deux

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-          Alors ses fleurs ne poussent que la nuit ?

-          Exactement, c'est pour ça que je les aime. Vous pouvez en cueillir une si l'envie vous prend.

-          Oh non, je ne veux pas leur faire de mal !

Elle s'était de nouveau rendue chez le Maestro la nuit suivante. Toujours sans l'accord de ses parents bien évidemment. Elle apprenait beaucoup de choses en l'espace de quelques heures à ses côtés. Et toutes ces choses qu'il lui disait étaient intéressantes.

-          Vous ne pouvez pas faire de mal à une fleur, elle n'a pas de système nerveux, dit-il sur un ton mi-calme mi-amusé.

-          J-je sais. Mais elle risque de faner, alors je ne veux pas la toucher.

Le bouclé l'observa un bref instant, faisant rougir la jeune fille. Ses yeux lui donnaient l'impression qu'il pouvait tout lire, jusqu'à l'intérieur de son esprit. Heureusement, ce n'était qu'une impression. Puis ils continuèrent à parcourir le jardin. Celui-ci était extrêmement grand, aussi grand qu'un parc public. Il devait se sentir seul dans cet espace gigantesque.

-          Vos parents ne vous ont pas pris en flagrant délie ? demanda celui-ci tout en marchant, les mains derrière le dos.

-          Non, sinon je ne serais pas ici.

-          N'avez-vous donc pas peur de moi ?

Elle se tourna vers lui d'un air surpris. Avoir peur de lui ?

-          Pour quelle raison devrais-je avoir peur ?

-          Je vous ai dis que j'étais mort. Et vous avez bien vu ce que j'ai fais à votre maire l'autre jour. Ça ne vous effraie pas ?

-          Pas vraiment... Je veux dire, vous n'êtes pas un assassin ou quoi que ce soit. Vous n'avez fait que défendre votre territoire, expliqua la jeune fille en fixant le sol.

Il hocha la tête, signe qu'il comprenait ses explications. Elle n'avait jamais eu la moindre once de peur à son égard. A part peut-être quand il se changeait en monstre, mais sans plus. Elle appréciait beaucoup la personne qu'il était, elle n'aurait jamais imaginé qu'il puisse être le genre de personne à parler beaucoup et à faire la cosette. Il n'avait probablement personne à qui parler.

-          Au fait, je vous vois souvent seul ici. Vous ne parlez à personne ? Vous êtes seul ?

-          Oui, je suis seul.

-          Et les gens qui ont dansé avec vous ? Où sont-ils ?

-          Ce ne sont que des fantômes. Ils ne parlent pas vraiment.

-          Alors vous êtes du genre... Un fantôme spécial ?

-          En mourant, j'ai acquis l'immortalité. On peut donc dire ça.

Elle hocha la tête et continua à marcher, avant de sentir le vent froid de la nuit souffler contre son visage. La jeune fille frissonna, poussant un faible gémissement en même temps. Le Maestro ricana en voyant la grimace qu'elle faisait, puis lui tendis la main.

-          Rentrons, vous allez être malade.

Anna hocha la tête et, avec une légère hésitation, elle lui prit la main. Celle-ci était absolument gelée. Elle avait l'impression de toucher un corps sans vie. C'est vrai, il était mort, mais pas sans vie. Elle fut tout de même surprise par cette température. Il l'emmena jusqu'à l'intérieur, où il l'invita à s'assoir dans un fauteuil près de la cheminée. C'était bien plus agréable ainsi, et elle se laissa porter par la chaleur du feu, le sourire aux lèvres.

-          Votre curiosité ne vous a-t-elle donc jamais porté défaut ? demanda le Maestro, brisant le silence qui c'était installé.

-          Oh... fit-elle en rougissant à cette question. Parfois, si. Mais je m'en sors toujours.

-          J'ai surtout l'impression que vous n'avez peur de rien.

-          Détrompez-vous. J'ai peur des pieds ! déclara-t-elle en cachant son visage dans ses mains.

-          Des pieds ?

-          Oui. Enfin, j'ai peur de beaucoup de choses. Mais Normal Valley est tellement... Un endroit tellement mou. Il ne s'y passe rien. Alors, quand j'ai vu ce que vous saviez faire, j'étais tellement contente ! expliqua-t-elle, ses yeux se mettant à briller. Vous étiez ici, depuis le début, et vous étiez simplement caché. Maintenant que je le sais, je ne peux faire autrement que venir vous voir. Je vous apprécie beaucoup, bien plus que la plupart des personnes de Normal Valley.

Le Maestro l'avait écouté avec attention, sans rien dire. Avant de sourire à ses derniers mots. C'était un homme particulier. Il n'était pas du tout comme il l'avait laissé paraitre. Ce n'était pas quelqu'un de menaçant, il était juste intimidant au premier regard, mais sans plus.

-          Je vous apprécie également.

Ses simples mots la firent rougir, et elle détourna son regard du siens pour observer le feu devant elle. Oui, il était intimidant, c'est sûr. Puis, sentant la fatigue la gagner, et secoua la tête et se redressa.

-          Hm, je vais rentrer, sinon je vais m'endormir ici, déclara-t-elle en se levant.

Il fit de même et lui apporta son manteau, l'aidant à l'enfiler au passage. Elle le remercia avant de sortir et de courir comme la veille en direction de chez elle.



*

Je souffre encore des dents.
Amen.

❣ L

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L.O.V.E.

Is It Scary ? [ Michael Jackson ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant