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Comment sa mère avait-elle pu penser que sa remontrance l'arrêterait dans sa frénésie ? Au grand jamais elle ne cesserait de rendre visite au Maestro. Il était son ami, et il était surtout seul. Elle savait que ses visites le rendaient joyeux, et elle aimait lui faire plaisir.

Surtout que lui, il lui avait offert un cadeau extrêmement précieux à ses yeux. Jamais elle ne l'abandonnerait, et encore moins si c'était un ordre de ses parents.

La nuit même, elle s'était faufilée par la fenêtre. Ils avaient osé fermer la porte d'entrée et caché les clefs. Comme si ça aussi ça pouvait l'arrêter. Elle était sûre que tout le monde dormait, alors elle n'avait rien à craindre. Après des pas lents, s'éloignant discrètement de la maison, elle se mit à courir en direction du manoir. Elle vérifiait toujours que personne ne la suivait au cas où.

Elle fut rapidement au manoir, ouvrant les grilles, puis les grandes portes comme d'habitude. Mais le Maestro n'était pas là. Enfin, pas dans la grande pièce. Elle se mit à le chercher un peu partout.

-          Michael ? Monsieur Maestroooo ! Vous êtes où ?

Aucune réponse. Elle commençait à s'inquiéter. Elle grimpa alors les escaliers en vitesse pour fouiller à l'étage. Et rien du tout. Enfin, elle n'avait pas vérifié la porte du fond. Celle qu'elle n'avait encore jamais visité. Celle qu'elle ne pouvait pas visiter.

Prenant une profonde inspiration, elle longea le corridor pour se diriger vers l'endroit interdit. Son cœur battait la chamade, mais le Maestro ne donnait toujours pas de signe de vie. Où pouvait-il bien être. C'est alors qu'elle s'arrêta devant la porte, la contemplant un instant.

Devait-elle vraiment l'ouvrir ? Mais le Maestro n'était pas là, il n'avait qu'à la stopper. Il était peut-être dedans ?

Secouant la tête, elle se tourna, prête à faire demi-tour, mais entendit du bruit dans la chambre. Alors elle pivota à nouveau vers celle-ci, et cette fois, se décida à poser une main sur la poignée.

Respirant plus fortement, elle l'ouvrit enfin, faisant grincer lentement la porte. Et elle fut rapidement émerveillée par la beauté de la pièce. Elle était énorme, et très lumineuse. Un chandelier en cristal en plein milieu du plafond, un bureau, une grande bibliothèque, de magnifiques rideaux rouges accrochés aux grandes fenêtres, et un splendide lit à baldaquin de la même couleur.

Sur lequel était assis le Maestro, dos à elle.

-          Je croyais vous avoir dit de ne pas ouvrir cette porte ? dit-il d'une voix calme, tournant très légèrement le visage vers elle sans pour autant la regarder.

Sa voix la fit sursauter. Puis elle rougit fortement en baissant les yeux vers ses pieds.

-          Vous... Vous ne m'en avez pourtant pas empêché cette fois-ci.

-          Hm, un point pour vous, répondit-il en riant.

Mais c'était un rire triste. Elle s'autorisa enfin à bouger, et avança avec lenteur jusqu'au lit, où elle décida de s'assoir, juste à côté de lui. Il avait le visage baissé sur un cadre, où se trouvait une femme, et... Lui ? Elle était dans ses bras, et ils semblaient tous deux heureux.

-          C'était ma femme, murmura-t-il avec une pointe de mélancolie dans la voix.

-          Oh...

Comment pouvait-elle être jalouse de cette femme ? Non, vraiment, il avait plus de trente ans. Malgré tout, elle sentait un petit pique lui transpercer le cœur. Et elle savait très bien qu'au fond, elle enviait cette dame, elle l'enviait d'être dans ses bras à lui.

-          Je vous ai cherché partout, dit-elle d'une voix douce en se rapprochant. Pourquoi vous êtes tout seul ici ?

-          Je repensais juste au bon vieux temps. Le temps où je n'étais pas aussi seul.

-          Le temps où vous étiez avec... Avec votre femme ?

-          Hm, une grave erreur.

Oh, tout ça, ça sentait les confessions. Mais elle était totalement prête à l'écouter, comme il était prêt à lui raconter. Anna n'attendait en vérité que cela. Sa curiosité était une part imposante de sa personnalité.

-          Une grave erreur ? Comment ça ?

Il releva la tête pour croiser son regard, un léger sourire aux lèvres.

-          Elle est la cause de ma mort. Et de mon immortalité au passage, répondit-il.

-          Oh... Houla, elle vous a...

-          Tuer, oui, la coupa-t-il en soupirant. Elle ne pensait juste pas que je reviendrais à « la vie ». Je ne lui avais pas dis que j'étais un sorcier. Elle pensait me tuer, et récupérer ainsi ma fortune. Mais elle n'a rien eu du tout. Et moi, j'avais le cœur brisé.

-          Vous l'aimiez vraiment... ?

-          J'étais fou d'elle. Elle s'appelait Lisa-Marie. Mais j'ai été aveuglé par sa beauté.

Tout ça pour son argent ? Cette femme était vraiment une idiote. Enfin, depuis le temps elle devait être morte. Le Maestro était un homme tellement intéressant, et gentil et attentionné et elle finit par secouer la tête en rougissant. Voilà que son esprit divagué encore.

-          Et bien, dites-vous qu'elle est bête, et qu'elle a raté sa chance avec quelqu'un de merveilleux !

Il écarquilla les yeux en la fixant, et elle se mit à rougir une nouvelle fois alors qu'elle croisa son regard.

-          Vous me trouvez... Merveilleux ? demanda-t-il avec étonnement.

-          Hm... Euh... Oui. Enfin, je le pense, oui.

Il lâcha un faible rire, et par la plus grande des surprises, elle découvrit des rougeurs sur ses joues. Il semblait tellement adorable ainsi. Et ces petites rougeurs firent battre un peu trop rapidement son cœur à son goût.

-          Je ne sais pas si je mérite ce genre de compliment, continua-t-il sans cesser de sourire, mais merci beaucoup.

-          Hm, euh... Et bien de rien !

Décidément, le Maestro lui faisait dire n'importe quoi et lui faisait perdre la tête.



*

Serais-je à jamais insatisfaite de ma deco comme Michael était insatisfait et perfectionniste ? Oui.

❣️ L

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❣️ L.O.V.E. ❣️

Is It Scary ? [ Michael Jackson ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant