Chapitre - XIII

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Les deux soldats qui montaient la garde à l'extérieur étaient rentrés à toute vitesse faire leurs rapports: un trio de marcheurs lourds et une douzaine de soldats à pied fonçaient droit vers eux...



"Très bien, écoutez-moi tous !"



La chanteuse, avec sa voix toujours aussi ferme, avait rapidement capté l'attention...



"Les fascistes ne nous laissent pas la galanterie d'attaquer, faisons les regretter... Tchiorny-4 va s'occuper de l'infanterie pendant que le caporal détruira les marcheurs un à un. Je compte sur vous pour attirer les ennemis le temps qu'ils accomplissent leurs missions: utilisez tout ce que vous avez pour les emmerder, sinon c'est foutu...


- Sauf votre respect madame, un des soldats d'élite avait pris la parole, le temps que le caporal détruise les trois marcheurs, nous serons tous morts et hormis son lance-roquettes, nous n'avons rien pour contrer un blindé lourd, leur tirer dessus serait aussi utile que de...


- Ce serait aussi utile que de jeter des patates..."



À la surprise générale, Istir se tenait derrière les troupes d'élite, un sourire sur le visage et une roquette antichar à la main...



"Grâce au caporal, reprit-il, j'ai compris deux choses: d'abord que ma vengeance aveugle ne pouvait que me faire tuer ... et la seconde qu'une roquette à charge au creuse a tendance à exploser lorsqu'elle tombe au sol..."



Loskev éclata de rire, le fait de frôler la mort avait visiblement eu un effet positif sur le gamin ! Il était subitement devenu plus sage et surtout plus rusé, deux qualités qui permettent à un soldat de vivre longtemps...



"Il a raison, expliqua l'hadésien, si on fait tomber une roquette au sol, il y a de bonnes chances qu'elle explose, j'imagine que si on l'envoie directement sur un blindé, elle devrait avoir la même réaction. Mais encore faut-il pouvoir s'en approcher.


- Ce n'est pas un problème pour nous, rétorqua la chanteuse, enfin si vous acceptez de jouer l'appât. Les fascistes vont vouloir protéger leurs blindés, tirez une seule fois au lance-missiles et vous pouvez être sûr qu'ils vont vous canarder... et pendant ce temps-là, l'escouade Tchiorny se rapprocha pour lancer ses roquettes. Si ça fonctionne, on a de grandes chances de briser leur assaut et de dégager la voie jusqu'à leurs QG..."



Le plan était risqué, mais il pouvait fonctionner, aussi personne ne fit d'objection, il était trop tard de toute façon, les troupes de l'U.N.A devaient être presque à portée.



Les soldats se partagèrent les roquettes et chacun fonça vers sa position.



*****



De nouveau allongé dans son cratère, Loskev était prêt. Son but était de détruire un des marcheurs, d'attirer suffisamment l'attention des hostiles puis de foncer se réfugier dans le musée et de prier pour que le bâtiment survive à la riposte.



Tchiorny-4, équipé d'un fusil de précision, s'était dissimulé derrière un muret non loin. Il devait forcer l'infanterie à se mettre à couvert, pendant que les autres soldats, accompagnés par Istir lanceraient leurs roquettes directement sur les marcheurs.



Alors que les silhouettes des marcheurs U.N.A apparaissaient dans son viseur, Loskev ne put s'empêcher de penser que ce plan était probablement le plus stupide qu'il n'avait jamais suivi. Puis, prenant pour cible le blindé de tête, il fit feu...

Les Sables Rouges d'AtaléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant