais faire ; je la laissais prendre son temps.
Mes pensées vaquaient vers les garçons.
Comment étaient-ils ? Allaient-ils bien ?

- Oh ! s'exclamait soudainement Amy.

Quoi ?

- Amy ? demandais-je, perplexe.

- Ça va c'est rien, soufflait-elle aussitôt. J'ai juste la tête qui tourne.

J'acquiesçais lentement même si elle ne me voyait pas. Amy ne tenait pas l'alcool.

- Je n'aurais jamais dû boire, lançait-elle.

Je comprenais qu'elle s'en voulait, car elle ne supportait pas l'alcool, mais aussi, lorsqu'elle était sous cet effet, Amy se confiait beaucoup plus que d'habitude.

- Je crois que j'aime Tim, soufflait-elle d'une traite. Non, je ne crois pas. Je l'aime. Oui. J'aime Tim.

J'en restais bouche bée. Et s'il seulement il le savait.

Narration externe :

Pendant ce temps, beaucoup de choses défilaient dans l'esprit de Théo. Puis, sans réfléchir, il se redressait ; en laissant Timothé seul, appuyé contre le mur, les yeux clos et les bouts de ses doigts en sang.

- Et merde ! jurait Théo.

Il se précipitait vers Frank, lui donnant un coup de poing dans le ventre. Ce dernier se recourbait violemment en lâchant Samuel, qui glissait sur le sol. Le problème c'est que Frank s'en remettait facilement, et que Richard était là aussi.
Théo se précipitait vers son ami, qui plaquait ses mains sur son cou, les yeux grands ouverts.

- Non non ! s'exclamait précipitamment Théo. Samuel ! Oh oh ! T'es avec moi gars !

Pendant un instant, il imaginait le pire. Il pensait l'avoir perdu. Il pensait avoir perdu son cousin, avec qui il avait fait les cent coups. Pendant un mince instant, son coeur à lui aussi avait cessé de battre.
Samuel bougeait la tête, il fixait Théo avant d'abaisser la tête à même le sol.
Ça y est.
Théo comprenait qu'il était à bout, et que de tout façon, le combat n'était pas égal. En effet, Frank et Richard étaient en entiers ; alors que Timothé était ailleurs, Samuel mal en point, et Théo était le seul à ne pas être blessé. C'était peine perdu.

- Vous pensiez quoi réellement ? rigolait Frank. Vous pensiez nous battre ?

Théo soufflait avant de reporter son attention sur Samuel, qui cherchait affreusement son souffle. Petit à petit, il relâchait son cou, avant de laisser tomber ses bras le long de son corps.

- Ça va aller Sam, chuchotait-il, en se penchant au dessus de son ami.

Il aurait aimé en être certain de ce qu'il venait de dire. Samuel secouait la tête. Il avait encore le sentiment d'étouffer, et à chaque minute, son angoisse grandissait. Il avait comme l'impression d'être plongé sous l'eau, à plus de cent mètres de profondeur. Et il ne pouvait pas remonter. Théo le remarquait, et il commençait lui aussi à paniquer.

- Sam putain !

- Vous pensiez réellement faire le poids face à deux meurtriers ? lançait Richard en fixant Théo puis Timothé.

- Ta gueule ! paniquait Théo, tandis qu'il aidait Samuel à se redresser.

Ce dernier n'allait pas mieux. Son regard était vide, on aurait dit qu'il venait de s'éteindre comme s'il venait inconsciemment de toucher le fond marin. Il coulait. Et personne ne pouvait le sauver.
Théo se redressait à son tour, et il donnait une grosse tape dans le dos de son cousin, qui toussait à plusieurs reprises.

- Sam reste avec nous, marmonnait-il rapidement.

De l'autre côté de la pièce, Frank et Richard éclataient de rire face au désarroi qu'éprouvait le jeune Théo.

- Putain je suis entrain de vous perdre, paniquait-il.

Samuel continuait de tousser avant de tourner la tête vers son cousin, qui était au bord de la crise de nerf.

Un Défi Périlleux [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant