Chapitre - IX

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"Caporal ... CAPORAL !"


La voix du sergent Vasiliev ramena brutalement Loskev à la réalité.


"Vous êtes sourd à la fin ?

- Pardonnez-moi sergent, j'étais pensif... (Quelle excuse pourrie, pensa-t-il)

- Vous n'êtes pas là pour penser, caporal. Prenez deux hommes avec vous et allez en reconnaissance, un peu d'air frais devrait vous motiver..."



Même si le sergent était un enfoiré, l'hadésien savait qu'il avait raison, une telle inattention sur la ligne de front pouvait lui coûter la vie...  



Faisant taire une fois pour toutes les voix de son esprit, il prit Istir et une autre colon du nom de Rekvara avec lui et il quitta le bâtiment pour la fraîcheur relative de l'aube.



Comme chaque matin sur ce caillou, l'air était sec et chargé de poussière. Le vent n'était pas particulièrement fort, mais puisqu'il n'y avait aucun massif dans les alentours pour le bloquer, il soufflait continuellement, charriant le sable rouge-orangé du désert.



Tout en regrettant les températures glaciales de son monde d'origine, Loskev jeta un coup d'oeil en direction des positions ennemies: tout était calme pour l'instant, mais il savait que ça n'allait pas durer, bientôt l'aviation collectiviste allait pilonner la zone en vue d'un assaut général.    





Tout en prenant garde à ne pas se faire repérer, il traversa la rue qui séparait le poste de garde du musée de la colonisation. Istir n'avait pas menti, les murs du bâtiment étaient entièrement fait du même acier à haute résistance que celui qui composait les coques de presque tous les navires Red Block.



Une couche d'un centimètre de cet alliage pouvait résister à un tir de fusil et en général, la coque d'un navire en comptait plus d'une douzaine. L'U.N.A pouvait tirer au mortier, le bâtiment tiendrait encore debout...



"Impressionnant n'est ce pas ? Isitir regardait l'hadésien avec de la fierté plein les yeux...

- C'est sûr qu'il ne va pas facilement tomber en ruine, mais ne t'emballe pas. Les usines sur Hades sont trois fois plus grandes !" 


(il n'allait tout de même pas être impressionné par un tas de ferrailles transformé en musée par trois colons ! )



La réaction d'Istir fut immédiate, il vanta le talent de son peuple et assurait très sérieusement qu'Atalée serait plus influente qu'Hades dans moins d'une dizaine d'années.



En voyant ses camarades se chamailler, le soldat Rekvara commença à rire. 



Elle connaissait Istir depuis longtemps et le caporal lui rappelait son oncle, un ancien mineur qui se vantait toujours d'avoir vu le plus gros gisement, la plus grande caverne et la pire des tempêtes.



D'une certaine façon, elle était presque heureuse de la situation actuelle, elle avait l'occasion de changer les choses et de le faire en compagnie de gens qu'elle appréciait.





Elle riait encore lorsqu'un obus lui arracha la moitié du torse...  

Les Sables Rouges d'AtaléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant